Mes-50-cercles

Mischief, Mayhem, Soap.

Dimanche 30 octobre 2011 à 18:49

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Catfish d'Henry Joost
et Ariel Schulman


             MacGyver seul le sait, aujourd'hui nous pouvons faire du cinéma avec un bouton de chemise et un fil de pêche. Il y a peu de temps, un jeune couple et un ami à eux obtenaient la maudite somme de 70 millions de dollars pour avoir mis au monde une sacré série Z du nom de Paranormal Activity. C'est simple ( et fort heureusement ), à l'heure actuelle, n'importe qui peut faire du cinéma. A petite ou grande échelle. Pour la grande malheureusement cela devient presque idyllique, mais nous pouvons encore rêver d'un Peter Jackson ou d'un Tarantino dans les prochaines années qui sait...Replacé aux rangs des oeuvres sans grande âme, Paranormal Activity peut se venter d'avoir fait la nique à tous les films de l'époque. Et surtout les films d'épouvantes pour un budget totalement maudit (Pour le coup) de 10.000 dollars ( le distributeur a peut être rajouté un zéro hein ). Mais ce qui est d'autant plus rassurant reste le fait que nombre de jeunos se sont senti capables de réaliser des oeuvres au budget équivalent au salaire mensuel d'un paysan Chinois période Mao.

             Pour la plupart, nombres de copies ( bien non officielles ) de Paranormal Activity verront le jour. Ou dans un cadre plus étrange. Comme le mois passé avec le bizaroïde Troll Hunter où une jeune bande de queutard-fêtards allaient chasser du Troll avec un chasseur paumé entre l'autisme de Sean Penn dans Sam et les chasseurs incestes du terrifiant Délivrance de John Boorman. Il n'empêche, chacun de ses films, à sa façon, se permet de rivaliser pour trois francs six sous avec quelques bonnes séries B du genre. Viens alors Catfish qui sorti en 2010, fut -malgré eux- d'abord tourné en 2007. A l'époque où Facebook envahissaient toutes les fenêtres du monde. A l'époque où le voyeurisme anticipé de George Orwell dans 1984 n'était que Science Fiction...

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            Nev Schulmann est un photographe de danse qui fait la rencontre d'Abby. Jeune surdouée de la peinture à 8 ans qui reprend chacun de ses clichés. Les jours passent et Nev continue de se rapprocher de la famille -et surtout de la grande soeur diaboliquement jolie Mégan- avec qui il tisse ses liens via Facebook et quelques appels téléphoniques. C'est alors que Nev décide de traverser les états Unis pour rencontrer ceux avec qui il communique et entretien une relation à distance depuis près d'un an...Nev ne s'en remettra peut être jamais. C'est à l'aide de son frère et d'un ami réalisateur que Nev souhaite garder un souvenir en haute définition de ce périple. Catfish se veut donc fondamentalement vrai. Par là, qu'il ne s'agit d'un unique et simple documentaire.

            Henry Joost et Ariel Schulman shootent donc ce film de centaines de plans pris tout au long du périple. Le tout porté par la voix de Nev, qui n'est au final sans rappeler l'art très visuel de Mike Mills. Par là Catfish se veut cruel et ludique. Comment peut-on faire confiance à Facebook? Comment une simple page internet peut vous trompez à ce point ? Très cher à l'air du temps, Catfish permet de dresser le portrait effrayant de ce genre d'idylle que seul peut créer un réseau social tel que Facebook. Simple Critique ou Véritable délire cinématographique de trois génies? Dans un premier temps, à l'instar d'autres films du genre tel que Blair Witch ou Rec, Catfish est franchement renversant à la façon dont il définit la frontière entre la réalité et la fiction. La mise en abime : Le spectateur et le protagoniste principal se retrouve face à un jeu de chat et à la souris, est ce que tout cela est vrai ? Ou un simple et brillant Fake.

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            C'est alors que Catfish se permet de jouer la carte du thriller paranoïaque. A la manière de Blair Witch, se dévoilant totalement angoissant à l'approche du moment fatidique et par le jeu radicalement humain des protagonistes, qui ne le sont peut être pas. Bénificiant alors même d'une incroyable scène mélodramatique dans laquelle à la fois l'enjeu du film est changé et la vision que nous avons de l'oeuvre. Seuls les sentiments jouent dans cette formidable mise en scène bercé par les douces notes du Truman Sleeps. Encore une fois à la fin, le film semble si correct et humain, qu'il serait insensé de penser que Catfish n'est le fruit que d'une mise en scène à la fois virtuose pour son simple, et indépendante dans son ton. Faisant alors de Catfish l'un des documentaires ( ou documenteurs ) les plus réussis de son époque.

