Mes-50-cercles

Mischief, Mayhem, Soap.

Samedi 18 février 2012 à 19:59

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The Black Keys - El Camino

        Rarement, on peut maintenant le dire, un groupe aura attiré aussi rapidement les foudres de la presse musicale internationale. Pourtant les Black Keys, ce n'est plus tout récent. Depuis maintenant 10 ans les "clés du blues" continuent de faire frire leur blues cradingue aux quatres coins du monde, et ce même à Nantes il y a tout juste un an. Pourtant les Black Keys ont toujours découlé musicalement des White Stripes et non l'inverse. Pour le concept simple et radical : Un guitariste, un batteur. Pourtant les Keys ont certainement avec le temps su toujours se développer musicalement afin de ne pas s'enliser dans un style vu et revu. Une leçon que devraient tirer un jour Oasis.

        Ainsi, les Keys à travers quelques albums ont su s'adapter merveilleusement à différents styles. A savoir respectivement, le Blues cradingue, le rock impulsif, la soul fiévreuse du samedi soir, ou encore...le hip hop New Yorkais avec leur superbe projet "Blakroc"! Définitivement le groupe n'a jamais vu l'avènement commercial. Même si certains titres comme 10 AM Automatic ou le frénétique Your Touch ont fini par percé la toile, le groupe été toujours devancé sur le plan international par les Whites Stripes qui pourtant partagent la même passion, mais pas de la même façon. Jusqu'à...jusqu'à...l'album Brothers sorti en 2010 où le groupe exploitait alors différents talents qu'ont ne leur connaissait pas. Par exemple celui d'injecté du Prince dans un air de blues véritablement dégueulasse. A savoir le résoluement fantastique Sinister Kid

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        Vendu à plus d'un million d'exemplaires, Brothers plait, défonce le Top 50 en l'espace de quelques jours, les Black Keys se font alors connaitre par la grand public avec leur génial Tighten Up. Bientôt le monde connaitra l'avènement de ce qui reste aujourd'hui, l'un de meilleur groupe du rock contemporain. Sur El Camino, les Black Keys opèrent à deux changements : Fini les sous sols répugnants (où de nombreuses choses se passent) sans faux plafond pour un son plus crade (méthode inspiré du chef d'oeuvre des Sonics : Here are The Sonics) où le groupe s'était donné un malin plaisir à cradifier leurs sons pour un rendu unique. Et surtout, un chef opérateur derrière tout sa qui a su merveilleusement planifié la pépite du groupe, son nom : Brian Burton de Gnars Barkley. Qui les suis depuis Brothers mais a vu tout différent.

        C'est simple, El Camino reste le tournant musical le plus jouissif depuis Radiohead et leur Kid A. Un tournant aussi intense n'a pu voir le jour sans réelles motivations, Dan Auerbach s'explique : "Chaque groupe doit évoluer, c'est quelque chose de radicalement important pour la vie du groupe, et le fait de composer avec Brian a tout simplifié." Les Keys que rien n'arrête sont alors partis, et plus rien ne les rattraperas. Après une soul diversifié sur le génial Brothers, El Camino se veux avant tout fleuri de nombreuses références à l'histoire du rock. Ainsi d'une part, Auerbach intensifie rapidement ses lignes vocales pour diversifier son jeu, à savoir le très pop "Sister". L'album se diversifie vers différent style, l'indé pour "Dead And Gone", le surf pour "Nova Baby". El Camino trace une ligne non directrice pour le plaisir auditif de chacun.

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        "On ne s'est jamais vu comme un groupe de blues" ajuste Auerbach. Effectivement, le son cradingue qui a donné tant de charmes aux compositions du duo est ici remplacé par un godmichet musical résolument moderne, et rock. A savoir pour exemple le génial "Lonely Boy" qui avec ses faux airs de groove sophistiqué, le groupe exploite toute l'étendue de son talent. La justesse remarquable de la voix, ou la réelle sincérité des textes d'Auerbach. Le matraqueur de cymbales Patrick Carney n'est quand à lui jamais loin, produisant son jeu tout aussi simple, puissant et accrocheur. Car ici, c'est définitivement la batterie qui suit la guitare. A la manière d'un Hendrix quelque part. C'est sur "Little Black Submarine" que les Keys rédigent leur mémoire rock en rendant hommage à Led Zeppelin. Seul véritable instant de l'album où Auerbach dévoile une aisance solo à la manière justement d'un certain...White.

