Mes-50-cercles

Mischief, Mayhem, Soap.

Lundi 27 décembre 2010 à 11:52

 
   The Thin Red Line de Terrence Malick
 
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          Apocalypse Now reste sans doute le Las Vegas Parano de la guerre au cinéma. Platoon, lui, le symbole de l'Amerique vaincue au Vietnam, humilié, et surtout, perdue. Ou encore Les Sentiers de la Gloire de Stanley Kubrick ( qui alors s'est essayé à toutes les guerres du XXème siècle ), l'immense critique que nous connaissons des généraux Français durant la première guerre mondiale, retranchés sur leurs fronts, envoyant leurs soldats tel des pions à une mort certaine. 

           Le film de guerre a donc été analysé par différents cinéastes, pour des résultats parfois mémorables, parfois cruellement ratés. Pensons aux films de guerre Auteurisant, ou au film de guerre patriotique. Reste alors une dernière catégorie dans laquelle le film de Malick détient la seule place, celle de la Ligne Rouge réalisé par Terrence Malick. Un cinéaste hors du temps, hors de lui même, dans un univers parallèle presque. Malick se fait connaitre pour deux films cultes alors qu'il n'était âgé que d'une petite trentaine d'année, La ballade Sauvage ( avec le fou lieutenant d'Apocalypse Now, Martin Sheen en 1973 ), et La Moisson du Ciel en 1978, sorte de parabole sur le monde campagnard magnifié par la mise en scène de Mallick qui alors, a toutes les cartes en mains pour devenir l'un de ces réalisateurs cultes au bout de seulement une poignée de films. Mais voilà, Malick ne vit pas dans le même monde que nous, il disparut sans laisser de traces après ces deux films hyper encensés par la critique cinéphile de l'époque. Les langues allèrent de bons trains, allant même jusqu'à dire que Malick observait les oiseaux dans le Texas, en reclus du monde extérieur et hostile qu'il connait.

         C'est par ailleurs un des thèmes que Malick exploitera dans son bouleversant la Ligne Rouge, tiré d'un bouquin de James Jones.Malick réapparu donc à la fin des années 90 avec un scénario tout fondé, et muri par le temps. Muri par vingt années durant lesquelles il avait travaillé son plus grand film, une immense fresque historique, qui peut être alors considéré comme l'un des plus grands films de tous les temps. Visuellement stupéfiant, incroyablement prenant, et sans aucun doute, l'un des films les plus matures qu'il ait été tourné dans l'histoire du cinéma. Une oeuvre magistrale, proche de la perfection.
 
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         Venant juste après l'impressionnant Soldat Ryan et son patriotisme exacerbé par moment, La Ligne Rouge voit le jour tout d'abord en remportant l'ours d'or en 1997 au festival de Berlin avant de secouer les salles obscures du monde entier. Desservit par un casting stupéfiant, Il plait avant tout par sa qualité artistique, son ambiance froide, pesante, rappelant Apocalypse Now par ces paysages magnifiques. Il plait par ces prises de vues totalement hallucinantes de Malick, entre plan perches sur des hauteurs qui semble ne jamais prendre fin, ou d'incroyable travellings sur des centaines de mètres, plaçant le spectateur, dans une situation des plus horribles. Il plaira dans un second temps aux spectateurs plus philosophes, car La Ligne Rouge aborde la folie de la guerre d'un point de vue nettement théorique. La guerre dépasse içi le simple conflit entre deux hommes, ou deux groupes d'hommes. La guerre est totale, et en chacun de nous, elle diffère selon tout le monde. Malick alors fouille l'inconscient collectif de chacun de ces nombreux personnages, par une voix off narrative changeant sans cesse de protagoniste selon le lieu et l'action. En emplifiant leurs pensées, devant nous spectateurs d'une horreur sans nom. C'est ici que Malick joue très fort, il ne réalise non pas un film de Guerre, mais un film sur la Guerre, un peu à la façon du cauchemardesque Requiem pour un massacre, qui reste à ce jour, un chef d'oeuvre perdu justement, pour son horrible réalité filmée. Ici, la guerre a lieu au chacun de soit, en même temps qu'au dehors de soit. Malick ne propose que la morale personnelle de chacun des protagonistes, ne montrant pas du doigt qui sont les méchants et qui les gentils, Malick n'est ni pour, ni contre, bien au contraire. Et n'essaie pas de s'entacher d'une morale collective. Seulement personnelle.

         Malick dirige alors l'un des films de la décennie, voir du siècle, en dirigeant quelques petits et grands noms du cinéma. Malick fait alors partie de ces rares noms du cinéma où n'importe quel acteur souhaite être dirigé par lui, Malick ayant involontairement créer sa notoriété par ce personnage un peu hors du temps. Ainsi Travolta, Clooney, Sean Penn, Jared Leto, Adrian Brody, Jim Caviezel ( excellent dans l'un de ses premiers rôles ), John Cusack ( bien meilleurs que dans sa daube 2012 ), Woody Harrelson ( ici beaucoup moins tueur né pour le coup ), Elias Koteas , Nick Nolte en Colonel impuissant et fou à la fois ou encore Ben Chaplin ou Tim Blake Nelson. Un casting surréaliste, tout simplement, pour ce qui reste l'une des plus grande direction d'acteurs de tous les temps. Porté bien évidemment par les violons saisissant d'Hans Zimmer, qui alors, nous donne un avant goût d'Inception sur certaines lignes de son thème The Village. Ajoutant de l'angoisse déjà permanente à ce film. Alors oui, personne n'aura jamais filmé la guerre comme celà auparavant. Et certainement personne ne la filmera de cette façon à nouveau.

