Mes-50-cercles

Mischief, Mayhem, Soap.

Samedi 29 janvier 2011 à 19:22

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Death Sentence de James Wan
 
          
On s'en souvient encore, le jeune James Wan nous avait couper les cordes vocales il y quelques temps avec Saw. Une franchise qui avait divisé la critique en deux à l'époque. Certains criaient au digne héritier des films Noirs à la Seven, d'autre, pensait que Saw était juste une très bonne série B. Quoi qu'il en soit, cette excellente réussite avait donc engendré et engendrera des suites plus inutiles les unes que les autres, aux titres racoleurs et faisant offices "D'accroche du pauvre" du style "Résurrection" ou encore, faisant la promos de la bonne nouvelle et non vieille 3D. Il serait en fait plus simple de résumer le premier Saw par les mots du fantastique Christophe Le Maire de Mad Movies : " Si, comme nous, vous êtes vannés par tous ces thrillers "copy-cat" jamais remis du traumatisme post-Seven et que, comme tout bon fan de genre, vous piétinez d'impatience à l'idée de manger une bonne claque qui remue les tripes et excite votre imaginaire déviant, alors Saw est LE film qu'il vous faut. " Thriller hyper paranoiaque racontant l'histoire de deux types lambda bloqué dans une cellule, le seul moyen étant à l'un de tuer l'autre, ou de se couper la cheville dont ils sont attachés pour s'en sortir. Rappelant Le final Hallucinant de Mad Max premier du nom ( dont la référence est nette ). Le tout étant dicté par une voix à se chier dessus en l'écoutant.

         James Wan proposa alors en 2008 un projet bien à coeur, avec lequel il pouvait se payer un acteur de seconde zone après son huit clos fascinant et maintenant culte Saw. Le premier Rôle revint alors à Kevin Bacon, non pas le petit fils de McDonald, mais plutôt le type qui a aussi bien joué dans le moins bon Verhoven Hollow Man, ou dans le très salué par la critique Mystic River d'Eastwood tiré du bouquin de Mr Shutter Island, Denis Lehane. Où Bacon était juste impeccable dans cette énième histoire de réconciliation de Monsieur Eastwood. Death Sentence de James Wan comme son nom l'indique reste alors le fruit d'une série B, achevé par un marketing pauvre qui ne lui valu pas le succès historique de Saw. Plus de moyens, mais au final, un film radicalement différent proposé par James Wan. Ce jeune réalisateur, dans la veine du duo Tyler / Nevelmine proposait alors le mix sympa entre la connerie de Base US, et un drame à la James Gray sans la finesse de ce dernier, le tout au sein de pavillons bobos Américains.
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         Death Sentence est alors pris comme une série B d'une part pour son scénario, plaisir coupable. Un homme d'affaire, riche, et qui vit à pleine balle sa vie de famille heureuse, voit un jour son fils se faire atrocement assassiné par le bleuet d'un gang. La justice n'étant pas assez stricte, l'homme passe alors à sa propre Justice. Voilà comment l'on pourrait résumer ce film de James Wan, qui par son oeil averti pour les thrillers du même genre porte sur ses épaules ( au sens propre du terme ) le meilleur point du film. Lardant de Travellings, plans perches ou caméra à l'épaule bienvenues, James Wan s'éclate littéralement à filmer cette histoire réchauffé de l'histoire du cinéma ( Genre un justicier dans la ville du Bronson ). Le point culminant venant certainement à un plan séquence doublé d'une caméra au point sur une course poursuite à pied dans un garage totalement hallucinante. Scène à rendre fou les machinistes derrière la caméra. Ne bénéficiant pas d'un très bon marketing, le film a donc été un certain échec commercial, et sera plutôt remarqué à sa sortie en DVD, plus franche.

        Wan filme un drame émotionnel Américain post 11 Septembre, mais s'éloignant tout de même des clichés du même genre au maximum, bien que le film soit mutilé d'une part, par son regrettable doublage, faisant diminuer la crédibilité du film comme dans bon nombres d'oeuvres cinématographiques ( disons le, presque tout le temps ). Même si le film veut s'éloigner des clichés ( c'est clairement identifiable ), le film reste meurtri par son montage bien trop mélo, portant Kevin Bacon dans un rôle type, ce qu'il n'aurait pas du être. La plupart des compositions étant elle aussi mutilées par le doublage et le montage sonore parfois nuisant du film. Et Même si tous les acteurs ne sont pas franchement à la hauteur, bien que jouant à fond le jeu de la série B, l'enchainement imprévisible et totalement épileptique des scènes rajoute à ce film un peu de sang frais, bercé par une BO parfois jouissive ( genre Young Men Dead des Black Eagles ).