        C'est surtout le son d'El Camino qui rend cet album difficilement comparable avec les pépites précédentes. Radicalement rond, performant, le groupe intensifie alors l'utilisation de la basse ("Money Maker"), ou de l'orgue (le très boogie boogie "Gold On The Ceiling") fraichement sorti de Kraftwerk. Fantastique. Pour la plupart, on aura tendance à dire que les Keys puisent dans le rock radicalement contemporain tout en y injectant le blues et le groove nécessaire pour affirmer leur dépendance au rock "qui a disparu au courant des années 70". Un groupe épargné de toute dictature financière, se permettant de jouer avec les très ironiques "Money Maker" ou "Mind Eraser". Définitivement, les Black Keys ont su concentré la plupart de ceux qui ont marqué leur vie en seulement 11 chansons. Car eux, ne voudront certainement jamais de l'enlisement produit par un hypothétique double album.

        El Camino magnifie à jamais les Keys, qui grâce à leur coup de Poker (On change les codes mais le style) se font à la fois connaitre par le grand public et adoubé par la critique (même par les snoby snobs intellos, forcément). On le sait donc, les Black Keys sont géniaux et ce n'est que le début. Gold On The Ceiling...

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Samedi 7 janvier 2012 à 19:37

 

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Take Shelter de Jeff Nichols

   Comment a t-on pu étiqueté Michael Shannon de "meilleur second couteau" du cinéma Américain ces dernières années ? Michael Shannon est peut être ce qu'il y a de mieux dans le cinéma Américain de nos jours. Un acteur époustouflant, modeste, humble qui à travers de nombreux seconds rôles, épatait par sa formidable présence. Dans le très moraliste World Trade Center d'Oliver Stone pour commencer où il était à vrai dire l'unique bon point du film, les Noces Rebelles ensuite en piquant la performance à Dicaprio + Winslet dans le rôle d'un autiste touché par le syndrome de Tourette. Ou récemment avec The Runaways où en interprétant l'éclectique Kim Fowley, Shannon démontrait l'étendue de son talent, de son aisance face à la caméra à jouer (contrairement à certains que je ne citerai pas...et merde Mélanie Laurent) n'importe quel rôle qu'on lui propose.

         En jouant dans Shootgun Stories du même Jeff Nichols, Shannon s'est fait une place parmi le très sélect Sundance. Avec Take Shelter c'est très simple, il a tout raflé. Même la vedette au vieillissant Redford. Interprétant Curtis, un homme lambda père de famille, qui après de certains cauchemars répétitifs, se met sous le crane qu'une catastrophe naturelle est sur le point d'éclater sur son état et aux alentours. Folie autodestructrice ou prémonition divine ? Tel est l'enjeu de Take Shelter qui ne se veux en aucun cas démonstratif. Ici, l'homme en question n'est pas un héros, Nichols plaçant formidablement la conscience personnelle du personnage au centre de tout. A l'instar d'un film de Hitchcock ou des écrits de Kafka, cet homme est seul et contre tous. Epurant la même occasion tout instant nuisible à la crédibilité de son oeuvre.


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         Mais c'est plus vers les premières réalisations de Night Shyamalan que Nichols semble se tourner. En suivant la ligne directrice de la première oeuvre de Peter Weir  "La dernière Vague", Nichols signe un film exceptionnel. N'allons pas nous attarder sur le sort de Michael Shannon qui devient en deux heures une sorte de mythe. Un rôle hors norme dans lequel Shannon a réussi à capter n'importe qu'elle émotion dévoué à son personnage. Une relique cinématographique. Justement, Nichols évite toutes confrontation divine, l'univers religieux n'est alors jamais en cause brillamment afin que son sujet soit humain et réaliste jusqu'au bout. Le film, intelligent de bout en bout, ne tarde alors jamais à devenir envoûtant et surtout angoissant. A la manière donc de Shyamalan à la bonne époque (RIP Signes) ponctué d'une magnifique bande sonore de l'inconnu David Wingo. 

