Mes-50-cercles

Mischief, Mayhem, Soap.

Mercredi 25 mai 2011 à 19:03

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The Jim Jones Revue - Burning Your House Down
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        Avec un enregistrement sonore totalement dégueulasse mais au combien jouissif, les Jim Jones Revue sortaient en 2008 l'album éponyme "The Jim Jones Revue" façon The Doors. Enregistré sur un malheureux cinq pistes, les terribles enfants bercés au rock de Little Richard surprenaient la scène indépendante, et surtout la France où ils y ont assuré la scène de l'Olympia en compagnie de Placebo et Ghinzu. Le son était à l'image de la pochette, totalement dévastateur, farcis de bon nombres de pain, une voix de Jim Jones hallucinée et sur amplifiée, derrière des torrents de guitares assoiffés de jupons ( Oui c'est cela oui ). Les Jim Jones Revue donnaient tout simplement une énième approche du rock'n'roll...Mais moderne!

        C'est ainsi que ces 5 Anglais s'attaquaient aux origines du rock'n'roll, je parle là des Little Richard, Chuck Berry ou Jerry Lee Lewis ( voir les Sonics ). Un son typiquement 50's qui a pu séduire plus d'une personne dans leurs concerts qui restent de parfaite cure pour l'insomnie et d'un véritable calvaire pour les problèmes d'auditions. On frôlait même les 120 décibels à l'antique salle de l'Olympic de Nantes. Par là, les Jim Jones Revue reprenaient un style profondément déjà bien défini par le passé, Des structures simples, un minimum syndical de deux solos par chanson, et un chanteur ahurie. Voilà comment peut se voir le rock'n'roll. Magnifique pépite, c'était donc le passage difficile au second album qu'avaient à faire les 5 surdoués et fanatiques de Cadillac cette fois ci.

 
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         Car on a pu le noter par le passé, les seconds albums reprennent quand même pour la plupart la même structure et son équivalent à la première galette. Exemple en date, les Arctic Monkeys qui avant de s'enfoncer dans une pop niaiseuse, avaient épaté le monde entier de deux puissants et excellents albums. Simplement, les Jim Jones Revue reprennent la même atmosphère car le rock'n'roll est définitivement béni de tout enlisement vis à vis du renouvellement musical, Le passé l'a prédit! La même atmosphère mais des schémas musicaux plus élaborés. Ainsi qu'un son se rapprochant cette fois ci véritablement du Punk Rock'n'roll Blues. Tel en est le cas sur le magnifiquement dévastateur le titre éponyme Burning Your House Down.

         On a donc le droit à de véritable envolés blues ( Shoot First ) qu'à la complaisance du Punk sur le formidable Premidated rappelant alors plutôt les Stranglers sous un faux air de Sonics. Pêchant chacune de leurs compositions d'une brève mouillette influencée par chacun de leur semi dieux Rock'n'Rollesque, les Jim Jones Revue puisent ici différente Inspiration, aussi bien qu'Elvis sur High Horse, que Little Richard sur l'explosif Stop The People. Une chose est sûre, on bouge sur cul sur la musique totalement addictive qu'est celle des Jim Jones Revue. Coincés au fin fond de l'anus du son électrique Fender et bien trop amplifié, Jim Jones prend un malin plaisir à s'égosier pour notre plaisir auditif. Par là, le son reste tout aussi dégueulasse que les années 50, adieu au mastering profond ou tout autre développement technologique d'Apple pour IPAD.


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L'univers est donc totalement respecté, et il ne manque que les jupettes pour se mettre la mine mémorable du fin d'année. Reste une collection de son parfaitement rock'n'rollesque parfaitement dirigé ( High Horses, Killin Spree, Stop The People ) par l'invraisemblable pianiste Elliot Mortimer ( de véritables rossbeef ces Jim Jones ), un enragé de la scène. Pourtant c'est dans le terrible Elemental que l'on comprend la puissance musicale de ce groupe. Véritable hymne aux Sonics, Elemental reste certainement la pépite garnie de cet album. Au même stade que l'intense Princess and The GFrog ou Hey Hey Hey Hey sur le précédent disque. Un son de gratte époustouflant pour un riff typiquement punk au sein même de l'église du Boogie Boogie. Une putain de réussite.