            Impossible alors d'en déduire la nature du Twist End final de ce fantastique film amateur à la manière d'un Forgotten Silver de Peter Jackson. Le documenteur est dans l'ensemble simple à reluquer, mais ici, tout semble prendre une autre dimension. Dans les deux cas, le poisson chat  peut s'estimer comme l'un des plus réussis et ancrés de sonépoque. Facebook bénéficiait alors d'une deuxième critique à son égard suite à la sortie de l'excellent Social Network de maître Fincher. Le but ( ou plutôt la morale dans l'autre cas ) de Catfish se veut révélatrice : La nature des relations humaines ont changé. Chacun peut alors se prendre pour un sociopathe à la Travis Bickle, et se marié à une autre identité. L'ambiguïté atteint son sommet dans l'annonce final du film, et la campagne de pubs pour Catfish. Phénoménal Fake ou Triste Réalité ? Encore une fois brillamment dans les deux cas, Catfish se dévoile remarquable, et pour le coup, totalement alarmant.

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Mercredi 26 octobre 2011 à 20:08

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PIRANHA 3D d'Alexandre Aja

         Bien sur, quand on voit que le prochain film d'Alexandre Aja sera un remake du film culte de Joe Dante, on a toutes les raisons de s'attarder dessus. Surtout à l'époque où la 3D domine toutes les toiles de la planète. Ainsi soit-il...Remake ou just Revival ? Alexandre Aja s'est déjà essayé sur deux remakes à base d'hémoglobine, à commencer par La Colline à des Yeux qui -avant de subir une atroce suite inceste et dégueulasse- a tout d'abord été salué par la critique comme un étant une belle déclaration d'amour au chef d'Oeuvre de Wes Craven. Fils du critique Alexandre Arcady, le jeune Alexandre se répend déjà aux Etats Unis alors qu'il n'a rien fait de similaire en France. Deuxième film, et deuxième remake. Cette fois ci du côté des films fantastiques asiatiques qui sont alors en pleins revival faute de remake au pays de l'oncle Ben (Nous pensons à The Ring de Gore Verbinsky). C'est ainsi que Mirrors se dévoile, dans lequel Alexandre Aja offrait un rôle de gueule à Jacky Bauer -Kiefer Suterland- Malheureusement Mirrors est un échec comme la plupart de ces oeuvres vouées à un certain oubli.

         Mais ce n'était sans compté sur Alexandre Aja. Le beau gosse frenchie décide alors de revenir à quelques choses de plus simple. Après une relecture inceste du chef d'oeuvre de Craven et l'échec de son film fantastique made in Chinese Man, Aja se décide à produire un Teenage Horror Movie. A la façon d'un Scream, en plus cool. Car même si Aja s'en défend clairement "Ce film n'est pas un remake de l'oeuvre de Joe Dante" On ne peux s'empêcher de penser qu'Aja rend hommage à l'un des films qui a certainement réussi à le traumatiser toute une vie. (Certainement moins la désastreuse suite de James Cameron alors Adolescent!) Sans compter qu'il s'agit ici du film le moins prise de tête de ce dernier. Pas besoin de posséder la matière grise de Newton pour suivre ce Teen-Horror qui n'est autre que le film le plus, sale, sanglant, horrible que l'on ai vu depuis Braindead de Peter Jackson sur un grand écran dans n'importe quel multiplexe. Ce qui fait de Piranha 3D, un film résolument cool.

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         Différentes raisons à sa : Tout d'abord, le film par du pire pitch possible. Forcément quand on fait de l'horreur comique, on évite de sortir un schéma narratif à la Woody Allen (Désolé Woody Wood Pecker...). Des adolescents s'éclatent au Spring Break, quand des Piranhas, venus de nul part s'amènent pour dévorer de la bimbo. Forcément les pauvres crèvent réellement la dalle. Le genre de film qui se digère dans un Drive In. C'est par là qu'Aja mène son film, sans réel complexe, sans complexité non plus par ailleurs. Les personnages sont tous aussi stéréotypés les uns que les autres -Ving Rhames en flic barraque, la mère MILF en sherrif, et enfin, le fils un poil boulet qui n'arrive pas à draguer la cheer leader...- Résolument Américain, le film d'Aja s'inscrit dans une suite de Teen Horror des années 80 -on pense à l'horrible Cutting Class avec Brad Pitt- à la fin des années 90 -Scream, en autre mais surtout The Faculty-. Par ailleurs ici le principe d'Aja reste le même que The Faculty : Réaliser un film au pitch Bidon, pour rendre hommage au cinéma de genre, avec des rôles bidons. Pour le coup, Aja s'offre même des acteurs Bidons contrairement à Rodriguez. Mais la recette marche jusqu'à un certain seuil. Le film restant imparfait sur de nombreux points.

