Mes-50-cercles

Mischief, Mayhem, Soap.

Mardi 26 avril 2011 à 16:18

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Choke de Clark Gregg

         
Fight Club avait marqué la mémoire de n'importe quel cinéphile. Car certains criaient alors au chef d'oeuvre ( chose dont je suis le plus proche ), d'autre à la révolution cinématographique, ou bien encore au nanar anarchique sans aucun talent devant ou derrière la caméra. Fight Club était tiré d'un roman. Et avant de se déployer partout dans le monde ( un peu comme dans le film ), ce roman avait marqué, pour sa narration omniprésente et ce point de vue du personnage principal, à qui il était impossible d'arracher un nom tout au nom du film. Virtuose, déglingué, nous proposant à chaque fois la vie d'un type lambda qui n'en a pas réellement. Il s'agit de Chuck Palahniuk. Réputé comme étant un auteur d'improvisation ( il était d'abord mécanicien pendant 20 ans ), Palahniuk ne cesse de se confronter au minimalisme de certains auteurs plus réputés. Et à chaque fois, ses romans commencent de la même façon. L'histoire d'un type lambda.

            Ainsi Choke voit le jour 5 ans après le roman dévastateur qu'était Fight Club ( et sa parfaite adaptation made in Fincher ). Choke pourrait être vu comme la rencontre entre un type louche et le saint sépulcre au sein d'un hôpital psychiatrique. Il raconte l'histoire d'un type encore une fois Lambda campé par le fantastique Sam Rockwell, Arnaqueur à ses heures perdues, addict aux parties de jambes en l'air, continuant de vivre sans réellement se demander ce qu'il fera le lendemain. Sauf qu'un jour, ce même Victor comprend qu'il est peut être le fils légitime du saint sépulcre, le demi clone de Jésus. Il faut le croire pour le voir.

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            Avec cette histoire totalement délirante, parfois dramatique, parfois grotesque, Clark Gregg se permet de nous plonger au coeur de ce qu'appel le protagoniste principal, "l'épine dorsale des Etats Unis". Sans jamais tracer une véritable critique des Etats Unis contrairement au livre, pourtant restant constamment dans le politiquement incorrect, Clark Gregg nous tangue entre ces deux eaux. Car Palahniuk a un certain don pour retrancher dans le même camp deux préposés, ennemis. Ainsi dans Choke, ce qui reste stupéfiant c'est de pouvoir constater qu'à travers le regard satirique de Palahniuk que le sexe et la chrétienté peuvent être embarquer sur le même courant. Et que l'un était tout aussi puissant que l'autre. Le film Choke se permet donc aussi de montrer sa à l'écran, ce qui lui donne sans cesse un doux parfum d'anti américanisme bien venu. Et donc Choquant.

          Et puis, il faut ajouter que Chuck Palahniuk crache depuis ses premiers romans sur les constructions linéaires. Choke ne cesse donc de développer ce curieux schéma. Fight Club restait l'exemple parfait, car derrière Fight Club, Fincher avait adopté un style visuel bien défini. Ce qui lui permettait brillamment de sublimer le travail d'imagination de Palahniuk. Pour Choke, Clark Gregg s'attache dont plus à un style indépendant, profondément dans l'aire de Sundance. Il s'agit alors peut être du seul aspect négatif du film si l'on le prend comme sa. Clark Gregg s'entache de réaliser une adaptation linéaire, et non une transposition des lignes sur grand écran. Ce qui ne permet en aucun cas au film, d'adopter un style visuel bien propre à son histoire. Fincher l'avait fait, Gregg pour son premier film ne peut se le permettre. Cependant, travaillant sur la photographie de bon nombre de productions indépendantes, Choke se permet de développer un humour subtil, sans concession, derrière un torrent de scènes foutrement amusante pour leur désinvolture.

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         A partir de là, Norton et Pitt semblaient emporter tout l'univers de Palahniuk avec eux, grâce à leur performance absolument fantastique dans Fight Club. Sam Rockwell est un acteur exceptionnel, découvert aux quatre coins du globe pour sa "Confession d'un homme dangereux" et aussi pour son rôle poignant dans le premier film de Duncan Jones, Moon. Rockwell semble être né pour ce rôle, insolent, insupportable, doux, pathétique, obsédé. Les Adjectifs ne manquent pas à l'appel pour caractérisé ce formidable élan de composition. Choke est donc logiquement entouré de douces fleurs du cinéma Sundance tel que la superbe Kelly McDonald ( qui peut voir ses pieds malgré son nom ) ou encore Angelica Huston. Le tout embarqué dans une bande son au arpège Radioheadien s'établissant sur le rythme des lignes de Pahlaniuk.