       Les Jim Jones Revue épatent encore à nouveau. Peut être car le rock'n'roll semblait tellement loin des résistances hautes gammes des boites à rythme ou des claviers baveux de la New Wave ? Qu'importe, le travail de production sonore de Jim Sclavunos est magnifique. L'ambiance de semi répettes plait à chaque morceau sans jamais sans lasser. Est-ce donc ceci ? Le secret du Rock'n'Roll ? Les Jim Jones Revue semblent l'avoir bien compris, produisant un son plus calibré, plus important et plus mature dans sa construction, les Jim Jones Revue livrent ici l'un des albums les plus croustillants de l'année, peut être par sa simplicité, peut être par cette timide arrogance ou tout simplement car les Jim Jones Revue font définitivement renaître un style proprement dit qui s'effaçait au jour le jour des sorties dans les bacs. Merci à eux, le son CD n'avait jamais sonné comme un son vinyle.


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Mardi 24 mai 2011 à 20:29

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Radiohead - The King Of Limbs


        Sorti il y a déjà 4 ans, The Eraser ( l'effaceur mais pas façon bodybuildé avec Schwarzy en première ligne ) reste l'album avant-gardiste signé Thom Yorke en solo alors que le groupe prenait une belle pause RTT et mérité suite à l'excellent Hail To The Thief dédicassé sans demande pour le président alors en exécution ( ou en total touriste à la maison blanche ) George W. Bush. The Eraser trompait les moeurs avec un album entièrement électronique. Là où la mythique batterie acoustique qui nous enchante depuis maintenant lustres était remplacé par quelques résistances via une boite à rythme. Un album qui quelque part imitait les rêves cauchemardesque d'un sorcier au fin fond de l'anus morbide de Satan. Des sons étranges, des mélodies énigmatiques et une voix sensuelle au milieu de tous sa. Le single Black Swan était peut être la véritable preuve que ce Thom Yorke cachait bien son jeu pour la suite sur ce fantastique morceau.

          En 2008, les 5 types d'Oxford formaient la puissance galette "In Rainbows". Sorti forcément des tripes de ce groupe qui mêlait alors son très électriques ( Stupéfiant BodySnatchers ) à la mélodie typiquement Radioheadien aux arpèges maintenant célèbre que l'on peut retrouver sur les 4 minutes de Rekoner, utilisé en avant première dans le splendide film "Choke" avec Sam Rockwell ( Voir critique plus loin dans le blog ). In Rainbows justifiait encore une fois le statut de plus grand groupe du monde ( Devant Green Day, Justin Bieber et ses enfants trapézistes bien qu'il n'avait encore que 8 ans ), par sa puissance sonore, son élan d'innovation via son coup marketing digne de Trent Reznor, et continuellement cette façon de se renouveler à chaque nouvelle pépite fourrée proprement dite.

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         2011. Sortie du nouvel album de Radiohead annonçait à l'arrache via leur site le 14 Février pour une sortie Net désigné au 19 Février. Rapide comme à chaque fois, et innovant les 5 types d'Oxford sortent alors l'album King Of Limbs. Hommage à un arbre centenaire d'une forêt proche de leur studio, les Radiohead semblent cette fois ci être définitivement sous la possession d'une âme mystérieuse certainement engendré par cette love story très Greenpeace. The King Of Limbs est avant-gardiste à l'instar de The Eraser. L'univers et l'atmosphère presque glauque et frénétique de l'album peut clairement se distinguer dès les premières lueurs Bloom. Un son vintage parsemé de bruits presque dérangeant ( sensation de vinyle sautant et dérapant toute les trois secondes ) avant de se fondre dans une mélodie presque inexistante sous cette voix toujours sensuelle de Thom Yorke.

        Car dans The King Of Limbs, la nouvelle est presque officielle, Radiohead semble de plus en plus délaissé la batterie acoustique du métronome sur pattes Phil Selway pour s'accorder à une boite à rythmes haut de gammes rappelant les moments très enthousiaste de Idiothèque ou de la bande sonore de l'île aux enfants sur le parfaitement tonique 15 Step. La boite à Rythme est donc le fruit du diable auquel ont mordu les membres de Radiohead, et sur seulement 8 titres, celle ci joue déjà bien son rôle ( Bloom, Feral, Lotus Flower, des parties de Little By Little ). Inutile d'affirmer qu'à la sortie du premier titre, un nouveau radiohead pointe son nez suite à l'électrisant In Rainbows.

