Mes-50-cercles

Mischief, Mayhem, Soap.

Samedi 7 janvier 2012 à 19:37

 

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Take Shelter de Jeff Nichols

   Comment a t-on pu étiqueté Michael Shannon de "meilleur second couteau" du cinéma Américain ces dernières années ? Michael Shannon est peut être ce qu'il y a de mieux dans le cinéma Américain de nos jours. Un acteur époustouflant, modeste, humble qui à travers de nombreux seconds rôles, épatait par sa formidable présence. Dans le très moraliste World Trade Center d'Oliver Stone pour commencer où il était à vrai dire l'unique bon point du film, les Noces Rebelles ensuite en piquant la performance à Dicaprio + Winslet dans le rôle d'un autiste touché par le syndrome de Tourette. Ou récemment avec The Runaways où en interprétant l'éclectique Kim Fowley, Shannon démontrait l'étendue de son talent, de son aisance face à la caméra à jouer (contrairement à certains que je ne citerai pas...et merde Mélanie Laurent) n'importe quel rôle qu'on lui propose.

         En jouant dans Shootgun Stories du même Jeff Nichols, Shannon s'est fait une place parmi le très sélect Sundance. Avec Take Shelter c'est très simple, il a tout raflé. Même la vedette au vieillissant Redford. Interprétant Curtis, un homme lambda père de famille, qui après de certains cauchemars répétitifs, se met sous le crane qu'une catastrophe naturelle est sur le point d'éclater sur son état et aux alentours. Folie autodestructrice ou prémonition divine ? Tel est l'enjeu de Take Shelter qui ne se veux en aucun cas démonstratif. Ici, l'homme en question n'est pas un héros, Nichols plaçant formidablement la conscience personnelle du personnage au centre de tout. A l'instar d'un film de Hitchcock ou des écrits de Kafka, cet homme est seul et contre tous. Epurant la même occasion tout instant nuisible à la crédibilité de son oeuvre.


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         Mais c'est plus vers les premières réalisations de Night Shyamalan que Nichols semble se tourner. En suivant la ligne directrice de la première oeuvre de Peter Weir  "La dernière Vague", Nichols signe un film exceptionnel. N'allons pas nous attarder sur le sort de Michael Shannon qui devient en deux heures une sorte de mythe. Un rôle hors norme dans lequel Shannon a réussi à capter n'importe qu'elle émotion dévoué à son personnage. Une relique cinématographique. Justement, Nichols évite toutes confrontation divine, l'univers religieux n'est alors jamais en cause brillamment afin que son sujet soit humain et réaliste jusqu'au bout. Le film, intelligent de bout en bout, ne tarde alors jamais à devenir envoûtant et surtout angoissant. A la manière donc de Shyamalan à la bonne époque (RIP Signes) ponctué d'une magnifique bande sonore de l'inconnu David Wingo. 

          C'est en puisant ses idées au sein des plus profondes inquiétudes américaines sur (à la fois) le dérèglement climatique ou les problèmes sociaux que Nichols réussit son pari. Sans jamais explorer le fond d'une pensée moraliste à l'instar de son superbe premier film, Shootgun Stories. Sans jamais éloigner la thèse du couple, car Take Shelter reste un brillant essai sur la vie de Couple, de la place de chacun au sein d'un domaine. Un peu comme le ferait ce vieux Terrence. Et justement, en Sublimant le tout d'une rare photographie que seul Malick serait capable d'immortaliser, Nichols offre alors une énième performance relativement exceptionnelle à l'habité Mickael Shannon qui ne devrait plus tarder à devenir la coqueluche d'Hollywood, malheureusement. Troublant, Jouant le malade comme jamais. Une énième éloge pour le mozart des rôles déglingués. Fantastique. 


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         Nichols trouble son récit d'une légère narration psychologique qui permet au spectateur de s'immerger dans l'esprit du protagoniste. Véritable tour de mise en scène, la différence entre la réalité et la fonction des rêves devient alors de plus en plus difficile à déceler. Le climat du film indépendant est là : Montage syncopé de fondu noir, thématique difficile, ou bien encore, Twist End totalement renversant. Nichols prend tout le monde à contre pied. Et le film n'en est que plus beau; qui fini par atteindre le sommum de l'intensité sensitive -porté par des thèmes musicaux foncièrement bouleversant- au gré de deux dernières scènes qui trouvent leur places au panthéon des séquences les plus fortes du 7ème art. Accordant une parfaite confiance à ses personnages, Nichols fascine. Quand à la magnifique Chastain, sa grâce Malickienne fait toute la différence. 

          Take Shelter reste l'un, voir le, plus beau film sur le thème de la fin du monde, quoi qu'il en soit. En tapant là où il faut à 12 mois d'une -soit disante- fin du monde. Véritable tempête mentale et météorologique, Nichols signe une oeuvre hautement habité et fantastique. Là où le blockbuster n'a jamais su tiré une émotion (ou une partielle de matière grise! On pense au...catastrophique 2012 ), Take Shelter se permet sans réels effet spéciaux de se permettre l'impossible. Une oeuvre inqualifiable qui semble trôner toutes oeuvres sorties depuis le 1er ou sur le point de voir le jour avant même d'avoir aperçu une bobine. Nichols est un grand -même à 32 ans et malgré les dires de sa maman-, et réalise, disons le, un chef d'oeuvre. 