        Choke est donc une curieuse découverte. Sans jamais pêcher dans la satire classique, tout en restant constamment totalement politiquement incorrect, le spectateur peut ainsi être vu comme un intellectuel assez intelligent pour croire à cette brillante histoire. Le second degré n'aura malheureusement pas fonctionné comme d'habitude sur les terres de l'oncle Sam. Pourtant Choke reste l'une des surprises/claques les plus agréables de ces derniers années. En partie du à l'incroyable Sam Rockwell, saint sépulcre de ce film, embrigadant l'énergie positive de cette production, définitivement désinvolte, indéniablement percutante. Choke est Choquant, mais dans le bon sens du terme, une claque.

Samedi 16 avril 2011 à 19:26

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Sucker Punch de Zack Snyder

        Zack Snyder a acquis une certaine notoriété depuis quelques années. La preuve en 2004 sortait le bien reçu L'armée des Morts, qui malgré son nom dérisoire fut surtout présenté au très "Paillettes" et faussement "Luxueux" festival de Cannes à la même époque. Le Remake de Dawn Of The Dead ( Zombies en version française ) du maître incontesté du genre George "Georgie" Romero fut surtout pour Zack Snyder l'occasion de faire un tour à la maison Hollywood. En 2007 sortait son film totalement jouissif à la violence éblouissante et surprenant 300. Péplum moderne, filmé entièrement en haute définition, Snyder a surtout surpris pour son utilisation non modérée des Ralentis, des travellings et surtout de cette touche visuelle unique. Respectant le code visuel alors du chef d'oeuvre de Frank Miller, Snyder s'attaque alors à Watchmen, le roman graphique le plus célèbre de tout les temps. Sa vision de la guerre froide, dans un futur alternatif ( ou passé, au choix ) reste dans la mémoire des cinéphiles; une brillante composition, subtile, époustouflante visuellement, et surtout respectueuse de l'oeuvre d'Alan Moore.

          Puis en 2010, Snyder se voit offrir la réalisation d'un dessin animé d'une chouette héroine La Légende des Gardiens. ( Je parle de l'animal, ne pas y voir un jeu de mot totalement foireux, quoi que... ). Passé alors inaperçu au vue de la plupart des critiques cinéphiles, Snyder repart sur du réel avec son nouveau projet, qu'il a sous le coude depuis très certainement un moment sous le coude, Sucker Punch. Traduction Littérale, Coup d'enfoiré. On comprend mieux pourquoi, nos divins diffuseurs ont préféré gardé le titre original, et on les remercies de tout notre coeur pour une fois. Né de la matière grise de Snyder, Sucker Punch raconte l'histoire de Baby Doll, jeune fille, 20 ans en poche dans les années qui après un carnage familiale et la mort de sa soeur et sa mère, cette jolie blonde se voit enfermé dans un asile du très pauvre par son beau père. ( Se sont toujours les méchants ). A partir de là, Snyder dévoile un thème qui se la coule douce ces derniers temps entre l'Agence et Inception, le réel, l'irréel, le rêve.

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          Premièrement, il faut aller voir ce film avec une attention ferme. C'est pourquoi cette critique sera divisé en deux parties,

         Objectivement, et Subjectivement. Car il ne faut en aucun cas s'attendre au chef d'oeuvre spirituel que peut être La Ligne Rouge de Mallick par exemple. Quitte à dévoloppé encore plus ma double personnalité. Objectivement, Sucker Punch ne peux tenir la route, Zack Snyder saccade son film sans cesse. Ses arrêts sur images n'en finissent plus. Et l'overdose du ralenti ( certes impressionnant ) est proche. Filmant sans cesse les mouvements bandants de ses 5 filles. Par là, le film n'est en aucun cas, et n'est décidément pas sexiste. Pour ceux qui croit le contraire, il suffit d'aller prendre une place pour la séance de 15 heures. L'histoire sur laquelle se base Snyder peut avoir été déjà vue quelques fois par le passé. S'imaginer un monde pour s'en sortir, c'est pourquoi Sucker Punch peut avoir un lourd parfum de déjà vu dans cette veine là. Mais Zack Snyder, d'une méthode postiché à Inception s'en sort au final plutôt bien coté transition Réel, Iréel, Rêve. Beaucoup mieux que dans The Lovely Bones de Peter Jackson, Où la relation entre deux mondes peuvent être vraiment fragiles.