 
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          Mais The King Of Limbs n'est pas pour autant un grand road trip à la Malick pour la musique. Radiohead retrouve ses sens bien développés sur les mélodies entêtantes bien propre au combo tel que Lotus Flower, ou via les étouffés du génial Morning Mr Magpie. Se n'est pas pour autant que Radiohead développe autre chose sur de belles et grandes envolés à la Pink Floyd où seuls des choeurs superposés de Thom Yorke se déplace entre les notes d'un piano, d'où cette terrible impression que Radiohead semble bien être resté coincé au fin fond de la forêt par une secte admiratrice de suicides collectifs ( Codex, Give Up The Ghost ). Parmis tout cela on notera que Radiohead reste définitivement le plus grand groupe de la planète musicalement parlant avec le complexe et totalement traumatisant pour n'importe quel mélomane avec le Little By Little offert par sa divinité au reste du monde.

          The King Of Limbs peut être donc à première vue une nouvelle étape dans la carrière de Radiohead. Musique de plus en plus expérimentale, ici se rapprochant carrément de L'électronica voir Dance pour I-Tunes ( ? ). The King of Limbs s'impose comme un tour de force par l'équipée sauvage d'Oxford. On retiendra par ailleurs que deux des quatre meilleurs titres se retrouvent malheureusement sur l'édition vinyle du même roi des agneaux ( Ici pas de Jodie Foster, seulement les superbes The Butcher et Supercollider ). Afin d'être jugé à réelle valeur, une question importe les millions de fans de ce groupe aux trois guitares, que vont réellement faire les musiciens sur scène tellement l'approche électronique est cette fois ci flagrante. En attendant The King Of Limbs est encore une fois la preuve que Radiohead se développe sans cesse, qu'ils progressent ou régressent, on s'en fichera presque tellement Radiohead semble continuellement offrir de nouvelles trouvailles, de nouveaux déroutants instants. Et qu'il n'y a que des cons comme Liam Gallagher pour insulter un groupe de cette façon. Trouves toi un groupe vas!


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Samedi 21 mai 2011 à 20:55

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The Tree Of Life de Terrence Malick

        
A la fin d'une projection comme The Tree Of Life devant seulement 20 personnes un Samedi après midi du week end de son exploitation, les réactions diffèrent. Des gens septiques se grattent la tête chauve à la recherche d'une réponse, d'autres impatients s'en vont aux premières lueurs du célèbre "Written and Directed by Terrence Malick" en soufflant désespérément leur regret de ne pas avoir acheter un ticket pour la salle à côté projetant le dernier Rob Marshall, "Pirates des Caraibes et la fontaine de la jouissance collective". Et d'autres restent les yeux fixés sur le générique qui défile sous des chants d'oiseaux à comprendre ce qu'ils viennent de voir. Au final pourtant, on se pose tous la même et unique question. Qui est ce Terrence Malick ? D'où vient-il ? Quel est ce film ?

              Terrence Malick est un mythe de l'histoire du cinéma, encensé à chacun de ses films ( 5 en 40 ans au final! ) Malick se voit offrir la réalisation de deux films très tôt dans sa longue carrière, pas très rythmé, certes. Le premier, la Ballade Sauvage, sorte de Bonnie And Clyde version Adolescent faute de moyen avec le prochain Lieutenant Willard d'Apocalypse Now, j'ai nommé Michael Sheen. Dans ce road trip sensoriel qu'il essaie de mené à bien, Malick observe surtout le comportement de l'être humain, et ses réactions. Thème cher à ce metteur en scène, il réalise deux ans plus tard en 1978 la Moisson Du Ciel, et voilà voilà BAM. Prix de la mise en scène à Cannes, succès international, le papy old school du cinéma Américain Richard Gere révélé, Malick s'envole. Sauf que voilà, Malick disparaît. Non pas pendant deux semaines dans la veine de Sarkoko avec son Yatch, Malick s'en va 20 ans. Certains disent qu'il a observé les oiseaux ( fascination notable dans chacun de ses films ) ou encore, qu'il a cherché maturité...