         Car au vu du Budget, il y de quoi méditer sur la qualité des effets spéciaux cradingues... Ici, l'hommage est tel que les effets visuels sont parfois laids, voir très laids, ou au contraire remarquable. On comprend pourquoi trois cents milles litres de sang ont été nécessaire au film -et par conséquent où est passé tout l'argent...- Aja s'éclate à réalisé cette série Z qui pour le coup, reste certainement la première série Z grand public de l'histoire. Les références sont alors multiples; à commencer par les dents de la mer -bien sur-; au Porn-Horror dont Aja doit fantasmer depuis son adolescence, ou tout simplement au chef d'oeuvre Braindead. En y incluant la même hallucinante scène où une tondeuse se permet de découper des centaines de zombies pour la scène la plus sanglante de l'histoire...Après Piranha 3D- D'ailleurs ce dernier lui arrache le record de litres de sang dans un film. Oui oui oui Monsieur!

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         Preuve irréfutable, Aja démonte tellement son film -un vrai plaisir pour le spectateur d'ailleurs- du pitch horrifique qu'il devait être au départ, pour y ajoute de nombreuses scènes hallucinantes. Parmis elles, on retiendra la danse sous la mer de la très franchement bandante Kelly Brook. Le fantasme de n'importe quel mâle. L'humour second degré d'Aja n'est pas aussi surréaliste que sont ceux du duo Taylor/Nevelmine ou de Peter Jackson, mais le film peut clairement être identifié comme un bon foutage de gueule à la compagnies des frères Weinstein. Car si Aja avait pris la carte du Teen Horror au premier degré, le film aurait certainement été l'une des pires daubes de l'histoire. Prenant alors l'axe de l'humour (très noir) potache, décomplexé, mais résolument imparfait. Dans sa mise en scène, dans sa photographie, dans ses prises de vues qui ne sont jamais à la hauteur des sympatiques travelling de son premier film. Ou encore, des effets spéciaux catastrophiques pour un télévision 2D ( Sa existe encore sa ?! ) Pour le coup, Piranha 3D manque de relief, et surtout le plaisir coupable d'Aja ne semble pas avoir été assumé jusqu'au bout à en voir la photographie presque inexistante du film.

         Après Tarantino, Rodriguez, Carpenter, Aja rend hommage au film de Drive In mais avec une vision moderne des choses. Globalement Imparfait, pas pour autant merdique dans son genre, résolument cool dans sa non prise de tête, Piranha 3D a joué la carte du Teen Horror pour cinéphiles (à en croire sa superbe affiche, pastiche modernisée mais vintage des Dents de la Mer). Un jeu difficile à l'époque où la 3D attire foule. Il est clair que sans la 3D; le film d'Aja aurait eu ses heures de gloires dans Mad Movies et non à Hollywood. De plus, à en voir les critiques de l'époque, le problème reste le même que dans de nombreux films du genre : Les connaisseurs adorent ou détestent, les cinéphiles du Dimanche n'ont guère d'avis. Il faut dire, comment donner un foutu avis sur l'un des films les plus violents et auto-dérisoire de l'histoire. Et cette comme à chaque fois -dans ce genre d'hommage- c'est son auto-dérision qui permet au film d'être vu avec un sourire en coin. Piranha 3D s'inscrit donc dans cette lignée de films auquel ils rend hommage (jusqu'à sa chute méditée), ces innombrables séries Z qui ont fait les beaux jours ( et les belles nuits ) des Drive In. Et en dévient par conséquent une, mais friquée.

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Samedi 8 octobre 2011 à 18:37

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Drive de Nicolas Winding Refn


       On aurait tort de croire que Drive,
nouveau film de l'enfant prodige Nicolas Winding Refn, serait réservé à la beaufitude habitué aux films de bagnoles écervelé que sont les bouffonneries insupportable de Fast & Furious ou Rogue. On aurait tort de croire aussi que c'est un film d'action atypique à la Miami Vice ou Bullit. Réservé à confrérie de garagistes mal aimés. Drive. Ou littéralement Conduire. Avant de rédiger l'éloge de cet éblouissant bijoux du cinéma contemporain, revoyons un peu les classiques de Nicolas Winding Refn. Daltonien, dyslexique, et n'ayant pas son permis, normal qu'un metteur en scène au tel faciès se mette en route pour réaliser l'adaptation d'un bouquin du même nom. Sauf que Refn est un étrange personnage. Depuis ses premières années, Refn est attiré par le cinéma de Scorsese. Pusher était sa carte d'entrée au cinéma, et pour le coup, une véritable preuve de la fascination qu'à Refn pour les premiers Scorsese. Mettant en scène des brigands/junkies dans la veine du Billy le terrible de Main Street, au sein de Copenhague. Filmant la mafia locale d'un oeil avertie ou par les bas fonds de sa ville natale.