          Snyder utilise alors ce qu'il a de mieux, on ne peut alors renié le potentiel graphique que possède ce cinéaste encore tout jeune face à un film pareil. Son utilisation de la photographie reste somptueuse. Bien que parfois trop superficielle ( deuxième niveau ), c'est surtout dans la réalité que son potentiel se ressens, malgré que le film soit bancal sur certain point. Comme par exemple le fait de tenir un film pareil pendant une heure 50, les longueur se ressentent de temps à autre, même pendant les combats presque bandants. Et puis, son film ressemble au final à un immense clip vidéo, ne s'arrêtant décidement jamais. Au grand gré des "cahiers du cinéma".

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          Et puis! Subjectivement, le film est un pari réussi pour le délirant clip ambigu qu'il est pendant 1H50. Car peut être que c'est cette "âme" geek qui l'emporte. On y retrouve alors tout les fantasmes d'un jeune adolescent période année 90 dans ce film. Des filles en bikini shootant à souhait, des nazis morts vivants, ou encore, des gobelins ou dragons. Mais là où Snyder fait fort, c'est dans sa réalisation. Car bien que non conventionnelle, c'est spectaculaire, vivant, surtout, remplis d'hommage à aux films l'ayant trommatisé d'une certaine façon. C'est ce second degré qui permet au film donc de tenir la route, agrémenté au passage d'anachronismes vraiment malins et amusants. ( Des Nazis Zombies se combattant dans des tranchées avec du matos futuriste ). Tout cela argumente le fait que Sucker Punch suit la piste d'un faux semblant de série B ( car Sucker Punch n'en est en aucun cas une ) qui permet au film d'être vue d'un autre oeil.

           Snyder ayant acquis une notoriété peux se permettre de réaliser le film fantasmé. L'immense jeu vidéo qu'est Sucker Punch n'est pas au final le game over que l'on peux ainsi agréer au premier degré. On peux très facilement se faire bercé par cette histoire, si seulement on accepte de jouer le jeu. Accepter tout ces caractères vus 4382 fois au cinéma ( le mafieux à moustache, le maire pourri jusqu'à la moelle, la soeur jalouse ). Et c'est définitivement ici que tout se joue. A partir de ce moment là, on peux prendre autant son pied que simplement passer un bon moment. D'où les nombreuses critiques très certainement Pour Et Contre.

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          Quoi qu'il en soit, il est simple de s'y retrouver à un endroit. Les Bandes Originales de Snyder sont toujours soit teintées de classiques du genre ( Hallelujah de Cohen, Dylan, ou encore Cash ) et de métal. Ainsi on a le droit à des transcriptions de classique lardées de métal, hallucinées et hallucinantes. Oscar Isaac allant reprendre les Pixies, Eurytmics, ou l'incroyable White Rabbit des Jefferson Airplanes. Une composition géniale, et même parfois interprêté par l'actrice principale et sublime Emily Browning, jouant son rôle comme toute les autres, d'une teinte parfois premier, parfois très second degré. C'est pourquoi Sucker Punch est un film définitivement ambigu. Aussi bien pour son histoire parfois farfelue et bancale vers le dénouement, que ce jeu d'acteur. Jamais réellement on ne comprend où veux en venir Zack Snyder, c'est pourquoi l'avis diffère tellement. C'est avec Un soupçon septique que l'on ressort alors de ce cinéma. Snyder a réalisé le film qu'il a peut être rêvé un jour ou l'autre. Témoignant du potentiel imaginaire que possède ce cinéaste, mais même de là, on ne peux crier que l'oeuvre est réussite. La critique rend presque aussi fou que Babydoll est censé l'être. Sucker Punch, Coup de barre surtout.