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         Ainsi pour Mad Movies, encore eux, "Death Sentence mérite incontestablement sa place au panthéon du cinéma qui frappe fort dans l'estomac
." Peut être, mais Death Sentence reste surtout un film au final décevant de James Wan qui au lieu de réaliser une oeuvre old school et fort sympatique sur les liens familiaux, réalise en fait, un de ces prototypes US qui passeront en seconde partie de soirée le Dimanche soir sur M6 Ou en première partie de soirée sur NT1. Le montage étant certainement le point noir du film. Car bien que celui ci soit raté, une certaine référence cinématographique s'imprègne des films de Wan, aussi bien Taxi Driver pour le sociopathe rasé que devient Bacon dans une dernière scène plutôt frappante. Ou encore, le Justicier dans la ville de Bronson. Mais surtout, Death Sentence, tout comme Hyper Tension ( bien que Death Sentence soit bien en dessous du niveau du meilleur Statham ), est un clair hommage au jeux vidéos bandants et totalement jouissifs qu'était Max Payne. Une famille tué, une vengeance amer et personnelle du principal protagoniste.

         Pour résumer, Death Sentence reste une décevante production de James Wan, mais sur qui l'on peut compter pour un final aussi hallucinant qu'était Saw. Bacon bien que plutôt bon, n'arrive pas à porter sur ses épaules, un bon film. Là où le film peut satisfaire reste les plans de Wan, ou bien encore, l'homme frappant au jeu vidéo, et au shooting game. La série B ne frappe pas dans l'estomac, mais comme on le dit, les mauvais films peuvent parfois faire des série B distrayantes, voir bonne. Death Sentence en est le résultat mitigé.

Lundi 17 janvier 2011 à 22:05

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Notre Jour Viendra
de Romain Gavras

         Formé par le label indépendant Kourtrajmé au côté de Kim Chapiron, le fils de Costa Gavras, Romain réalisait en 2008 son premier long métrage après de nombreux clips pour Justice et son horrible Stress ( le clip aussi inutile et destructeur que la chanson martelé et écervelée du groupe Parisien ) ou bien encore pour MIA, dans lequel, une rafle de roux était effectuée. Stupeur générale aux premières vues de ce clip complètement hallucinant où des roux étaient raflés puis executés au ralenti dans le désert Californien. Contrairement à ce que l'on peux laisser entendre, Gavras n'est pas raciste, fascite ou autre. Il défend juste le point de vue des roux pendant ce clip, eux aussi victimes de la Shoah rappelons le. Après de nombreuses demandes de fond au CSN dans lequel un projet de film mettant en vedette l'acteur Vincent Cassel serait sur les rails.

            Chose promises, chose due, Notre Jour Viendra est réalisé durant l'année 2008 avant de sortir sur très peu, bien trop peu d'écrans français, préférant marteler les bonnes daubes Américaines et répétitives du genre "Shrek sur la Lune" ou "Harry Potter chez l'Opticien Atol c'est 0 Pour Cent". Romain Gavras sort donc son film qui met en vedette ce qui reste depuis la Haine, notre meilleur acteur français, Vincent Cassel. Présenté par une affiche enthousiaste et très originale ( façon film de SF des années 70 par la police ). Cassel par ailleurs accompagné par Olivier Barthélémy, qui n'a alors joué qu'un seul véritable rôle au cinéma, dans Sheitan, dirigé par le meilleur ami de Romain Gavras, Kim Chapiron du label Kourtrajmé. Un duo d'acteur distant d'une bonne vingtaine d'année, mais qui par les paroles et les gestes pourraient nous envoyer sur la route de la bonne relation Grand/Petit Frère.