          C'est en puisant ses idées au sein des plus profondes inquiétudes américaines sur (à la fois) le dérèglement climatique ou les problèmes sociaux que Nichols réussit son pari. Sans jamais explorer le fond d'une pensée moraliste à l'instar de son superbe premier film, Shootgun Stories. Sans jamais éloigner la thèse du couple, car Take Shelter reste un brillant essai sur la vie de Couple, de la place de chacun au sein d'un domaine. Un peu comme le ferait ce vieux Terrence. Et justement, en Sublimant le tout d'une rare photographie que seul Malick serait capable d'immortaliser, Nichols offre alors une énième performance relativement exceptionnelle à l'habité Mickael Shannon qui ne devrait plus tarder à devenir la coqueluche d'Hollywood, malheureusement. Troublant, Jouant le malade comme jamais. Une énième éloge pour le mozart des rôles déglingués. Fantastique. 


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         Nichols trouble son récit d'une légère narration psychologique qui permet au spectateur de s'immerger dans l'esprit du protagoniste. Véritable tour de mise en scène, la différence entre la réalité et la fonction des rêves devient alors de plus en plus difficile à déceler. Le climat du film indépendant est là : Montage syncopé de fondu noir, thématique difficile, ou bien encore, Twist End totalement renversant. Nichols prend tout le monde à contre pied. Et le film n'en est que plus beau; qui fini par atteindre le sommum de l'intensité sensitive -porté par des thèmes musicaux foncièrement bouleversant- au gré de deux dernières scènes qui trouvent leur places au panthéon des séquences les plus fortes du 7ème art. Accordant une parfaite confiance à ses personnages, Nichols fascine. Quand à la magnifique Chastain, sa grâce Malickienne fait toute la différence. 

          Take Shelter reste l'un, voir le, plus beau film sur le thème de la fin du monde, quoi qu'il en soit. En tapant là où il faut à 12 mois d'une -soit disante- fin du monde. Véritable tempête mentale et météorologique, Nichols signe une oeuvre hautement habité et fantastique. Là où le blockbuster n'a jamais su tiré une émotion (ou une partielle de matière grise! On pense au...catastrophique 2012 ), Take Shelter se permet sans réels effet spéciaux de se permettre l'impossible. Une oeuvre inqualifiable qui semble trôner toutes oeuvres sorties depuis le 1er ou sur le point de voir le jour avant même d'avoir aperçu une bobine. Nichols est un grand -même à 32 ans et malgré les dires de sa maman-, et réalise, disons le, un chef d'oeuvre. 


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Dimanche 1er janvier 2012 à 19:23

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Tron : Legacy de Joseph Kosinski

         Tous les geeks de la planète s'en rappellent encore de ce jour, où à l'aube de l'ère informatique un fraichement diplomé de la "Futures Geeks Institue" du nom de Steven Lisberger faisait irruption dans le monde si prisé du 7ème art. Sa rime avec Burger, mais surtout avec déclencheur. Déclencheur d'une réelle nouvelle ère cinématographique. En effet le Tron de 1982 était le tout premier long métrage à mettre en vedette des acteurs réels pour les placers dans de l'imagerie informatique de manière plus que hasardeuse -même si le film possédait un certain budget-. Tron s'avérait en fait être certainement le film d'une époque, alors en pleine euphorie du kitsch assumé avec Dirty Dancing ou Grease. Une époque où la révolution informatique allait clairement catalyser l'industrie du cinéma High Tech qui plus tard fera ses grandes heures avec les studios Weta de Peter Jackson.

         En 1982, Tron est un échec flagrant (flinguant le budget des studios Disney). Pourtant le film acquiert une certaine notoriété au près des gens, et des jeunes. De nos jours, le film est clairement devenu culte. Même si les effets spéciaux étaient réalisés avec des fils d'aiguilles et des microprocesseur aussi puissants qu'une calculatrice du 19ème siècle, Tron est devenu un objet de prédilection. Indéniablement Kitsch, relativement cucu la praline, mal interprété (il ne fallait peut être pas attendre plus de la part du jeunos Jeff Bridges à l'époque) et d'une mise en scène...Bref, le film valait surtout le coup d'oeil pour sa première incursion dans le monde virtuel généré par l'informatique. (Windows n'existait pas encore, Respect). En 2009, avec la notoriété d'Avatar grandissant au fil des jours (le film n'ayant pourtant pas encore vu le jour), Disney décide de Rebooter l'oeuvre, histoire de se rafraichir son compte en banque (en pleine crise) et pour donner une arrière gout de ce que aurait voulu avoir à l'époque le jeune Lisberger.