Mercredi 13 avril 2011 à 11:43

  
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A Clockwork Orange
de Stanley Kubrick

 
               Orange Mécanique a marqué les esprits. C'est avec 40 de recul que je m'apprête à écrire l'énième critique élogieuse de ce chef d'œuvre intemporel. A tel point qu'Orange Mécanique de Stanley Kubrick reste certainement dans l'œil de tous cinéphile, l'un de ces rares moment de cinéma auxquels les 5 sens ne font qu'un. Mais avant d'exploiter la thématique ardue et florissante de ce film, revenons en arrière. En Mai 1971. Oui, car avant de parler de ce chef d'œuvre, il faut se remettre dans le contexte, Kubrick, alors chef opérateur de la planète cinéma ( mais pas de Hollywood, nuance importante ) apporte en quelques films déjà, un style visuel bien défini surtout depuis son 2001 l'Odyssée de L'espace. Il aura déjà par le passé, fait renaitre le film de guerre grande époque avec les sentiers de la gloire, et réalisa par la suite le premier film ambigu de l'histoire du cinéma, et jamais réellement compris. Métaphore de la vie et de la mort, de la place de l'individu dans l'univers, une œuvre immortelle comme son protagoniste, 2001, l'odyssée de l'espace. Après un tel élan d’imagination, Stanley Kubrick s'était tourné vers le roman d'Anthony Burgess. A Clockwork Orange, traduction littérale, Orange Mécanique.

 

                Orange Mécanique c'est L'histoire du gamin lambda, Alex Delarge, en proie avec la loi, devenant meurtrier, violeur, et surtout meneur d'une bande de Droogie avec laquelle il mêle plaisir de la vie, et violence gratuite. Thème à succès dans l'ère du temps ( on pense alors au Warriors, film sorti en 1975, sorte d'apogée de la violence dans les rues de New York, ou encore au premiers films d'horreurs proprement dit avec la nuit des morts vivants de Romero ). A la sortie de ce film, les critiques allèrent de bon train, totalement assassines outre manche, mais dans nos contrées gauloises, plus flamand rose. Orange Mécanique est un film d'hyper violence, d'ultra violence. C'est un grand film de barbare, à l'instar de ses protagonistes, tous plus virulents les uns que les autres. Stanley Kubrick filmait alors l'un des films les plus controversés de l'histoire du cinéma. Non pas que la violence n'ait jamais été vue au cinéma, mais la violence n'avait jamais été auparavant sublimé. Cherchant presque à nous éblouir. 

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              Le style visuel de Kubrick n'aura pas failli, ses travellings arrière en contre plongée, ou ses plans séquences de viols montrent bien que Kubrick avait la tête sur ses épaules. Par ailleurs c'est la première fois que Kubrick souhaite montrer le monde en couleur. Sa décoration exubérante, et ses papiers peints tous plus horribles les uns que les autres ne sont que les résultats d'un travail méticuleux sur ce monde de violence et totalement absurde dans le fond. Ici ne règne pas la loi, mais la violence gratuite rythmée par la musique apaisante de Beethoven.

         Par là, Stanley Kubrick souhaite montrer deux choses, d'une part que l'on peut mêler une anti thèse, la douce musique de Beethoven est trop souvent mêlé à la violence gratuite d'Alex, citant Lud Wig Won comme son maitre, et surtout, son inspiration. Car Kubrick rythme la violence aux coups de la 9ème symphonie. Par ailleurs, c'est aussi l'une des plus grandes critiques de la société qu'il peut être réalisée. Orange Mécanique est un critique de l'état, la violence est le miroir de l'attirance recluse de la brutalité pour les hommes et c'est cela que Kubrick souhaite démontré. Il y a donc une explication à toutes ces critiques de l'époque, ne voyant que le fruit du diable à mordre pour trouver une raison à haïr et à fracasser tous ce qui bouge. 