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             Première chose à noter, Notre Jour Viendra serait d'après son réalisateur un film "Romantique". Que voulait bien dire Romain Gavras par là ? Le romantisme n'est pas exacerbé pourtant, et ce premier long métrage commence comme la plupart des films du label Kourtrajmé, comme un coup de gueule contre la société. Avec ces chtis ( qui içi n'ont absolument rien de drôle et comique ) face à un mur. Fait de Brique généralement. Un coup de gueule bien trop timide face à l'immense film qu'aurait pu être Notre Jour Viendra si le critère de l'anti racisme roux avait été bien plus étudié et bien plus approfondi. Car au final, il ne devient qu'un prétexte à un road movie entre La Ballade Sauvage de Terrence Mallick, allié à l'univers violent de Bronson ou Orange Mécanique sous fond d'un Blier période plutôt cool ( Genre le début ou la fin, pas le milieu ). Par ailleurs, on ressent l'énorme influence de Benoit Dumont et sa "Vie de Jésus" qui ont inspiré Gavras pour l'intégralité de l'oeuvre par ses plans nordiques désertiques et la détresses de ces principaux personnages ( et disons le, de l'entièreté de tout ses rôles ), obligé à une vie disons le, pauvre de passion et non utopique dans une région bien trop délaissé.

               Le plan du film était alors simple, Un Jeune en perdition, se fait aidé par un vieux, Patrick et Remy, ils sont alors roux, n'ont ni pays, ni armée, ni langue, et souhaitent alors se rendre en Irlande. Romain Gavras traite alors durant les 45 premières minutes ( par ailleurs regorgeant d'idées passionnantes ) de ce sujet, où toutes les religions prennent plus ou moins un coup ou une vanne. Gavras recherchant constamment le mix parfait entre le second degré et le malaise total de certains spectateurs, ainsi on passe d'une scène où un des héros se venge des traumatismes qu'il a subit étant petit, à une scène où Cassel joue au chat et à la souris avec un Albinos. Le film arpente surtout le sujet de la descente aux enfers, et de l'espoir qui peut jaillir d'une relation. La question des roux et de cette révolution n'est alors qu'attaquer qu'implicitement au grand gré de tous les spectateurs. Le film au bout de 3/4 d'heure perd alors en originalité pour plonger définitivement dans une narration molle pour revenir en puissance dans 10 dernières minutes visuellement stupéfiantes. La révolution rouquine n'était alors qu'entrevue dans nos espoirs de voir un jour, un film à la hauteur du sujet ( Bien que le thème est exploité implicitement, et non explicitement ).


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              Il est donc regrettable pour Romain Gavras de ne pas avoir arpenté les côtés fiévreux de Mad Max, pour faire de Notre Jour Viendra, le road Trip post Apocalyptique au message haineux à la George Miller qu'il aurait pu être. Gavras tout de même, montre qu'il a tout d'un grand metteur en scène, surplombant de plan magnifiques, de travellings curieux et efficaces et d'une direction d'acteurs plutôt encourageante. Cassel en psycanaliste-décousu-dépressif et surtout enragé de la vie, est juste un plaisir coupable de Gavras, Surjouant, mais au combien jubilatoire. Gavras s'inspire alors de tout les genres et de tout ce qu'il a vu sur les plateaux de tournages étant petit pour réaliser cette première surprenante oeuvre complètement paumé entre tout les films sortis la même semaine.

              Original, trompeur, plaisant, parfois halluciné, On l'aura compris, Notre Jour Viendra peut être considéré comme une réussite, aussi bien qu'un premier suicide commercial de son réalisateur. Tout dépend du spectateur, soit on se laisse emporter, soit on arrête au bout de 5 Minutes, tellement  le ton du film marque. Quoi qu'il en soit, ce film possède une qualité artistique sérieuse, la photographie imprégné des paysages du Nord, la musique de SebasTiAn en parfaite harmonie , et une dernière scène hallucinante dans laquelle Gavras montre qu'il aurait pu réalisé l'un des meilleurs démarrages de l'histoire du cinéma Français. Et au final un sentiment jaillissant que Notre Jour Viendra reste l'une des meilleurs surprises du cinéma français depuis l'excellent Deux Jour à Tuer, bien que plus protocolaire. Visuellement écleptique et ravissant, très intéressant sur de nombreux points. Au lieu de sa, Notre Jour Viendra sera destiné au Dvd ou au seconde partie de soirée de France 3 d'ici 20 Ans, car comme le film le montre, dans cette société, dès que l'on réalise quelque chose en dehors de la normale, on est rejeté. "Un jour alors, vous nous accepterez".