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         Mais alors voilà, on tourne un reboot, donc on fait un film sans âme. Déjà que le premier n'en avait sensiblement aucune (okay on l'a compris on les pardonnes car c'était pas le but), mais ici sa semble dépassé à peu près tout ce que l'on puisse imaginé. La génèse Tron : Legacy (l'héritage en frenchie) avec Joseph Kosinski, un autre geek! A ne pas confondre avec le génial DJ Kavinsky, ce Kosinski avait pourtant de quoi faire pousser une oeuvre assez étrange pour faire parler d'elle ailleurs quand dans l'utilisation (maintenant hyper intensive) des effets spéciaux. Après tout, refiler la genèse d'un tel projet à ancien étudiant en Architecture était juste une putain d'idée. L'univers de Tron étant confectionné selon les modélisations foutraques des jeux vidéos de l'époque. On aurait juste voulu qu'ils réalisent un film et pas un bouillon de spots publicitaires de la nouvelle ère graphique.

        Pourtant de ce côté là, Tron Legacy est relativement bien exploité. On prend un malin plaisir à savourer les édifices totalement frapa-dingues que seul l'univers du "video game" peut nous fournir. Les couleurs misent en avant rappellent parfaitement les grandes lignes du jeu vidéo (le bleu c'est gentil, l'orange ou rouge, c'est pas bon du tout). Au second degré, le film peut se déguster comme une oeuvre lambda que l'on regarde après une soirée un peu mouvementée. Et encore, c'est pour dire. Ailleurs, Kosinski ne propose rien, le film est indéniablement dénoué d'âme. Même la rivalité entre le bien et mal ne surprend pas, le film passe comme si rien ne se passait. Aucuns propos, ni gestes ne sont mis en avant, mais fallait-il s'attendre à plus ? Bien sur, car comme on l'a prouvé il y a peu, on peux réaliser des films high techs et proposer des choses, aussi bien dans la mise en scène que dans la caractérisation des personnages (On pense au franchement sympathique Tintin de Spielberg).

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        Car à part l'univers graphique (visuellement très beau) du monde, et de la 3D intensive (on s'en lasse rapidement), Tron Legacy semble piocher des idées dans un chapeau et nous les proposes sans réellement ajouté quoi que se soit. Totalement impersonnel, le film ne possède aucune mise en scène. Pire que tout, l'interprétation des acteurs est aussi navrante qu'un Ed Wood grande époque (les acteurs étaient piochés au hasard dans la rue, c'est pour dire). Peut être qu'à force de financer la technologie, la production a t-elle oublié d'embaucher quelqu'un pour le script (et un acteur principal aussi)? Le dernier quart d'heure (dérisoire) permet d'exploiter cette thèse où même de la vérifier, en effet le combat final semble se volatiliser dans un happy-end relativement neutre où aucunes émotions ne se passe. C'est simple, une bonne partie de Time Splitter sur PS2 nous permet de concocter plus d'émotions que Tron Legacy dans sa globalité.

        Fort heureusement la French Touch Electro ajoute de très bonnes choses (en pleine effervescence depuis ce film, on pense à Drive), dynamité par le duo Daft Punk, le film relance tout de même quelques élans de générosité des spectateurs à l'écoute de la magnifique BO proposé par les Frenchies. Ou encore l'apparition de Jeff Bridges avec 35 ans de moins reste elle marquante pour n'importe quel spectateur, mais cela ne suffit pas à Tron Legacy pour sombrer dans les oublis. Et même si Olivia Wilde est certainement l'une des plus belles femmes de la planète, le premier long métrage de Kosinski ne veux  certainement le coup d'oeil que via l'aspect technologique. Et oublier de fournir une mise en scène, aussi minime soit-elle reste, pénalise le film de long, en large et en travers. Parfois il faut savoir faire les bons choix. Game Over.