       Rapidement, en 2005, après un sacré échec Outre-Atlantique, Refn mettait sur la sellette Bronson, alors considéré comme "le Orange Mécanique du 21ème siècle". Même si ce genre d'étiquetage rappelant la subtilité des critiques de Télé Loisirs, on ne pouvait penser au contraire. Cette fois ci, le metteur en scène réalisait une éloge à la violence visuelle. Plombant chacun de ses plans de magnifiques travellings, rythmant la violence par de grands airs classiques à la manière d'un Kubrick. Bronson reste le puissant souvenir qu'à laissé Refn de son passage au pays de la vieille reine. Le film n'ayant quasiment pas été exploité à l'étranger. Pourtant, depuis Pusher 2, le cinéaste développe une certaine notoriété. Par ses références multiples au film de genre. Refn se définissait alors après une telle réussite comme un pur, et unique réalisateur de film de genre. Laissant de côté toutes problématiques niaiseuses, ou toutes aberrations philosophiques saupoudrant l'anus de Freud avec du talc. Ici n'était pas le but de Refn. Ce réalisateur ne voit que par le cinéma, qu'avec les outils à dispositions du 7ème art.

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       Quand Mads Mikkelsen (qu'il a révélé dans Pusher, deuxième du nom) le rappel pour tourner avec lui un film de Viking, Vahalla Rising. C'est simple, nous avons le droit à un trip Viking baroque, psychédélique sur les bords, presque surréaliste. Ajoutant une musique électro-rock ( du jamais vu ), contemplant n'importe quel brindille d'arbre avec sa caméra à la manière d'un Malick en manque d'affection, Refn explose aux yeux des cinéphiles indépendantistes. Le film est une oeuvre étrange, à la fois nihiliste mais poétique. Une aventure au delà des sens, rappelant alors 2001 l'Odyssée de l'Espace pour son délire psycho-tripique. Mais surtout Aguire de Herzog ( réalisateur de genre, encore une fois ) pour le même envoutement. Encore une fois, la mise en scène de Refn, très intérieure, poussait encore plus les recoins du cinéma de genre sans déranger les grandes lignes pour autant. Mais c'est surtout sa dépendance au son qui cette fois ci mettra tout le monde d'accord. NWR est un grand réalisateur sonore, où la musique ( à l'instar des premiers films muets ) est peut être aussi -voir plus- importante que n'importe quel acteur de son film.

       Chose compris pour Drive, nous y venons. Réalisé pendant l'été 2010, Drive a fait du chemin ( de la route... ) pour arriver sur nos toiles en ce 5 Octobre 2011. Raflant au passage un prix de la mise en scène à Cannes. Choses totalement improbable quand on voit l'intellectualité des films récompensés chaque année à Cannes. Pourtant, De Niro ne s'est pas trompé en prononçant NWR. En amont, le film devait au départ être réalise par le bourrin Neil Marshall ( Dog Soldier quand même ). Quand on voit la justesse, et la mélancolie proposé dans la version de Refn, on se demande comment Marshall se serait clairement démerdé. Tiré d'un bouquin de James Sallis, Drive raconte l'histoire d'un homme, solitaire à souhait, cascadeur le jour, chauffeur de truands dans la chaude nuit de Los Angeles. A l'aide de son patron garagiste qui lui organise deux trois coups, à droite, à gauche. Jusqu'au jour où il finit par rencontrer sa voisine de pallier, insociable comme il est. A la lecture du synopsis, où l'on se demande "Diable!" que s'est déjà vu, on se pose surtout la question, en quoi Drive est-il -tout simplement- l'un des meilleurs films de l'année, voir le meilleur.

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       D'une part, Nicolas Winding Refn épure le roman de Selli, Pour un bloc hypnotique d'une heure trente. Qui dès la première (éblouissante) séquence, se détache de tout clichés liés au cinéma de bagnole. Ici, la poursuite n'est pas vertigineuse par le montage syncopé ou la multiplication de raccords, mais bien par les méthodes employés par Ryan Gosling pour échapper à la police, à ses démons par la même occasion. La caméra de Refn se déplace, en champ, contrechamp, en travelling depuis l'intérieur de la voiture, qui par la même occasion devient le principal pilier de l'histoire. En 10 minutes, le ton est donné. Drive n'a jamais été; n'est pas; et ne sera jamais un film de cascade. Grand soulagement au bout de simplement 10 minutes pendant lesquelles on aurait pu croire que le film n'était juste que l'achat d'un réalisateur indépendant virtuose au compte du box office Américain. Avec Drive, Refn semble s'épanouir dans un cinéma plus simple d'accès. Non pas que Drive est un film dont il n'avait pas envie (Il ne l'aurait jamais réalisé s'il n'avait pas eu la supervision de A à Z) mais bien que son cinéma semble prendre un axe plus simple d'approche.