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Dimanche 1er janvier 2012 à 19:23

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Tron : Legacy de Joseph Kosinski

         Tous les geeks de la planète s'en rappellent encore de ce jour, où à l'aube de l'ère informatique un fraichement diplomé de la "Futures Geeks Institue" du nom de Steven Lisberger faisait irruption dans le monde si prisé du 7ème art. Sa rime avec Burger, mais surtout avec déclencheur. Déclencheur d'une réelle nouvelle ère cinématographique. En effet le Tron de 1982 était le tout premier long métrage à mettre en vedette des acteurs réels pour les placers dans de l'imagerie informatique de manière plus que hasardeuse -même si le film possédait un certain budget-. Tron s'avérait en fait être certainement le film d'une époque, alors en pleine euphorie du kitsch assumé avec Dirty Dancing ou Grease. Une époque où la révolution informatique allait clairement catalyser l'industrie du cinéma High Tech qui plus tard fera ses grandes heures avec les studios Weta de Peter Jackson.

         En 1982, Tron est un échec flagrant (flinguant le budget des studios Disney). Pourtant le film acquiert une certaine notoriété au près des gens, et des jeunes. De nos jours, le film est clairement devenu culte. Même si les effets spéciaux étaient réalisés avec des fils d'aiguilles et des microprocesseur aussi puissants qu'une calculatrice du 19ème siècle, Tron est devenu un objet de prédilection. Indéniablement Kitsch, relativement cucu la praline, mal interprété (il ne fallait peut être pas attendre plus de la part du jeunos Jeff Bridges à l'époque) et d'une mise en scène...Bref, le film valait surtout le coup d'oeil pour sa première incursion dans le monde virtuel généré par l'informatique. (Windows n'existait pas encore, Respect). En 2009, avec la notoriété d'Avatar grandissant au fil des jours (le film n'ayant pourtant pas encore vu le jour), Disney décide de Rebooter l'oeuvre, histoire de se rafraichir son compte en banque (en pleine crise) et pour donner une arrière gout de ce que aurait voulu avoir à l'époque le jeune Lisberger.

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         Mais alors voilà, on tourne un reboot, donc on fait un film sans âme. Déjà que le premier n'en avait sensiblement aucune (okay on l'a compris on les pardonnes car c'était pas le but), mais ici sa semble dépassé à peu près tout ce que l'on puisse imaginé. La génèse Tron : Legacy (l'héritage en frenchie) avec Joseph Kosinski, un autre geek! A ne pas confondre avec le génial DJ Kavinsky, ce Kosinski avait pourtant de quoi faire pousser une oeuvre assez étrange pour faire parler d'elle ailleurs quand dans l'utilisation (maintenant hyper intensive) des effets spéciaux. Après tout, refiler la genèse d'un tel projet à ancien étudiant en Architecture était juste une putain d'idée. L'univers de Tron étant confectionné selon les modélisations foutraques des jeux vidéos de l'époque. On aurait juste voulu qu'ils réalisent un film et pas un bouillon de spots publicitaires de la nouvelle ère graphique.

        Pourtant de ce côté là, Tron Legacy est relativement bien exploité. On prend un malin plaisir à savourer les édifices totalement frapa-dingues que seul l'univers du "video game" peut nous fournir. Les couleurs misent en avant rappellent parfaitement les grandes lignes du jeu vidéo (le bleu c'est gentil, l'orange ou rouge, c'est pas bon du tout). Au second degré, le film peut se déguster comme une oeuvre lambda que l'on regarde après une soirée un peu mouvementée. Et encore, c'est pour dire. Ailleurs, Kosinski ne propose rien, le film est indéniablement dénoué d'âme. Même la rivalité entre le bien et mal ne surprend pas, le film passe comme si rien ne se passait. Aucuns propos, ni gestes ne sont mis en avant, mais fallait-il s'attendre à plus ? Bien sur, car comme on l'a prouvé il y a peu, on peux réaliser des films high techs et proposer des choses, aussi bien dans la mise en scène que dans la caractérisation des personnages (On pense au franchement sympathique Tintin de Spielberg).

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        Car à part l'univers graphique (visuellement très beau) du monde, et de la 3D intensive (on s'en lasse rapidement), Tron Legacy semble piocher des idées dans un chapeau et nous les proposes sans réellement ajouté quoi que se soit. Totalement impersonnel, le film ne possède aucune mise en scène. Pire que tout, l'interprétation des acteurs est aussi navrante qu'un Ed Wood grande époque (les acteurs étaient piochés au hasard dans la rue, c'est pour dire). Peut être qu'à force de financer la technologie, la production a t-elle oublié d'embaucher quelqu'un pour le script (et un acteur principal aussi)? Le dernier quart d'heure (dérisoire) permet d'exploiter cette thèse où même de la vérifier, en effet le combat final semble se volatiliser dans un happy-end relativement neutre où aucunes émotions ne se passe. C'est simple, une bonne partie de Time Splitter sur PS2 nous permet de concocter plus d'émotions que Tron Legacy dans sa globalité.

        Fort heureusement la French Touch Electro ajoute de très bonnes choses (en pleine effervescence depuis ce film, on pense à Drive), dynamité par le duo Daft Punk, le film relance tout de même quelques élans de générosité des spectateurs à l'écoute de la magnifique BO proposé par les Frenchies. Ou encore l'apparition de Jeff Bridges avec 35 ans de moins reste elle marquante pour n'importe quel spectateur, mais cela ne suffit pas à Tron Legacy pour sombrer dans les oublis. Et même si Olivia Wilde est certainement l'une des plus belles femmes de la planète, le premier long métrage de Kosinski ne veux  certainement le coup d'oeil que via l'aspect technologique. Et oublier de fournir une mise en scène, aussi minime soit-elle reste, pénalise le film de long, en large et en travers. Parfois il faut savoir faire les bons choix. Game Over.

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