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Jeudi 29 décembre 2011 à 19:50

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Shame de Steve McQueen

        Pas facile de faire du cinéma quand on s'appelle Steve McQueen. (Troisième du nom, qui est le deuxième ? ) Afin de stopper dès à présent tout jeu de mots farfelus et inutiles, le Steve McQueen en question n'est autre que le metteur en scène mondialement reconnu pour son premier film coup de poing Hunger, et non le driver de Bullit et compagnie. Steve McQueen s'était illustré en 2008 avec Hunger, saisissant portrait d'une Angleterre méconnue des années Tatcher "Dame -Bitch- de Fer" dans lequel les derniers mois de Bobby Sand -Légendaire/Martyr/Héros/Partisan de l'IRA- mis fin à ses jours suite à une grève de la faim de plus de 60 jours au sein du prison que seul Midnight Express de Parker en 1978 à pu montrer au cinéma.

        Pour le rôle taillé en or, McQueen utilisait un autre britannique, Michael Fassbender -qui avant de jouer brillamment les psychanalistes, mutants ou autre obsédé sexuel- se révélait au monde entier via une performance dantesque qui le poussa à perdre énormément de poids afin de ressembler à un rescapé de Daschau. Ceux qui ont survécu à ce choc émotionnel et visuel se sont tout de suite empressés d'aller voir ce long métrage du plasticien McQueen. Car ce dernier est un plasticien fini, et brillant par la même occasion. Son aura pour l'esthétique, les prises de vues poétiques, sont visibles dès les tous premiers plans de Shame. Qui résume alors tout par son titre : Un Homme, Déprimé, Dépressif, -presque suicidaire- Sociopathe est addict au sex. Dès lors que sa soeur arrive, le protagoniste va devoir alors enfiler un énième rôle afin de ne pas dévoiler son mal être.

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        Grosso modo Un sujet de depressif si l'on veut. Oui, mais par là McQueen nous mènes à une vrai réfléxion sur le corps, et l'esprit. Ainsi Hunger montrait le corps comme une arme à des fins politiques, où comment le corps peut-il être le témoin d'une volonté. Ici, c'est une arme autodestructrice, qui mènera son protagoniste à sa fin. Par la biais d'une splendide affiche -où le bleu dit "vierge" est mis en avant pour un paradoxe total- McQueen exerce une première idée sur cette façon d'établir un lien entre le corps et l'esprit. Plasticien dans l'âme, sa mise en scène est carré, belle, élogieuse. A en voir la première séquence -exceptionnelle- McQueen décide alors de concentrer sa mise en scène sur la subjectivité du personnage. La morale est donc brillamment évitée : Le spectateur suit les regards et gestes de Fassbender afin d'évoquer son malaise. D'où cette incroyable première séquence -qui à l'instar d'un Nicolas Winding Refn- place les regards en amont des paroles.

        Pourtant la jouissance froide exercée par McQueen tout au long du film n'est pas sans rappelé les côtés petits bourgeois du long métrage. Sans trop en demander, le spectateur est plongé dans des parties de triolismes réellement insupportables par leurs durées et la cruautée mises en avant. Maladroitement trop longues, McQueen semble en rajouter peut être un peu trop dans ces torrents de spermes qui n'étaient pas forcément demandés. Souffrant alors d'un manque certain d'idées où le sujet brut est exploité. Est ce certainement cette subjectivité ( pour éviter la moralité inutile ) qui sévit peut être un peu trop dans ces scènes qui ne sont pas sans rappelées 9 Songs de Winterbottom en mode harder. Croupissant derrière de nombreuses idées -pour la plupart fortement intéressantes telles que le plan Séquence de Mulligan ou le diner au restaurant- McQueen filme la descente aux enfers d'un oeil très froid, et ne laisse pas de choix au spectateur pour se faire un avis du protagoniste.