       Retroussé au minimum d'une heure trente de pur cinéma, Drive semble être un bloc de virtuosité dans tout les recoins. De différentes manières, Refn réussit à imploser certaines situations, comme à en faire exploser d'autres. Multipliant sans arrêt les somptueux ralentis à des années lumières de toutes scènes mélancoliques lambdas. Rythmant le tout d'une bande sonore électrisante : Entre la musique électro -électrisante- de Cliff Martinez ( nouvelle coqueluche de la bande sonore Hollywoodienne ) et les tubes eighties, résolument kitsch, créant une magnifique et envoutante ambiance fleur bleue pendant une longue partie du film. Les Références en sourdines typiquement Refienne apparaissent : John Borman, Michael Mann période très eighties -Synthé à deux touches- , speen ambiant, façon éclectique de filmer la ville à la Collatéral...

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       Incroyablement, le film ne se perd jamais dans la niaiserie, habilement, Refn monte son film à l'image de son principal protagoniste. Minimisant les dialogues, ensoleillant les journées, en assombrissant la nuit. Le montage de Drive reste l'un des points culminants du film. On pourrait croire à la niaiserie avec un tube tel que A Real Hero, et pourtant...Ce n'était sans compté sur l'incroyable virtuosité de ce metteur en scène : brutal mais à la fois contemplatif, cristallisant ses aspects dans Drive. Refn décale alors l'aspect Sexuel sous jacent en l'épurant pour ne laisser qu'une grande histoire d'amour dans la veine des premiers Murneau, où encore, le réalisateur sonore dévoile son talent.

       Mais là où le film devient divin, reste le mariage entre la douce mélancolie de Refn ( qui se dévoile encore plus ) et le soudain éclair de violence totalement dément, rappelant alors le célèbre thème de la vengeance, très cher à Park Chan-wook. Réalisateur de "la trilogie de la vengeance" avec le merveilleux Old Boy. Une manière pour Refn alors de sublimer la violence à son tour, cherchant sans arrêt l' addictive contemplation de ses scènes. Trouvant un parfait milieu entre ces deux axes malgré une violence soudaine, presque insupportable. Le film s'éloigne définitivement et clairement de toutes recettes déjà étudiées auparavant. Le mélange de la bleuète sentimale et d'une violence insoutenable rend le film unique. Romanesque à souhait, le film ne perd jamais une seconde pour avancer. D'où cette formidable impression que Drive ne dure en réalité qu'une poignée de minutes. Chaque séquence semble surdimensionner la dernière, Peut être ceci étant du au fait que Drive ne s'attèle qu'au Cinéma. Du vrai, du pur cinéma de genre. Ce qui nous manque terriblement en ces années 2010. Le film est redoutablement intelligent, s'auto critiquant depuis l'intérieur, le héros étant bien pire que chacun des protagonistes.

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       La rencontre entre la romance et la violence finit par exploser dans une sidérante scène d'ascenseur, pleines de subtilités entre passion-tension sensuelle-transformation, qui montre encore, et une énième fois, que Refn peut se considérer comme l'un des plus grand réalisateur de la planète. Dire que cette simple scène reste l'une des séquences les plus importantes de ces 10 dernières années serait un doux euphémisme. Mais sa ne serait sans compté sur l'incroyable Ryan Gosling. Ce jeunehomme blond n'est pas seulement "le beau gosse qui joue dans Crazy Stupid Love" comme le crierait n'importe quelle adolescente de 13 ans. Mais certainement une énorme révélation. Son personnage reste l'archétype de l'anti héro dans cette phénoménale seconde partie de film. Gosling joue le jeu à fond, sombre, exorcisant ses émotions et s'en défaisant au rythme de la musique, lucide, mais énigmatique.

       Son personnage devient alors tout aussi anthologique qu'un Travis Bickle dans Taxi Driver, ou que Lou Ford dans The Killer Inside Me. La musique du film reflète brillamment son état d'âme, la voiture est son corps, et lui l'esprit. A la manière d'un conte de Grimm, Refn joue sur une première partie mélancolique et bien plus brutale et violente par la suite.Une divine performance pour Ryan Gosling, ne sombrant jamais dans le stéréotype du badboy made in Série B, tout en développant continuellement une thématique chère aux Anti Héros à la MadMax. Fantastique. ( Tout comme l'impeccable casting, et la tendre Carey Mulligan ). Le héros appartient au cinéma, il ne vit que grâce à ce cinéma de genre ( RIP le Samourai de Melville! ) le personnage de Gosling semble à ce point intemporel. Et avec tout les paradoxes qui le suivent.