         Malick réalisa un chef d'oeuvre, tout simplement. Certainement le dernier chef d'oeuvre en date. Il nous convie toujours aujourd'hui, quelque part, au travers de ces problématiques hardues, à un certain sens de la vie. Tel qu'il en sera le cas dans son prochain film, et on l'espère immense, Tree Of Life avec Brad Pitt et Sean Penn dont voici la somptueuse bande annonce.
 
 
 
 
 
  

Dimanche 5 décembre 2010 à 12:26

 
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Monsters de Gareth Edwards
 
 
          Beaucoup de films ont été l'expérimentation de différent styles. Ainsi Kiss Ass s'était maladroitement essayé au drame et au teenage movie, et fut un véritable film bâtard. Ou les frères Coen avec le thriller nihiliste et comedie hypra noire Burn After Reading ( le nom disait absolument tout ). Lorsque Monsters sort sur les écrans, d'une part, on se dit qu'il n'est pas totalement innocent d'utiliser un tel nom pour un film. Monsters. En gros, pomper le nom d'un des genres les plus utilisés de l'histoire du cinéma. De même, Monsters reste certainement le plus petit budget de l'histoire du cinéma de Science Fiction ( avec les films de Ed Wood ) pour son budget estimé -par les experts de Miami- a à peu près 150.000 Dollars. De quoi juste s'acheter une bonne sécurité sociale dans son pays qui sont les états unis d'Amérique. 

          Filmé entièrement au camescope, Monsters raconte donc le périple d'un type lambda, photographe du malheur des autres à ses heures perdues, qui se doit alors de raccompagner la fille de son patron au pays de l'oncle Sam. Seulement depuis 6 ans, le Mexique et le Costa Rica sont des zones radioactives du à des échantillons Aliens ramené sur terre qui ont provoqué l'avènement des monstres dans ce secteur. Et bien sur, le seul moyen de rentrer au pays, est de passer au travers de cette jungle à la suite d'une embuscade dans laquelle ils tombent dans le panneau. Un scénario simple, déjà vu auparavant dans n'importe quel film Lambda au suspense, qui se voulait traumatisant pour certaines filles. Pensons par exemple au film de McTiernan, Predator.

          On rentre alors facilement dans le film au départ, par cette ambiance très proche du journalisme à la District 9 ( dont ils semblent pompés un peu l'idée ), et surtout, par le biais de cet histoire simple. On s'attend alors à un suspense irréprochable, à l'ambiance hostile face aux gigantesque paysages des forêts mexicaines. Mais non, rien de tout sa. Monsters bien que son nom l'oblige, est un film mixé entre les portraits de Sofia Coppola et son Lost In Translation, et Cloverfield de Matt Reeves. Cependant, on note rapidement alors le manque abusif de moyens financiers pour un film de cet ampleur, d'où peut être le choix de réaliser une romance au lieu d'un film Destroy sur les Aliens. Cependant le message politique reste des notres, car rappelons le, les films de science fictions ont toujours caché des messages politiques ( District 9 était une allusion à l'apparteid en Afrique du Sud, ou They Live, une critique sanglante de la société de consommation ). Ici, les relations Mexicano-Américaine sont mises en avant ce qui donne au film, une autre teinte que celle du film de Science Fiction amateur.

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Whitney Able et Scoot McNairy sont les deux protagonistes de ce film dont on ne sait pas trop où il veut pointer son nez au départ, bande annonce prenante en tête. Monsters prose alors, entre la poésie charmante de Coppola; les clins d'oeils aux grands du cinéma comme Werner Herzog, ou encore, en imitant le cinéma cool Italien des années 60 d'aventures. Difficile donc de s'habituer à une romance sous fond de science fiction alors que la bande annonce mensongère promettait un préquel simpa et destroy du District 9. Pourtant si l'on décide de pointer son nez de ce côté, Monsters est une véritable réussite passagère de cet fin d'Automne, à la poésie légère, tout en retenue, par le biais de certains portraits des protagonistes face toujours à l'immensité du paysage ( Tokyo dans Lost In Translation, La Jungle dans celui ci ) et par la réalisations de Gareth Edwards, alors nouveau venu depuis Monsters à Hollywood.

           Emouvant à un certain moment, morose par d'autres temps, passionnant au départ, moins à la fin, Monsters reste donc, le faux film de Science Fiction auquel nous nous attendions, malgré les excellents derniers plans, et la fin plutôt surprenante ( La rencontre Adam et Eve selon les Extraterrestres à tentacules, vous comprendez...)  Monsters reste donc, à l'instar de Kiss Ass, un film quelque part perdu entre la romance simple et la science fiction indépendante. Malgré les honneurs reçu à sa sortie, il reste tout de même un film neutre d'esprit. Pas de personnalités à la Begbie du Trainspotting, où par de Fou Furieux à la Bill Paxton dans Aliens. Un film Lambda comme son scénario le montrait, qui est donc l'une des déceptions de l'année.

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