 

 

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            C'est ainsi que dans les années 70, de nombreux gangs ont pris place, face à la sortie du film pour commettre les mêmes actes qu'Alex Delarge. Viols, Séquestrations, Tabassages gratuits étaient le fruit de ce film. La morale de Kubrick, souhaitant s'attaquer à donc été dans la plupart des cas, mal saisies, mal comprise. Le film vise directement l'état et dénonce ses failles : Kubrick utilise le choquant pour faire comprendre le message. Mais aussi que la violence, et le sex, sont des parties intégrantes de l’homme et de l’humanité. Le public anglais est bel et bien secoué, mais pas par le fond et la dénonciation implicite du film. Il n'est choqué que par la violence physique présente, et par la forme du film. Sur ce point là, le public anglais n'a pas su trouver cette richesse. Film interdit encore de nos jours au pays de la reine mère, ne souhaitant plus de cette violence.

 

            Mais le film tient surtout sur les épaules d'un acteur épatant, découvert dans le film If... ( palme d'or au festival de cannes en 1969 ), Malcolm McDowell, qui à l'instar d'autres très grands méchants de l'histoire du cinéma ( tel que Hannibal Lecteur joué par Anthony Hopkins ou le mémorable Norman Bates interprète par le défunt  Anthony Perkins dans Psychose ) allait être le rôle de sa vie. Le rôle qui vous colle toute une vie, et sans jamais pouvoir s'en détacher tellement la performance est incroyable. McDowell, simule, le viol, la castagne, ou pire, la soumission d'une façon telle que l'on pourrait en croire qu'il ne s'agit plus de simulation, mais de réalité. Son visage façonne l'esprit, ses expressions sont littéralement glaçantes et remplie de sarcasme. Son rôle est celui de sa vie, et c'est surtout des scènes telle que « I'm Sing in the rain » qui lui vaudront à la fois, des menaces de morts, mais aussi, une grande place dans l'histoire du 7ème art.

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            Car Kubrick ne s'arrête pas là, après avoir nous avoir déjà visuellement glacé avec son style visuel si bien défini, dans lequel il semble n'avoir jamais été aussi à l'aise, c'est en nous décorant d'une fin grandiose qu'il clôt ce deuxième film, à la morale discutable car totalement interprété par le spectateur, mais à la perfection irréprochable. Car Kubrick n'aime pas le happy end tendre américain. Alex DeLarge ne pouvait pas finir le film sans se souvenir du bon vieux temps où avec ses droogies, il « tapait dans le golliwoak » Car Kubrick l'avait compris, ce film, toujours aussi violent 40 ans après, reste d'une virtuosité sans précédent, à tel point que de nombreux sont inspirés de nos jours. Notamment à travers la musique magnifique et délirante de Walter Carlos, grandiose.

            Gaspard Noé, en 2010 avec Enter The Void nous faisait découvrir son 2010, l'Odyssée du trépa. Et c'est surtout Nicolas Winding Refn, le réalisateur de la trilogie culte « Pusher » signait en 2007 l'Orange Mécanique du 21ème siècle, Bronson. Un autre fou de l'histoire du cinéma. Orange Mécanique est donc le rouage de toute une industrie, l'un de ces écrou qui auront permis à d'autre de se produire sur un champ alors vierge à l'époque. Kubrick comme à chaque fois était un précurseur dans son thème, et Orange Mécanique en reste le souvenir frappant de ce chercheur d’or. D'autre part, pour les 40 ans du film, et comme nous fêtons l'année "Kubrick", Orange Mécanique fera l'ouverture du prochain festival de Cannes présidé par Robert De Niro.
Une hypocrisie monumentale face aux critiques assassines que Kubrick a pu lire à sa sortie. N'est ce pas Georgie Boy...

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Lundi 11 avril 2011 à 11:44

 
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Les Thugs : Come On! People de Julien Bossé
 
 
          Au cinéma, oui car le reportage reste un exercice de cinéma, nous avons eu droit à certains témoignages de l'histoire de groupes de musiques plus ou moins importants. Certains ont marqué l'histoire du rock, d'autres n'auront juste laisser que des traces. Le meilleur exemple reste le groupe Anvil qui l'année dernière nous gratifiais d'un beau et sincère reportage, acclamé par la presse du monde entier pour ce groupe qui tenait du "Je t'aime moi non plus" de Lucien Gainsbar. Ou dans le temps, l'excellent "Spinal Tap" le documenteur le plus drôle de l'histoire très certainement sur un groupe de métal totalement pathétique et incontrôlable, inspiré en autre des toxicos fini de Motley Crue. Et puis, on a eu le droit à certains témoignages moins sincères, comme le définitivement inutile A Cross The Universe du groupe Justice filmé par Romain Gavras qui choisissait mal son moment pour commencer sa carrière solo dans le monde du 7ème art.