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       Finalement, Drive est un grand coup de poing mélancolique, électrisant, lent, violent. Redéfinissant le thriller Américain, s'éloignant de tous clichés, sublimant chaque scène, Refn s'impose comme un cinéaste contemplatif et virtuose. Réalisant un film où Les années 80 deviennent alors une source de nostalgie visuelle, auditive immergant cette folle idée dans un thriller mélancolique. Du grand art. Refn réalise non seulement certainement le meilleur film du genre depuis les Infiltrés en 2006, mais réalisant une anthologie à l'anti-héros. Des personnes crient encore et toujours à l'intérêt du cinéma de Refn, d'autre au futur classique. Qu'importe. Il est certain que Drive façonne l'esprit depuis quelques jours, acclamés même au JT de France 2, où les gens se demandent encore pourquoi et comment, a t-on pu laisser de côté ce réalisateur au grand public. Drive -même avec son approche radicalement plus simple- pour les WindingRefnien, reste le meilleur film de ce metteur en scène -de l'année-. On ressort bouleversé, C'est unique, et c'est extrêmement mérité. Un film de cinéphile pour cinéphile. Obra Maestra. Merci.

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Samedi 10 septembre 2011 à 19:19

 

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 Red Hot Chili Peppers - Blood Sugar Sex Magik

      C'est en fait plutôt simple dans l'histoire du rock, seul deux groupes se sont autant brûlés les ailes avec de la dope. Il y avait les Stones, il y a eu les Red Hot Chili Peppers. Par ailleurs la principale inspiration du quatuor californien pour leur dernier album I'm With You, fut simplement les Rolling Stones. Comme quoi les grands esprits se rencontrent même lorsque l'on sait que le groupe est plutôt adepte maintenant de l'hyperclasse californienne qui ne voit que par la bouffe végétarienne, et l'esprit écolo. Revenons en 1991, le groupe ne connait pas encore le succès international qu'il aura à la suite de cet album. Mother's Milk voyait l'intégration d'un nouveau venu, traumatisé à vie depuis 1986 quand il a vu pour la première fois les Red Hot en concert dans une boite moisie de la ville des anges. Son nom est John Frusciante. Mother's Milk peut se voir comme la première étincelle du groupe. Leur premier tramplin ( alors qu'il s'agissait tout de même de leur quatrième album ). Alors forcément ce mix concentré de Funk/Rock/Rap/Métal plait à l'heure où le gangstar rap voit ses plus grandes heures défilées entre les règlements de comptes East/West

        Le premier à se jeter sur ce smootie de "so fresh attitude" sera Rick Rubin. Le fameux producteur du label Def Jam, en autre reconnu comme étant les heureux pêcheurs du groupe de branleurs qu'était les Beastie Boys. Rick Rubin va transformer le groupe. Alors que les premiers essais du groupe étaient des plus foireux et franchement bordéliques, Rick Rubin -entre deux shoot d'héroïnes- de Frusciante et Kiedis sera capté le son si dérangé du quatuor Californien et y mettre un peu d'ordre. Depuis longtemps le groupe connait la belle vie Californienne, la drogue, la fête, encore la drogue, le sexe, et tout ce qui s'en suit. Le groupe connait définitivement ce joli bordel depuis la mort de Slovak, retrouvé mort d'une overdose dans son appart de Los Angeles. Dès les périodes notes de Blood Sugar Sex Magik, le funk des premières galettes semblent s'éloignés pour s'axé sur un rock puissant, au caractère grave et intense. Arpentant presque les voies du Heavy Métal, alors que ses principaux commanditaires ( à savoir Bon Jovi et son compères ) pointaient presque déjà à pôle emploi. 

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        Ceci étant du aux mythiques et immenses boeufs drogués dans lesquels se sont lancés les 4 messieurs à la suite de Mother's Milk. Parmis ceux là se retrouveront certains des plus importants morceaux des années 90. Blood Sugar Sex Magik peut se voir comme le Pet Sounds des années 90. Pop, frais, divertissant et inlassablement ensoleillé. Dire que les Red Hot définissent un peu les codes du rock Californien relève du doux euphémisme. Cette galette est un mix stupéfiant, groovy, funky, et surtout transcendant le genre qui sera repris plus tard par un autre groupe du coin, Rage Against The Machine. De ce côté là, Blood Sugar est un godemiché musical, sonore. Le pied y est total, le quatuor s'éloigne de l'esprit bordélique et boeuf auquel le groupe adhérait jusque là. Ici il n'est plus question d'immense composition musicale enregistré sur du une piste. Rick Rubin, les Red Hot, sous l'effet de toutes les saloperies inimaginables, est le groupe de la décennie. Réussissant malgré tout à canaliser l'ambiance défoncé du groupe pour réaliser l'un des albums les plus importants du rock.