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              Peu importe, en 1998, soit 20 ans plus tard, Malick revient en poche avec l'adaptation mûre d'un bouquin de James Jones sur l'attaque de Guadalcanal, La Ligne Rouge. Ultime Chef d'oeuvre du film de guerre ou du cinéma contemporain, cette oeuvre extraordinaire de Malick donna comme un élan de sagesse au cinéma, et surtout d'intelligence. Explorant la morale personnelle et non collective de ses protagonistes, ce film reste à jamais comme l'un des plus grand moment de cinéma, et le retour d'un maître. Le voyage aura été long, mais ce film mûr porte aussi des acteurs alors à l'époque en quête de reconnaissance, et qui en doivent surtout à ce Terrence, tel que Sean Penn, Jim Caviezel, Adrian Brody, John Travolta, Elias Koteas, George Clooney, John C Reilly...A chacun sa guerre, à chacun sa route, et Malick attendra 6 ans avant de projeter Le Nouveau Monde dans lequel une nouvelle fois, l'humain est étudié, et la nature propre à cette merveille, sublimant les faits et gestes de ce remake de Pocahantas, salué de la critique encore une fois. Toujours.

           Cannes 2010, The Tree Of Life de Terrence Malick ne sera pas présent pour cause de montage non achevé. Le monde entier pleure. Un an d'attente pour ce film, attendu comme le croisement symphonique entre le trip ultime qu'était 2001 L'odyssée de l'espace, la poésie d'un William Blake, ou d'un Edgar Allan Poe et les versets du Livre de Job. Une sorte de melting pot si l'on veut. La Séance démarre, et la machine est en marche pour deux heures 18. The Tree Of Life ne se veut pas linéaire, telle est la première remarque. Malick ne donne aucun sens linéaire à son oeuvre, le montage est donc syncopé entre l'annonce dévastatrice que reçoit Chastain et Brad Pitt avant de filmer le monde de Sean Penn, 40 ans plus tard. Il faudra attendre 45 minutes avant de déceler une narration aussi éclectique soit elle.

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           45 Minutes où Malick tourne l'écrou fissuré du Sens de la Vie, 45 minutes visuellement hallucinante, qui montre comment l'homme en est-il arrivé là. La création du monde, des bebêtes, des dinosaures, la découverte de l'amour, l'apparition soudaine de l'homme. Car si ce thème de l'humanité est propre a Malick, c'est vers une étude complexe et presque énigmatique à connotation existentialiste que l'on se tourne maintenant. On est comme bouleversé par ce sens aigu du montage, ces longs moments d'inquiétudes face à la démonstration de Malick. La Narration se pose des questions mais n'en trouve que très peu. Malick ici ne sera pas reconnu pour sa tambouille philosophique si bien étudié sur La Ligne Rouge, mais bien sa confiance totale en son projet.

          Par là, The Tree Of Life est un chef d'oeuvre pictural, une photographie phénoménale, des mouvements de caméras à pleurer, et peut être même, une mise en scène adéquate à la divinité recherché tout au long du film. Malick fait tout simplement offrande à l'humanité de son travail, il ne réalise non pas un film, pas plus qu'un documentaire ou qu'une étude complexe de l'être humain. Ici, Malick semble narré la solitude d'un poème, et ses instants de grâce ultimes sublimés par la musique d'Alexandre Desplat, parfait, ou les magnifiques envolés de Bedrich Smetana comme sur la fantastique Bande d'annonce. Pour plus tard retombé sur quelque chose de profondément complexe. Presque déroutant pour un spectateur, Malick semble à l'instar de Kubrick, avoir réalisé un chef d'oeuvre qui ne sera réellement compris que dans 30 ou 40 ans.

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         Les interprétations sont quand à elles bouleversantes, Brad Pitt mérite bien la magnifique femme qu'il a encore une fois, parfait, splendide, parfois impressionnant de noirceur. Pitt, qu'on le veuille ou non, n'a plus rien à démontré, et reste l'envers de Cruise. Avec l'âge, il en encaisse les films mémorables, et non les daubes enterrées à coup de pelles. Mademoiselle Chastain est remarquable. Le couple semble plus vrai que nature dans les rares moments de narrations qu'offre ce film, ou plutôt cette fresque poétique, emmené par une ribambelle de gamins plus parfaits les uns que les autres, car Malick a l'âme du poète perdu, et reste l'unique metteur en scène à pouvoir placé des images de vagues entre deux scènes de disputes familiales.