Lundi 17 janvier 2011 à 11:35



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Exit Through the Gift Shop de Banksy
 
          
Beaucoup de personnages historiques ont réussi à acquérir une certaine valeur morale en fraudant le protocole instauré par notre société tout en restant dans le casi-anonymat. Devenu alors des Robins des Bois, des Communistes, ou encore des John Dillinger avec le code si particulier des gangsters des années 30. Pourquoi en venir à cette question ? Aujourd'hui, inutile de faire un pas dans la rue, vous serez filmé. Il est presque divin de garder une identité sans qu'on vous reconnaisse au coin d'un bar, d'une rue, d'un mur. On découvre en 2005 un artiste incroyable taguant sur le mur le plus célèbre de la planète depuis le 11 Novembre 1989, le mur de Gaza. Taguant une petite fille s'envolant avec des ballons, son oeuvre engagé, hallucinante et surtout pleine de sens émerveille la moitié de la planète, l'autre moitié trouvant sa lambda. Son nom est Banksy et devient rapidement le roi insaisissable, le Billy The Kid du Street Art.

           Faites le mur ( dans son horrible traduction francophone, remercions encore nos producteurs bien aimables de changer le nom original ) est donc présenté comme l'unique film de Banksy, le plus grand graffeur de son ère, inconnu du grand public, se moquant de sa notoriété. Le meilleur exemple restant la façon dont il ouvre son soit disant film "Au départ sa devait être un film sur moi, mais ce type est bien plus intéressant que moi donc sa sera un film sur lui." Point Final. Faites le mur est en fait l'autobiographie de Mr. Brainwash, un personnage Français installé dans la cité des anges, un personange insensé, presque nihiliste. Un cul terreux, un imbécile, un type lambda perdu entre ses caméras dont il est devenu un fou furieux, et ses milliers de cassettes dont il ne sait quoi faire. Voilà comment un jour il rencontre son cousin en plein acte, Invaders, qu'il commencera à filmé, avant de filmé tout les plus grand graffeur de la planète, puis Banksy, avant de se mettre lui même à graffer et à exposer au sein de la cité des anges.
 
 
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Voilà comment est présenté  Faites le Mur au départ, comme un documentaire authentique, et l'unique témoignage de ce qui reste de l'artiste pochoiriste le plus important du siècle peut être. Ses oeuvres se vendant des millions, on prend un malin plaisir à défendre ces vandales de l'ombre qui au final, ne font que décorer la rue, remplace une poubelle par une oeuvre d'art. En fait, c'est non les graffeurs qui rendont la société hideuse et lambda, mais bien nos immeubles champignons s'élevant toujours plus haut, boosté au capitalisme primaire. Comme le dis Banksy : "si vous peignez dans une ruelle, vous n’êtes en compétition qu’avec une poubelle"  Banksy sait trouver les mots pour décrire l'attitude morale de la société et de celle des graffeurs, et ses citations tout au long du film ne donne envie que d'une chose. Prendre un cutter, non pas tuer, mais créer un pochoir et vivre l'hyper tension de sa vie. Harder Thank You Think. 

         Ce thème de Street Art de graff, avait par ailleurs déjà été étudié dans l'excellent Graffiti : 20 Ans de tag à Paris, produit et Narré par notre Vincent Cassel National, très proche du milieu. Faites le mur est donc dans la même veine. La première partie de ce reportage reste donc une énorme claque visuelle, au montage ficelé, domptée par la voix amusante et presque satirique de Rhys Ifans, acteur du prochain spider man pour le coup. Et voici qu'une seconde partie, amené par le personnage débilo-grotesque de Thierry Guetta apparaît comme un graffeur à part entière où Banksy passe derrière la caméra soit disant. Cette deuxième partie reste malgré moins surprenante et intéressante que la première étant donné qu'elle ne s'adresse unique aux travaux pastichés de Mr Brainwash. Thierry Guetta n'est donc qu'un baveux copieur de Banksy et bien sur, un personnage étrange. Quitte à paraitre ridicule pour la moitié de la planète, faisant l'idiot devant la caméra, surjouant dans les émotions, surjouant tout court. Banksy le désigne alors comme un nouveau Andy Wharol ( dans toute sa modestie ), bien que celui ci n'ai ni l'intelligence du premier, ni la virtuosité du second
 