        Rick Rubin canalyse d'une part le basse vertigineuse de Flea qui semble sautiller sur chacun de ses morceaux  (Naked In The Rain, Give It Away) ou qui s'apaise comme sur le mythique "Breaking The Girl". Le jeu hyper testostéroné de la puce Californienne peut se voir comme la renaissance du bassiste au sein des groupes de Rock. La basse ne semble jamais avoir été aussi importante, voir indispensable. Autre chose, Anthony Kiedis, futur patient du centre de désintoxication de Silicon Valley, développe lui aussi de ses flows qui lui vaudront la respectueuse place du "premier rappeur blanc". En pleine période Sérial Fucker de groupies, Anthony Kiedis prouve à la fois qu'il est un immense chanteur, dérivant sans cesse entre le rap "Suck My Kiss" ou la ballade acoustique "I Could Have Lied" et la voix voilée sur "Funky Monks". Et aussi un parolier de qualité même si constamment sous drogue, arpentant les souvenirs douteux (Under The Bridge) ou les effets du bon vieux speed sur le titre éponyme Blood Sugar Sex Magic. Composant aussi à lui tout seul ce qui reste comme le plus grand standard du groupe. Et ce, Même si certains morceaux trompent pour éviter le célèbre "Explicit Lyrics" sur l'album. Ainsi le "Suck My Kiss" nous rappelle involontairement une célèbre familière réplique des ghettos.

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        Blood Sugar Sex Magik donne l'impression d'avoir été réalisé dans un nectar de drogue et de soleil; ainsi John Frusciante, le blanc bec défoncé au crack (qui commence à perdre toutes ses dents pour faute d'avoir trop consommé d'héroïne) rassemble tout ce qu'il lui reste pour composer des sons proche de l'orgie musicale. Frétillant de pulsion rockeuse sur la plupart des titres, John Frusciante arpente donc surtout sur cet album les côté du heavy métal. "My Levoly Man" témoigne une nouvelle fois de cet improbable mix musical. L'impressionnant titre éponyme lui aussi pour simple exemple, ou sa pédale Hendrixienne à l'utilisation toujours aussi modéré ( qui reste sa principale influence à l'écoute de ses impressionants solo )  "Naked The Rain" ou de cracher de véritables riffs antiques sur le fantastique Rightous and the Wicked. Ou surjouant le tout de lignes ultra funk ( ou plutôt fuck ) au cris prépubère de "If you have to Ask". Frusciante, lui seul réussi à donner le ton d'un groupe qui avec les années finira par cracher sur la drogue pour s'apaiser dans une pop rock que l'on connait tous. Chad Smith, antique batteur du quatuor ( et seul personnage clean de ce curieux groupe ) quand à lui distille un jeu qu'on lui connait bien, concentré, puissant, crachant sur ses crashs comme peu se le permettent encore aujourd'hui.

        C'est simple pour reprendre mes mots, après 37 millions d'albums vendus, Blood Sugar Sex Magic reste l'incroyable renaissance d'un groupe qui peu de temps après arpentera encore une fois les sombres années du rock jusqu'à l'arrivé de Dave Navarro qui sauvera le groupe d'une certaine fin ( avant l'ultime retour de Frusciante, qui repartira... ). La production de Rick Rubin reste donc le point fort de ce groupe qui sans lui pourrait peut être encore se voir jouer dans des boites de Los Angeles. L'album culte des Red Hot Chili Peppers continu encore aujourd'hui de surprendre par sa qualité artiste et cet incroyable énergie dégagé par le groupe 17 chansons durant. Il y a peu, I'm With You, avec le nouveau venu Josh voyait un retour aux sources sans drogues. Comme un Blood Sugar Clean, et ceux malgré que les Red Hot Chili Peppers restent définitivement le groupe "le plus camé et sexy de la planète" à une époque où Anthony Kiedis ne mange plus que des légumes verts. Please, Sir psycho sex.

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Samedi 27 août 2011 à 18:26

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Melancholia de Lars Von Trier

         Une chose est sûre en ce début de rentrée, ou cette fin d'été ( si l'on peut parler d'un été ), la composition du jury du Festival de Cannes 2011 avait bon goût. Pourquoi ? Ah! D'une part, ce jury alimenté par le professionnalisme sans fin de son vétéran Robert de Niro a ( pour la plupart des prix ) récompensés les films qui ont osé, qui ont marqué par leur originalité, et par forcément par leur auteurisme traumatisant. Ainsi on a vu notre Jean Dujardin national se faire remettre la palme de la meilleure performance masculine. L'autre vétéran Malick celle de la palme d'or -mérité au vue de sa brillante carrière- ainsi que la mise en scène de Nicolas Winding Refn pour son très attendu Drive. Sorte de série B des années 70 old school filmé pied au plancher et mis en scène avec l'oeil de Kubrick. Du moins on l'espère.