       
Et c'est dans un second temps que Malick explique son sens de la vie autour de l'arbre familial qui entoure la famille. L'amour, le Bonheur, La Violence, La Vulnérabilité, La Peur, La Chance, La Mort. The Tree Of Life ne ressemble pas à du cinéma, du moins ce que l'on voit toutes les semaines, The Tree Of Life pose de longs moments, interrogatifs, et énigmatiques. Profondément Voyageur, Visuellement Epoustouflant, Terriblement Existentialiste et Enigmatique voir lent, Fondamentalement Malickien, voilà à quoi ressemble The Tree Of Life. Et à la fin d'une projection de cette oeuvre artistiquement magistrale, on ne pense qu'à deux choses : Etait-ce l'un des moments de cinéma les plus poétiques et réfléchis auquel nous n'avons jamais assisté, ou tout simplement, un étrange film auquel il convient de mesurer. Et toujours ce pourquoi ? Mais il n'y a pas de réponse aux plus belles des questions.


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Mercredi 4 mai 2011 à 18:41

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Source Code de Duncan Jones

       Alors on a beau être le fils ou la fille de quelqu'un connu, on peut très bien faire de la merde. Disons le. Ainsi, Laura Smet reste le calvaire de bon nombres de cinéastes pour ses horribles prestations dans la quasi totalité de ses films. Dans le même genre on a aussi la fille de Tapie, qui se permet une pièce de théâtre très franchement nullissime en prime time sur la deux. Et puis dans l'autre sens, on peut avoir de belle surprise. Le meilleur exemple restant Sofia Coppola qui a force de vivre sur des plateaux de cinéma a su capter la mélancolie tellement ses films finissent malheureusement par se ressembler par leur minimalisme ( Lost In Translation, ou le dernier Somewhere ). Même remarque pour Gavras fils, qui réalisa en début d'année le nihiliste et totalement assumé Notre Jour Viendra, réussite mutilée par nos ô grandes critiques française politiquement correctes.

          Et puis on peut aussi ajouté Duncan Jones, qui est en fait le fils de David Bowie. Oui pour les amateurs, David Bowie n'est pas son vrai nom, sa aurait été trop beau. Sir David Robert Jones est donc le patriarche de ce jeune cinéaste, qui lui aussi a force de se voir derrière la caméra des Tony Scott ou des clips vidéos de Papa s'est donc initié à ce métier, et de qu'elle manière ! Sorti en 2008, Moon, sombre folie du jeune réalisateur envoyait sur orbite le fantastique Sam Rockwell a la recherche de soit même. Arpentant les sujets alors cher à Duncan Jones : La folie, La paranoia, le thème du double, le manque affectif du monde extérieur ou encore et surtout le thème du huit clos. Moon était donc le carnet de bord d'un ouvrier seul sur la lune. Félicité dans les plus grandes salles du monde ( mis à part en France, merci au passage...Stupid boys... ) pour son voyage entre 2001 et Appolo 13, les yeux pervers financièrement parlant que sont Hollywood ont alors proposé à Duncan cette première oeuvre très Américaine, dans les règles de l'art.
 
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         Car Source Code, pour en venir à celui ci, est un film qui dans le synopsis promettait quelque chose d'énorme. Un type lambda se réveille un jour dans un train, il ne connait personne, et ne reconnait pas sa gueule dans les toilettes. D'un seul coup, l'homme en question meurs sous les flammes du train dans lequel il y est. Il finit par savoir qu'il est en fait une expérimentation du Source Code, nouvelle invention hyper-méga-sophistiqué d'un ingénieur Américain avec laquelle il peut revivre 8 minutes de la mort d'un individu du train afin de connaitre l'identité de ce gaillard. Ainsi Source Code promettait selon un descriptif digne de NRJ d'être "entre Mission Impossible et Minority Report" ( deux claques au passage! Et deux Tom Cruise! ). Sauf que Duncan Jones n'avait pas exactement tout le contrôle qu'il aurait aimé avoir derrière les manettes.