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          Ce qui amène alors à une dernière problématique concernant ce film ? Est -il juste le plus gros canular depuis le monstre du Loch Ness, ou pire, depuis les petits hommes vert de Roswell en 1947, genre le reportage rock tordant Spinal Tap ou le délicieusement tordu Opération Lune qui remettait alors la guerre froid en question. Thierry Guetta semble juste surjouer son rôle, on pourrait presque penser que Faites le mur est un ersatz de Borat. Où tout un monde a mis du sien pour réaliser un faux documentaire, avec un personnage principal totalement improbable, et où certains graffeurs se sont amusés à raconter des âneries. Rappelons le au départ, Banksy souhaitait que son film s'appel "Comment vendre de la merde à des cons ?"  Bien qu'il ne parlait que de ses oeuvres, tout ceci porte à confusion. A celà vienne s'ajouter les origines floues des contacts, et surtout, la chute de ce film. Où Thierry Guetta, en copiant les meilleurs, devient millionnaire. Canular ou juste documentaire le plus hallucinant de l'année sur le personnage le plus improbable qui soit ? Le fait que Guetta soit un connard faisait L'unanimité à la sortie du cinéma. 
 

            Faites le mur est donc un remarquable reportage ( ou un remarquable coup de maitre pour le coup! ), un formidable coup d'oeil sur le monde si controversé des graffeurs, véritables artistes modernes, sortant la nuit, lumière sur eux dans l'ombre. Certainement le meilleur reportage de l'année 2010, adulé aussi bien à Sundance, qu'à la sortie du Katorza en ce Dimanche soir, devant une foule criant au scandale devant le personnage improbable et pourtant réel de Mr Brainwash. Banksy et tout ses milliers de camarades méritent donc plus d'attention au street art, ou au Pop Art. Adieu Rembrant, Adieu De Vinci ou De La Croix, Banksy, Fairey ou Invaders prendront bien un jour une place aux côtés de certains chef d'oeuvre picturaux. Car l'art de rue clandestin, considéré comme un acte de vandalisme sera un jour, reconnu comme un artiste à part entière. Goya hurlait au monde entier l'horreur effroyable du Tres de Mayo. Banksy lui, tout en justesse, montrait que le simple pochoir d'une fille emmenée par des ballons était un symbole de paix. Un personnage intelligent, flamboyant, l'implicite Banksy. Et toujours cette tournure au second degré. Banksy ? Oh oui, un héros. Un vrai. La preuve en image à Gaza. Certainement sa plus grande oeuvre. 

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Mercredi 5 janvier 2011 à 12:12

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Crank et High Voltage de Taylor et Neveldine

          Comment réaliser le film d'action le plus tordu du siècle ? Tel était l'enjeu des deux jeunes geek et inconnu Taylor et Neveldine. Deux branleurs sans noms, auteur d'un film old school nommé Pathology, inconnu dans leur pays, inconnu du monde du cinéma à l'époque. La Saga hyper tension est donc né de l'esprit biscornu et totalement allumé de ces deux génies du nom respect Hollywoodien en 2006. Jason Statham était donc alors dans sa chaine de film d'action musclé et grotesque lorsqu'il se jette dans ce projet sans queue ni tête, et qui s'avérera être certainement ses deux meilleurs films avec son braquage à l'anglaise. Avant toute chose, Hyper Tension est un plaisir coupable. Le genre de petit plaisir que l'on ne peut se faire pour un premier film, comme son histoire, le duo directeur fonce alors dans le tas, pour le meilleur.

          Qui aurait pu donc penser voir Jason Statham dans un tel rôle ? L'enfant prodige du cinéma de Guy Ritchie après trois de ses films, respectivement Arnaques Crimes & Botaniques, Snatch, et enfin le délicieusement tordu Revolver. Jason Statham s'est enfermé dans cet habit de Transporteur, véritable niaiserie de nos terres gauloises avant d'enchainer quelques films ridicules parmis Rogue le dernier affrontement avec son pot Jet Li qu'il retrouvera dans le terriblement bâtard et semi foireux Expendables du prochain président Américain, Stallone. Un film au budget très limité, mais le britannique musclé devait s'en rendre compte, ce film comporte une part d'originalité sans nom, et une dose de nouveauté proche de l'overdose, soutenu par des dialogues les plus ridicules mais assumés de ces dernières années, jouant la carte du délire cinématographique. Et le but du film, tout simplement. Rigoler devant un film sans grand interêt pour le cinéma d'auteur.

