Edge Of Tomorrow de Doug Liman
On pourrait comparer Johnny Depp à Tom Cruise. Tous deux sex-symbols interstellaires de la gente féminine, tous deux ont écumés les meilleurs réalisateurs de la planète avant de sombrer peu à peu vers les abysses du mauvais film. Même pas sympathiques, cette catégorie de film semble avoir rendu l'âme bien avant leurs naissances. Une espèce rare de projets morts-nés dans lesquels Depp semble bien s'y faire : Argent, Argent, Argent. Facile quand on demande un cachet de plus de 20 millions de dollars par film. Les projets pour Depp ne comptent plus : L'infâme Transcendance, Le faux hommage Lone Ranger, le médiocre et incompris Dark Shadow ou les horrible Rhum Express ou Tourist. C'est simple Depp semble avoir volontairement laissé le bon cinéma pour assurer une bonne caisse d'épargne à ses mioches. Maintenant partagés entre Vanessa et lui. Pire même, il semble choisir ses films en fonctions des envies de ses gamins. Un western disney, un navrant film SF sans imagerie et code, ou un film de fantômes pour enfant.
La différence avec Tom Cruise est que Tom -choisit aussi des mauvais projets, il est vrai- mais semble y mettre tout son coeur. En tant qu'amoureux du cinéma, il s'est depuis quelques années créé un véritable rôle. A tel point que d'inarrêtables haters parlent de "Tom Cruise Like". A l'instar de Steven Seagal. Nan je déconne. Tom Cruise est depuis maintenant une dizaine d'année un véritable géant de la production ricaine. Les films qu'il produit se ressemblent pour la plupart et ne traitent que d'un héros malgré lui contre un monde de méchant. Et les films sont plus ou moins réussis au fil des années. Et mieux que ça, Tom Cruise croit en ce qu'il fait. Johnny Depp lui ne croit plus en ce qu'il fait, raconte, tabasse. En ce point Tom Cruise est un acteur à part. Tel un Ed Wood acteur qui mettrait tout de son côté pour involontairement croire en ses films. Et alors oui, certains de ses films sont des réussites ou des échecs (Le sympathique Jack Reacher, le génial Mission Impossible 1, le lambda Lions & Agneaux, une épave Course à la Mort ou Mission Impossible 2...). Malgré tout, lorsque celui-ci figure dans l'un de ses films, Cruise semble avoir un contrôle total sur ses films. Et c'est sous l'aide de Christophe McQuarrie que Cruise semble s'être définitivement sorti de ces inébranlables bouses où il était convié afin de sourire, d'être beau, de faire croire qu'il avait trente ans alors que le bonhomme vient de fêter son 53ème anniversaire.
La différence avec Tom Cruise est que Tom -choisit aussi des mauvais projets, il est vrai- mais semble y mettre tout son coeur. En tant qu'amoureux du cinéma, il s'est depuis quelques années créé un véritable rôle. A tel point que d'inarrêtables haters parlent de "Tom Cruise Like". A l'instar de Steven Seagal. Nan je déconne. Tom Cruise est depuis maintenant une dizaine d'année un véritable géant de la production ricaine. Les films qu'il produit se ressemblent pour la plupart et ne traitent que d'un héros malgré lui contre un monde de méchant. Et les films sont plus ou moins réussis au fil des années. Et mieux que ça, Tom Cruise croit en ce qu'il fait. Johnny Depp lui ne croit plus en ce qu'il fait, raconte, tabasse. En ce point Tom Cruise est un acteur à part. Tel un Ed Wood acteur qui mettrait tout de son côté pour involontairement croire en ses films. Et alors oui, certains de ses films sont des réussites ou des échecs (Le sympathique Jack Reacher, le génial Mission Impossible 1, le lambda Lions & Agneaux, une épave Course à la Mort ou Mission Impossible 2...). Malgré tout, lorsque celui-ci figure dans l'un de ses films, Cruise semble avoir un contrôle total sur ses films. Et c'est sous l'aide de Christophe McQuarrie que Cruise semble s'être définitivement sorti de ces inébranlables bouses où il était convié afin de sourire, d'être beau, de faire croire qu'il avait trente ans alors que le bonhomme vient de fêter son 53ème anniversaire.
Christophe McQuarrie est la nouvelle coqueluche du scénario "pas con" au sein des blockbusters. Bien sûr derrière des Christopher/Jonathan Nolan ou Kofmann qui n'ont plus rien à prouver à qui que ce soit, McQuarrie est un homme de l'ombre. Un Kayser Zose du script, qui a pondu Usual Suspect, Ennemi Public ou encore Jack Reacher -ce dernier avec Tom Cruise-. Les deux hommes ne se quittent d'ailleurs plus à en voir les projets communs : Valkiries, Jack Reacher, Mission Impossible 4, Mission Impossible 5 à venir, et donc Edge Of Tomorrow. Film Lambda qui devait d'ailleurs au départ se nommer "All You Need Is Kill", un titre peut-être trop violent auquel les producteurs ont préféré l'incompréhensible "bord de demain" OKLM). Mais quand est-il, le fait est que McQuarrie et Cruise se retrouvent après le succés critique et visuel qu'étaient les MI4 ou Jack Reacher via leurs facilités main stream mais ne prenant jamais son spectateur pour un gros débile, ou très peu alors.