          Fort heureusement, cela n'a pas été le calvaire vécu par Fincher sur la plupart de ses films et surtout l'horrible post production d'Alien 3 qui le contraint à renier son superbe film. Ici Duncan Jones emprunte un script déjà bien écrit auparavant, et tout semble croire que ce script a été difficile à retoucher. Aussi peut être a la complexité du scénario, qui engendrait une mise en scène délicate. Duncan Jones semble signer en effet un film dans le politiquement correct à Hollywood. Une sorte de Série B à la Tony Scott comme on en voit des centaines par an. Son esthétique s'en rapproche énormément ( Unstoppable de Scott parlait aussi d'une foutue machine à vapeur ), et aussi dans la photographie, bien trop superficielle et loin d'être la claque visuelle qu'était Moon. Duncan Jones, à force de travailler la mise en scène du scénario afin d'opter pour une totale compréhension du spectateur oublie les autres traits du métier, la direction d'acteur, la décoration, les facettes de ses personnages aussi important soient ils semblent tous avoir les mêmes attitudes/caractérisations qu'un calamar de Tchernobyl tellement ils sont superficiels.
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         Côté mise en scène, Duncan Jones se permet quelque chose. Certains de ses plans sont respectables même si ses longs travellings de Moon ne rattrapent réellement jamais les prises de vues que Source Code offre. Ainsi malgré quelques bonnes idées de mise en scène ( travelling de grue dans le train ou en dehors, superbes plans aériens au générique ou encore caméra à l'épaule sur le long du wagon ) Duncan Jones semble se perdre dans la banalité d'une mise en scène typiquement Tony Scotienne, appelant alors forcément à la série B haut de gamme. Là où Source Code se voulait être un film plus ou moins avant gardiste du thème, il s'enlise dans une péripétie sans réelle valeur telle que l'histoire d'amour entre la somptueuse Michelle Monaghan ( Oh Michelle ! ) et l'impeccable Jack Gyllenhaal qui surprend à chacune de ses apparitions malgré une merde sous le bras ( Prince of Persia ) et des chef d'oeuvres du genre au profit de la carrière ( Zodiac, Brockback Mountain, Donnie Darko ).

          Car les acteurs principaux sont alors sacrément superficiel. Vera Ferminga semble avoir perdu espoir de réaliser une belle carrière depuis sa remarquable interprétation dans les Infiltrés, de même pour Michelle Monaghan qui malgré sa beauté semble elle aussi paumée. Source Code semble toucher le point sensible sur son dénouement. Totalement pro-Hollywoodien de l'happy ending familial où le film perd en intérêt et surtout en profondeur. Mais Source Code semble acquérir deux bons points, d'une part, son hommage flagrant au série B des années 50 genre le chef d'oeuvre "L'invasion des profanateurs de sépultures" par le biais de la somptueuse composition de Chris Bacon ( décidément Amerloque jusqu'au bout! ) qui subtilement pompe le main title de Phénomènes signé James Newton Howard et surtout notre Alexandre Desplats et son "Truth about Ruth" dans le dernier Polanski, The Ghost Writer. Le second point reste la maniabilité avec laquelle Paul Hirsch ( oscarisé sur Star Wars IV ) renouvelle ses 8 minutes sans jamais tombé dans l'overdose picturale.
 
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            Source Code est donc la déception de ce premier semestre très certainement. Là où Duncan Jones aurait pu réaliser un film ingénieux et subtil dans la veine des Retour vers le futur ( Nom de Zeus ! ), on aura donc eu le droit à une allure de Déjà Vu. Non pas l'expression, mais le film de Tony Scott qui divague un peu sur le même sujet, sans jamais réussir à nous en mettre plein la vue. La ressemblance avec Source Code reste encore ici frappante. Duncan Jones est jeune et il lui reste pas mal de temps pour nous parsemer de quelques oeuvres aussi incassables et originales que Moon. Et on compte sur Ziggy Stardust pour le remettre dans le droit chemin, et pas forcément celui de Hollywood, car ici, Source Code malgré quelques bonnes trouvailles s'essouffle aussi rapidement qu'un asthmatique courant après le train, et est donc inévitablement, est une mauvaise opération.

 
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Dimanche 1er mai 2011 à 20:41

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Animal Kingdom de David Michôd

 
         David Michôd se sera donc penché sur le thème de la famille pour son premier long métrage. Inconnu au pays du 7ème art, et même au pays des kangourous, ce jeune réalisateur a donc surpris la planète entière avec la sortie de Animal Kingdom. Film indépendant Australien qui à première vue ressemble à n'importe quel oeuvre démoralisante d'un jeune cinéaste. On pourrait penser alors au Little Odessa de James Gray ou le somptueux Dead Man's Shoes de Shane Meadows avec l'étonnant Paddy Considine qui s'implique dans la même veine. Famille un peu délaissé, voir totalement, où les ainés ne sont que des brutes épaisses, à la morale discutable tout comme la justice focalisé sur le bénitier  l'orgueil.