 

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          La saga hyper tension raconte donc l'histoire d'un type Lambda, un tueur à gages nommé Chev Celios, qui après un dernier contrat se prend une dose du cocktail de Shangai, ce qu'il l'oblige à rester en hyper tension, ou en adrénaline pendant un maximum de temps s'il veut survivre. Ainsi, sur deux lignes, nous pouvons résumer ce qui reste certainement le meilleur film d'action old school de ces 20 dernières années. Loin devant les débilo-grotesque Universal Soldiers, ou pire, Cobra. Boosté par une bande sonore hallucinante, entre rock névrosé, punk californien, ou chanson Japonaise rythmée par le rythme cardiaque de Statham dans le film, une claque sonore bercé par le sens névrosé de Paul Haslinger dans le premier et l'électro-pure-rock de Mike Patton dans le second . 

          On l'aura compris, les Cranks ne sont au départ qu'un suicide commercial carburant à l'adrénaline surréaliste qui s'avérera être le carton de l'année pour le studio Lions Gates. Un terrible chiffre d'affaire qui entrainera comme à son habitude, une suite. Mais voilà, le duo Taylor Neveldine ne voulant pas d'une suite proposé par les producteurs, ils acceptèrent que si le scénario ( alors pas encore lu par Statham ) était accepté. Pari gagné, Crank 2 tourné en un petit mois verra le jour. Et le résultat dépasse tout ce qu'on peux imaginer, le film d'action le plus grotesque, tordu, biscornu, timbré, fun, multivaminé et surtout génial qu'on est pu voir depuis peut être le old school mais inférieur Demolition Man de Stallone, dans lequel l'absurde était de vigueur, et où les protagonistes prenaient un malin plaisir à saloper le film d'action énervé et virile qu'il devait être au départ. Hyper Tension suit cette voix, il assume totalement son côté décalé et foutraque qui ne cesse d'empirer pour le bonheur de nos sens cinéphiles. Givré donc.


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C'est donc qu'on a vu apparaître Crank High Voltage ( Rebaptisé par nos semis dieux producteurs sobrement Hyper Tension 2 en DTDVD ). Une suite plus puissante que le premier, une claque vertigineuse pour le délire cinématographique qu'ont produit Taylor et Neveldine en seulement six petits mois après leur G@mer avec Michael C Hall de la série Dexter. Alignant des scènes hallucinantes ( ponctué par le fait que les scènes se tournaient avec 28 Caméras de la taille d'une main ), et toujours plus jouissif par les aberrations cinématographiques devant nos yeux ébahis, certains criants au blasphème, d'autres au film cool, d'autres aux chef d'oeuvre débile. Car Hyper Tension reste sans doute la meilleure adaptation non directe d'un jeu vidéo. Le secret de ce film venant de son montage, délicieusement jouissif et poussé à son paroxysme par des prises de vues totalement irrespectueuse pour n'importe quel professeur de cinéma ( Genre travelling sur le crane chauve de Statham ). Le tout remonté par des acteurs jouant le jeu de la série B, au coeur d'un film entre Tex Avery et Stanley Kubrick, voir même Tarantino.

           On pourrait longtemps débattre sur cet amuse gueule que reste la saga Hyper Tension, rythmée par une BO à tomber par terre dont je vous laisse un extrait. Un film un peu hors du temps, et totalement anti-Hollywoodien, ne respectant pas le protocole infligé par les grosses compagnies, se moquant des excès, se moquant de toutes critiques, réalisant un film unique, débile, tordu, mais au combien jouissif. A l'ambiance Punk Capitaliste, rassemblant l'alpha et l'oméga, grotesque mais censé, acceptant tous les excès, refusant tous ordres. Et où Statham ( qui a tout pour devenir le prochain Sean Connery du cinéma anglo-saxon ) trouve sa rédemption. Et puis, Nous français, nous savons à quel point cela nous manque, et notre Duo Geek n'est pas encore arrivé, et on l'attend toujours. Alors merci à Taylor et Neveldine, Hyper Tension reste la saga d'action la plus foutraque mais géniale de ces 20 dernières années. Osé (Osez), Simplement. Terriblement.



Court extrait de la BOF pour vous donner le rythme du film.
(Pour une scène où Statham vole de la Redbull, allez savoir pourquoi...)