          Depuis que Lars Von Trier a pété un câble avec son ami Thomas Virtenberg ( Festen ) et semble revenu aux méthodes anciennes via son procédé de Dogme 95 -qui consiste à n'utiliser aucune technologie récente selon un protocole bien établie-, Von Trier a épaté par sa puissance visuelle. Et surtout sa direction d'acteurs, et d'actrices. Inutile de préciser que si un jour l'un de nous tourne dans un Von Trier, une récompense à Cannes ne serait qu'une brève surprise. Car le Dogme95 ne voulant aucune retouche où que se soit, les acteurs deviennent forcément le point central du film en question. Même si avec Mélancholia Von Trier semble avoir abandonné ce petit procédé, à la fin de Mélancholia, l'on ne peux penser que Von Trier est un metteur en scène hors norme par son incroyable directions d'acteurs. Plus, peut être que par ses cadres.

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          Mélancholia raconte l'histoire de Justine et Claire, deux soeurs, une totalement paumée qui se marie ( dans une fête désastreuse ), et l'autre mariée et en pleine santé qui semble prendre sur elle même pendant tout le long du film. Quand tout à coup, une planète cachée semble se rapprocher de la terre pour entrer en collision avec celle ci. Séparé en deux chapitres, le film de Von Trier se veut -comme à son habitude- totalement déprimant. C'est simple, Von Trier s'est consolidé sa première place de grand dépressif du septième art, juste devant...Son ami Thomas Vinterberg! En quand il s'agit de déprime, Von Trier est tout simplement le meilleur. C'est simple, Mélancholia peut se voir comme un immense opéra visuel et photographique. A l'image de sa stupéfiante ouverture pleine de plan séquence sur Wagner ( longue de 7 minutes ), ou par sa splendide conclusion.

          Son onirisme se veut à la fois sublime, aussi bien que Cauchemardesque. D'où peut être cette fin du monde qui se veut visuellement magnifique. Un paradoxe auquel Von Trier essai de détacher plusieurs idées, translatant alors vers la métaphysique de Malick sur certain point ( là où The Tree Of Life rejoint Mélancholia ). Car selon Malick, la beauté et la nature sauvera le monde, selon Trier, la beauté court à sa fin et à celle de tous. Monté comme un opéra en deux chapitres, l'un aborde alors la peur de l'avenir, et l'autre, la mélancolie du passé. Alors que seulement quelques jours séparent les premiers chapitres. Le détachement psychologique totalement ambigu des personnages se fait alors. Chaque personnage étouffe peu à peu, alors que leurs nombres diminuent subitement. Parsemé de véritables longueurs, l'oeuvre de Trier bizarrement semble tenir en équilibre pendant deux longues heures 10.

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          Par là, on peut regretter que Mélancholia donne le meilleur de soit même pendant les 10 premières minutes. Et que le film, à l'instar de la planète cachée trace une courbe pour retomber au point zéro. La première sensation de Mélancholia reste l'ambiguité de ses personnages, auquel chaque interprète s'y donne à coeur joie. Kirsten Dunst, la jeune Lux de Virgin Suicide semble avoir décroché l'alpha et l'oméga dans sa renversante descente aux enfers. Tout comme Charlotte Gainsbourg, qui après avoir raflé la même récompensé avec le même Trier il y deux ans pour le semi porno-gore-réaliste Antichrist, réalise une brillante composition. Dans un second temps, les seconds rôles s'échangent entre John Hurt, Charlotte Rampling, ou Kiefer Suterland. Un réalisateur Danois vous avez dit ? Vous en êtes sur ? Non c'est une blague!

Quoi qu'il en soit, Mélancholia est une oeuvre peut être trop psyché pour pouvoir déposer un bilan après une visualisation. Le film est indéniablement long, comme l'opéra que Trier idôlatre le veut. D'autre part, on retiendra que sa caméra à l'épaule reste brillante malgré un film qui semble avoir plus été écrit pour le théâtre que pour le cinéma. Indéniablement, Mélancholia est une énigme, fort visuellement, remarquable dans l'interprétation, mais lent dans sa construction. Essentiellement pour la fin du premier chapitre. A l'instar de la morale du film, les protagonistes ne cherchent pas à méditer sur la question de la survie, la nature est plus forte que tout, et la mélancolie serait le seul échappatoire vers une mort douloureuse. On ne cherche aucune raison métaphysique bizarrement, alors que le décors est planté. Mélancholia se veut presque rassurant vis à vis de la fin du monde. Comme si elle se dégustait en famille au tour d'un verre de vin. Lars Von Trier est décidément, réellement, indéniablement, dépressif.

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