         Animal Kingdom travaille donc encore une fois l'histoire du polar familial. Josh, un gamin volontairement sans histoire, se retrouve un jour nez à nez avec sa mère venant de se piquer pour un ultime saut de l'ange. Il se tourne alors vers la famille que sa mère lui a toujours caché, sa grand mère et ses 5 oncles. Tous faisant partie d'une petite frappe locale sous l'ordre légitime de la reine mère. Joshua va donc peu à peu faire ses preuves, sans jamais l'avoir demandé, sans jamais se salir les mains. Ce qui emmène à l'intrigue, vaut-il mieux choisir la famille ou la justice via les supers cops de Melbourne emmené par le fantastique Guy Pearce.

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         Grande thématique dans l'histoire du cinéma, le Choix avec un grand C reste un sujet en vogue depuis des lustres. Mais ici rappelons le, Animal Kingdom est une petite équipe, un petit budget, qui a miné la route de plusieurs films de l'époque par sa volonté et surtout, sa justesse. L'intrigue étant mené par un chef d'orchestre, ce qui est intéressant dans Animal Kingdom reste dans un premier temps la mise en scène de David Michod. Aucun point de vue, le récit est donc neutre de jugement ou de justice ce qui amène indéniablement à une histoire juste et réaliste. C'est par ailleurs ce réalisme qui permet aussi aux personnages d'être brillamment exploités, les caractérisations de chacun des protagonistes se fait rapidement sans réelle superficie. Ainsi, David Michôd, grâce à une très bonne relecture de son scénario, s'accorde entre les personnages poisseux de Means Street, et les histoires tragiques Grecque par ce fatalisme brillamment pastiché d'un Polanski.

        Fatalisme réaliste mais au delà, Animal Kingdom ne s'appuie jamais sur les leçons passés, ce qui lui permet de s'imposer avec un style visuel bien défini. Un jolie photographie se rapprochant du documentaire ou des films de Shane Meadows, et cette sensation de suivre tout au long du film, la descente aux enfers métaphysique voir psychédélique du personnage principal. D'où peut être cette froideur animale qui imprègne chacun des acteurs d'un réalisme cru jusque dans les scènes de désirs sexuels que l'on peut quelque part entendre dans les pensées des personnages. Le malaise est donc total et à chacun des étages, du en autres à un travail sonore stupéfiant entre la musique classique et les sons stridents arpentant les côtés fiévreux de la violence.

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         De plus, David Michôd s'entoure alors d'acteurs locaux pour la plupart mis à part le formidable Guy Pearce qui n'a plus rien à prouver et enchaine les projets riches et fleurissant ( The King's Speech ). A partir de là, la direction d'acteur est clairement irréprochable. Michôd d'une simple scène peut nous dévoiler des individus lambdas ordinaires en véritables monstres. Cette noirceur puissant permet la brillante composition de Sullivan Stapleton ou de l'inquiétante Jackie Weaver, tout droit sorti d'un cauchemard d'Al Capone. Pourtant, Michôd comme beaucoup de metteur en scène ne réussi pas à tenir 1h55 face à son premier long métrage. Quelques longueurs parsemées n'établissent pas la claque monumentale qu'aurait pu être Animal Kingdom si le film aurait pu se voir en 1h25 ou 30.

           Au delà, Michôd réalise un grand film noir dans sa définition ce qui lui permet d'acquérir une certaine ampleur en se tenant à l'écart du point de vue omniprésent. Prenant distance à chaque instant afin de décorer son film d'ellipses en tout genre ou de sublimes plans au ralenti encadrant parfaitement cette oeuvre d'une grande richesse. Percutant dans le nerf par son hyper réalisme, Animal Kingdom reste l'un de ces rares premier films qui promettent autant. David Michôd, grace à son ambition démesuré réussi le pari de se faire connaitre pour ce qui aurait peut être du malheureusement resté, un film local. Contempler dans les plus grands salons cinéphiles du monde, Michôd promet donc un avenir brillant avec cette oeuvre riche, réaliste, juste et surtout troublante. Chapeau bas.

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