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        Fassbender est quand à lui incroyable. Prix d'interprétation masculine à la dernière mostra de Venise, il est radicalement glaçant. Comme si dessous ce corps malade se cachait un réel fou. Prêt à exploser à n'importe quel moment. Son regard aurait pu déclencher n'importe quel crise de jalousie à de nombreux acteurs ayant joué la peau d'un cinglé. Ici, il ne joue pourtant que le commun des mortels, malade. Une interprétation renversante pour laquelle Fassbender n'a pas hésité une seconde à se mettre nu, quitte à effrayer autant avec son piton géant. Le film redevient alors radicalement intéressant dans sa dernière demie heure, où le personnage interprêté par la sublime Mulligan ( dans un emploi totalement différent de Drive ) renverse le cours des choses. Une dernière demie heure visuellement monstrueuse qui replace encore une fois McQueen comme un énorme plasticien au visuel vraiment épatant. Faisant de sa mise en scène, une magnifique tragédie moderne.

        Shame aurait pu tenir du chef d'oeuvre si McQueen s'était tenu aux grands axes du film et avait évité quelques longs passages (N'enlevant cependant rien au fait que Shame est magnifique). Peut être le stress engrangé par McQueen à la suite de Hunger ne lui a pas permis de mettre les choses aux claires. Pourtant Shame ressemble à quelque chose, une oeuvre d'art dans sa mise en scène. Quelque chose qui a de la gueule. Car à l'époque où de nombreux cinéastes n'ont plus rien à montrer et dévoilent des oeuvres sans foutues âmes, McQueen a quelque chose à dire. On presque radicalement étonné en cette fin d'année de voir autant de film mis en scène. Simplement mis en scène, tourné, malaxé, et réfléchi. Il faut dire, on est simplement face à un cinéma de maitrise, et le jour où nombres de films comme ceux ci verront le jour chaque Mercredi, alors le cinéma mondial ne pourra que mieux se tenir. Un cinéma de maitrise, une oeuvre touchante, sincère, percutante, Osée.

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Vendredi 18 novembre 2011 à 18:29

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The Kills, une histoire de tuerie.
Nantes le 17 Novembre 2011

        Pas facile de trouver cette salle perdue entre les collines de St Herblain, le Zénith et l'Onyx. C'est entre ces deux salles que les Kills sont venus à Nantes en ce Jeudi 17 Novembre 2011. Le Combo Americano-Anglais prenaient un certain pari pour cette tournée, il faut le croire. A vrai dire, le tout fraichement sorti Blood Pressure n'a pas été vu -écouté- d'un bon oeil -d'une bonne oreille- sur les terres mélomanes Gauloises. Entre "Déception", "Confus Sonore", "Manque de Maturité", il faut le dire, les Kills s'en sont pris pleins la gueule. De plus leurs prestations lives prenaient du vieux. Le coup de la boite à rythme finit par lassé en concert, et le manque de mise en scène aussi. Un pari donc pour relancer cette affaire dévastatrice qui fait de The Kills l'un des combo tout de même les plus appréciés de la musique Indé -Indu- du rock contemporain.

        Amenés de force dans cette charmante salle qu'est la carrière -Bien loin du carré VIP que devient peu à peu le Stéréo(De)Lux - The Kills pouvaient donc promettre soit une belle surprise, soit la prestation décevante qui a sévi sur les tournées estivales de cet été. (Comme à la route du rock par exemple, ou chez les rossbeefs de Glastonbury). Qu'importe à la vue des trois premiers Cds ( et tout de même du dernier malgré tout ), The Kills sont l'un des putains de groupe du monde mélomaniaque. La première surprise viendra de cette première partie pour le moins étrange. Weekend, groupe noisy perdu entre les délires psychiques de Radiohead en live, le son très eighties de New Order, ou la voix porteuse d'un Sigur Ros. Le curieux chanteur/bassiste futuriste prolongeant sans cesse la même note pendant de nombreuses secondes où les gorgées de Bières s'enfilent par dizaines.

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    A
ussi étrange sur scène que ces derniers, cette première partie réalisera un concert à l'image d'un film. Quelque part, le groupe jouera le même son progressif pendant une bonne demie heure. Entre effets de guitares pour le moins étrange (le son saturé perdu au milieu d'un effet de basse pour le moins étrange), et le jeu d'un batteur pommé entre Dave Grohl pour la coupe de cheveux, et la puissance d'un Castillo sans la gestuelle et la technique. Celui ci semblait pour le moins s'emmerder, caché par ses futs bien trop hauts pour l'étrange bonhomme. Pour rependre les termes d'un proche : "A la british, on joue et on vous emmerde." De plus le groupe semblait vraiment souffrir - ou plutôt bénéficié - du Syndrome indy présent sur la planète UK : "Je joue comme un fou sur ma gratte, mais on entend rien." Un peu comme le sympathique Bombay Bicycle Club. Ceci étant du peut être à un sono orchestré par un sourd, ou un malentendant tout du moins...