Dimanche 2 janvier 2011 à 20:10

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The Killer Inside Me de Michael Winterbottom 

          Les sérials killers ont toujours aimé le cinéma. Par le biais du portrait d'un sérial killer, genre Henry dirigé par John McNaugthon, au tout début de l'histoire du cinéma avec le démoniaque et pédophile M le Maudit, ou encore, dernièrement avec la très belle réussite de David Fincher, Zodiac. Les sérials killer ont toujours eu un certain goût pour le cinéma. C'est simple, tuez des gens, et on fait un film sur vous la plupart du temps. Malheureux, mais réaliste. Réaliste, c'est là qu'intervient certainement le goût prononcé des cinéastes pour le style si particulier. D'où peut être ce sentiment horrible lorsqu'on suit à travers un film un sérial Killer.

          Tiré d'un des thrillers les plus appréciés de sa génération ( Le démon dans ma peau en version Gauloise ) écrit par Jim Thompson, célèbre écrivain amerloque des années 50 et de la vague des romans noirs. Suivant alors la chute, ou la progression d'un personnage, sa mentalité, son caractère progressant sans cesse au fil des lignes et des pages. The Killer Inside Me raconte alors l'histoire de Lou Ford, aimé de tous, respecté de tous, adjoint du shérif, traumatisé de la vie suite à un vieux souvenir embarrassant, mais fou furieux aux heures de la pleine lune. Tabassant et tuant au point d'en prendre un coup dur.

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Pour ce genre de romain traumatisant et hyper réaliste, il ne fallait qu'un petit fou pour s'attaquer à la dangereuse tâche qu'était l'adaptation de ce grand thriller de Jim Thompson, Michael Winterbottom s'est alors essayé à la tâche. Réalisateur de la nouvelle vague Anglaise, Winterbottom est ce genre de réalisateur ni mauvais, ni excellent. Aucunes de ses pélicules n'ont fait des chiffres hallucinants au box office, et pourtant, respecté pour ses premiers films à l'éclectisme fascinant qu'on lui doit pour son biopic musical cool 24Hours party people, ou son porno auteurisant 9 Songs. Içi, Winterbottom signe tout d'abord un film noir old school, rappelant le meilleur des années 50, et filmant parfaitement bien l'amérique puritaine et vieux jeu de ces années là. Accompagné par l'excellente BOF De ce film, entre country à la Little Willie John au générique, ou aux montées orchestrale stupéfiante selon la progression de la scène.
 
           Présenté à Cannes, The Killer Inside Me a beaucoup choqué, par le biais de ces scènes de violences terribles ( tabassage hallucinant de Affleck sur Jessica Alba ) qui ne laisse personne indifférent face à l'acharnement de Lou Ford. Winterbottom s'expliquant juste respecter l'oeuvre de Thompson et répondant aussi par "c'est à dessein et que mon objectif est qu'il ne laisse pas indifférent." Pari alors réussi pour Winterbottom qui met en scène un impressionnant portrait psychologique du personnage de Lou Ford. En flashbackant momentanément les traumas de Lou Ford et en explorant le subconscient innocent et délicieusement coupable du protagoniste interprêté par Casey Affleck. 

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Frère du balourd Ben, Casey Affleck signe içi, après un étonnante composition dans l'Assassinat de Jesse James, une performance exceptionnelle avec sa gueule d'enfant touchant. Portant sur ses épaules, l'une des grandes réussites de ce film et effaçant tous les seconds rôles portés pourtant par des acteurs tel que Kate Hudson, Nead Beatty, Elias Koteas ou encore Jessica Alba. Arrachant son image d'acteur Hollywoodien basique pour toujours, explorant le thème du sérial killer au delà des limites, et certainement l'une des plus grandes composition dans ce style depuis Kevin Spacey dans Se7en en Tueur obscur et complexe, séduisant et complétèment allumé.

         The Killer Inside Me par son sujet, était donc destiné à un suicide commercial, et n'aura malheureusement pas eu le succès qu'il méritait d'avoir pour l'immense composition d'Affleck, et la mise en scène écleptique du très intéressant Michael Winterbottom qui réalise là une oeuvre sur la note juste. Maniant parfaitement bien le subconscient du personnage, et les scènes de violences auxquelles personnes n'espérait voir un jour sur une bobine. Une excellente surprise pour ce film choc, magnifié par le casting parfait de ce film décidément sociopathe. Une des réussites de l'année 2010.


 
 
 

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