Le film est quand à lui un grand mix entre le décevant Source Code, Un Jour Sans Fin et...le génial jeu vidéo StarCraft sur Windows 95. Oui, en gros ça ne ressemble à rien. Mais prenons son capitaine : Doug Liman, l'un des pires réalisateurs de ces dernières années, déjà aux manettes de quelques perles du genre : Mr & Mrs Smith, Jumper ou La Mémoire Dans La Peau (tu le sens le bon film de merde à venir hein ?) Mais finalement quand est-il, le bonhomme est chaviré aux manettes de Edge Of Tomorrow lorsque Christopher McQuarrie décide de plutôt de se faire la malle pour la pré-production de Mission Impossible 5. Le film a tout pour perdre, et finir aux panthéons des films morts-nés. Les 15 premières minutes du film n'arrangent rien. Dans une introduction trop fleur bleue pour mettre vraiment le spectateur en tension, le film mord déjà dans une douzaine de clichés même si Cruise est montré comme un plouc aux dents blanches.
Comme je le disais précedemment, Christopher McQuarrie écrit ce script en posant son cul/sa base sur une logique très simple : voir mourrir Tom Cruise dans les 20 premières minutes du film. C'est en prenant le spectateur à contre-sens que la premier bon axe du film se dégage : le personnage de Tom Cruise est un plouc, un homme fébrile, lâche, et qui finit par se faire butter. Sans vouloir spoiler trop rapidement pour gâcher l'une des grandes réussites de ce film, Edge Of Tomorrow bénificie d'un script suffisamment intelligent pour ne pas prendre son spectateur pour un débile. D'une part, en montrant Cruise -comme j'ai pu l'évoquer- pour une petite crapule égocentrique et en jouant avec les codes du genre dans des séquences furieusements jouissives. Car même si notre conscience devrait nous l'interdire, on ne peux plus imaginer Cruise dans de tel rôles.
Le script se résumant à un homme qui contre son gré, doit revivre ses 24 dernières heures après chaque mort suite à une attaque chimique extra-terrestres lors des 20 premières minutes (c'est de la SF, fermez là). Le talent d'écriture de McQuarrie et la mise en scène (subtile dans son montage) permettent au film d'atteindre un niveau d'ingéniosité si rare dans ce domaine de nos jours que le film -pendant sa première heure et demie- est une formidable surprise, loin des concensus habituels des films de SF (au hasard, Oblivion avec Tom Cruise). Mais le plus incroyable dans cette histoire reste l'auto-dérision sur laquelle Cruise surfe depuis Mission Impossible 4. Les éléments d'humour noir déposés dans le film passent formidablement bien, n'ajoutant que bon sens et effets de surprise dans un film d'une ampleur financière pareille. Comme quoi le main stream peut-être drôle, pas con et intelligent.
D'autre part, l'intelligence de la communication du film est notable. La plupart des affiches représent Cruise ainsi qu'un slogan "pour la victoire". Une mise en âbime du film au sein de notre société, le film s'appuie souvent sur ces éléments de propagandes produits dans le film, et distribué dans la réalité lors de la commercialisation du film. Ainsi que des clins d'oeils historiques trop rares dans le cinéma américain (le débarquement extra-terrestre se passe en Normandie. Ou que les français mangent du fromage. Nan ça c'était en plus). Les plus sceptiques/haters moza fuckas penseront "Alors ouiiiiiiiiiiiii mais ce n'est pas parce qu'un film ne vous preeeeend pas pour un débiiiiiile que nous sommes en préééésence d'un cheeeef d'oeuvre" Effectivement monsieur détestable. Car malgré toutes les bonnes choses que propose Edge Of Tomorrow, le film ne pousse jamais sa thématique à son paroxysme, ce qu'on aurait bien sûr voulu à la place de ces malheureuses vingt/trentes dernières minutes.
L'industrie du cinéma semble vouloir aujourd'hui des fins semblables à tous films de genre. Qu'ils soient apparentés à la Science Fiction, l'Action, ou le Western. Malgré un formatage éliquo presto en fin de film, Edge Of Tomorrow est une surprise de taille. Là où le néant Oblivion venait apparenté des terres déjà bien cultivée, Edge Of Tomorrow possède la sincérité de dévoiler un film de Science Fiction Main Stream relativement intelligent. On notera tout de même une mise en scène culottée de Doug Liman, qui malgré la répétition des journées, des scènes, et des morts de Tom Cruise, s'amuse vraiment. Et c'est exactement là où Edge Of Tomorrow marque le coup dans un paysage de films main stream néants : Edge Of Tomorrow est un immense jeu vidéo où les game-over sont parsemés de chutes parfois hallucinamment drôles, puis d'une humanité assez rare pour figurer dans ce genre de cinéma. Petit plus à la plastique et au talent de la magnifique Emilie Blunt qui a chacune de ses apparitions est d'autant plus charmante que bandante.
Edge Of Tomorrow est donc une réussite pour son équipage de départ. Drôle, spectaculaire au possible (on en prend quand même bien la gueule), et même triste (oui je dis oui) dans une séquence respirant presque le génie. Le prochain rendez vous du tandem Cruise-McQuarrie sera donc Mission Impossible 5 dans lequel ce dernier aura double rôle puisqu'il sera réalisateur et scénariste. Une bien bonne nouvelle au même moment où l'on apprend que Johnny Depp jouera lui dans In The Woods de Rob Marshall...Okay.