        Malgré cela Weekend tire sa patte du jeu, réellement apprécié par les spectateurs sur deux ou trois morceaux, le groupe s'en va comme ils sont venus. En nous emmerdant grave. Et en nous remerciant. Le Syndrome Indy, assurément. MI-Temps, Bière pour certains, le monde musicale plus old school -les papas- finissent par arriver en connaisseurs face à l'innombrable ruées de Groupies au premier rang, près à s'en prendre plein la gueule par la diabolique Jamie Hince. Les Kills finissent par arriver sans musique d'ouverture. La scène se déploie. Pas moins de 8 toms basses déposés sur la côté de la scène ( Diable, que font-ils ? ) Le tout devant une toile improbable couleur panthère. ("Trucs de salopes" certains pensent à voix haute dans le public). The Kills arrivent sur scène, défoncés à dieu seul sait quoi. Ou Peut être simplement à l'adrénaline que le public créé à chaque début de concert. Le Fantastique Future Starts Slow ouvre le bal des rois du look destroy. Apparaissent alors 4 types, tout vêtu d'un cuir et d'un foulard rouge sur la bouche jouant aux brigands. Les Kills assurent maintenant une formidable rythmique, laissant alors de côté la boite à rythme le temps de quelques chansons. La nouveauté est formidable.

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        D'autant plus que ceci se coordonnent les gestes, dans une symétrie proche de la dépendance mathématique. Le son est énorme. The Kills s'avancent sur scène, Jamie Hince est électrique, et Allison Mosshart...appétissante. Enchainant d'abord peu de nouveaux titres ( dont le très Black Keys, Satellite ) ou anciens dans une jouissance collective rare ( l'indéniable URA Fever; le phrapadingue Hook and Line; le brillant Kissy Kissy ). Les Kills se ruent alors dans un premier temps plus vers leur chef d'oeuvre Midnight Boom ou le splendide Keep On Your Mean Side. Ambiance oblige pour plus tard se diriger vers quelques titres du Blood Plessure, à la façon d'un Red Hot Chilli Peppers, les Kills préfèrent inséré un titre entre deux standards. Quoi qu'il en soit, la folie orgasmique sera à son paroxysme sur le superbe Fuck The People. ( Il faut croire que tout le monde nous emmerdait ce soir là! ). Bouffé d'une énergie indéniable, Jamie Hince dynamite le concert de passages magnifié par cette sonorité Destroy, et ce son de guitare unique, dompté d'une excellente sono. Comme à son habitude, se faisant mitrailler de spasmes mélomane, lâchant quelques bienvenus "Fuck!" au passage ou insultant/narguant quelques groupies de devant. Un british en somme.


        Alisson Mosshart est quand à elle éblouissante, assurant comme jamais ces parties chants, cheveux teintés de roses ( Car c'est classe chez elle ). A l'image d'eux même, Destroy, les deux uniques membres partagent une énergie déployée par deux comportement totalement différents, Formidable. Hince finira par jouer une chanson pour sa femme, Kate Moss. Un autre engin de la planète destroy...The Kills finissent leur concert propre, convenable d'un peu plus d'une heure trente par un gentil Last Goodbye. Trop simple pour finir, et peut être un poil trop gentil à la vue de l'énergie dépensé, et la picole tamisée tout au long de la soirée. (De l'après midi ?) Visuellement le concert est une réussite, les Kills se sont donnés les moyens de finalement penser que oui, malgré le décevant nouvel album, ils restent bien l'un groupes les plus bandants de la planète. Musicalement fort en live, dynamitant le tout d'une implacable rythmique, même dans une salle perdue près de la Bretagne. On aurait pas pu espérer mieux puisque The Kills sont finalement la tuerie tant attendu sur scène. (Pas de jeu de mot débile) Et qu'Allison Mosshart est définitivement trop bonne. (Dans les deux sens du terme, jeu de mots, c'est définitif). Awesome, Un putain de concert Rock.

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