          En 2008, un groupe Angevin, certainement le groupe le plus important de cette ville résolument rock repartait après 8 ans d'arrêt sur les routes. Pour une tournée au non de "No Reform Tour". Les Thugs ont bouleversé l'avancement tranquille de l'histoire du rock hexagonal. Sans réellement le vouloir, ou sans vouloir le savoir. De 1983 à 1999, Radical Hystery, Dirty White Race, Electric Troubles, Still Hangry, IABF, As Happy As Possible, Strike, Nineteen Something et enfin Tout Doit Disparaître se sont échangés entre les mélomanes du son électrique et mélodique des Thugs. Parsemant à chaque fois une claque à quelques têtes du rock des années 80 ( L'ex Branleur Jello Biafra des Dead Kennedys, Kurt Cobain, ou encore Bertrand Cantat ). Come On! People marque donc à la fois le retour des Thugs sur la scène française pour une tournée de seulement 6 Dates pour les 20 du légendaire label indépendant Sub Pop, qui fût la dernière date de cette tournée, sincère, belle, et nostalgique pour la plupart des spectateurs.

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         Come On! People, réalisé par les Films de la Riposte porte donc à la fois sur cette petite tournée, mais aussi, sur l'ensemble de la carrière des Thugs. Car depuis 1983, les Thugs n'avaient eu droit, ou ne se sont permis que très peu de médiatisation. Un reportage de 10 minutes dans Megamix en 1993, un single Live dans l'ex mensuel On A Faim, ou encore quelques interviews dans des magazines qui partageaient la morale unique des Thugs. Fanzine et compagnie, le genre de reliques qui sont réduits à néant depuis la fin du mouvement indépendant des années 90.  Julien Bossé et son équipe ont donc eu carte blanche pour réaliser ce reportage. Seule Volonté des Thugs, que cet unique reportage long format ne soit à l'image du groupe, sincère et montré quelque part que les Thugs sont toujours Still Angry.

         Rarement on aura donc vu au cinéma un reportage aussi sincère de la part d'un groupe de Rock. Quitte à montrer que même ceux que l'on pense immortel ( car rappelons le, Les Héros du Peuple sont Immortels ) sont bien humains, et boivent une bouteille de vin avant de repartir en répette après 8 ans d'absence. Sa jure lorsque les fils ne fonctionnent pas, sa se taquine concernant un souvenir d'enregistrement, et tout cela, Julien Bossé n'en fait qu'une bouchée. Ses petits moments qui sont d'une banalité sans pareil, deviennent des moments mémorables, et des instants d'une richesse humaine pour n'importe quel fan. Et puis, Julien Bossé, alternant noir et blanc, puis la couleur filme les Thugs comme à la vieille époque. Quelque part comme si ce mythique groupe Angevin n'avait jamais réellement vieilli, comme si Les Thugs étaient la matérialisation d'Hybertanus.

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         "C'est pas normal qu'on en soit là, je veux dire que l'on joue ce soir" Reconnait de temps à autre Christophe Sourice, Batteur et Choriste du groupe. Le son est grandiose, les montages syncopés en balancent autant qu'en concert, le travail des films de la riposte marque donc le coup. Les Images d'archives sont elles aussi surprenantes, on s'amuse à reconnaitre ce groupe avec 30 ans de moins, jouant dans des salles soit pleines à craquer, soit devant une personne à Dallas. Ces images montrent aussi ces tournées dures, faisant le tour des states au milieu d'une voiture, rencontrant la neige ou le grand soleil californien. Les Thugs sont un peu de tous cela, une histoire qui ne s'est pas faite tout seul, un combat de 16 ans, parfois encouragé, parfois freiné, voir stoppé. Et c'est ainsi que Julien Bossé réussi merveilleusement bien son coup, l'univers des Thugs n'est pas trahi, et ce n'était en aucun cas la plus facile des tâches.

         Come On! People reste donc l'une des plus belles pages de l'histoire de la musique sur pellicule. Non seulement car les Thugs ont écrit les lettres de noblesses du punk rock Français, mais aussi les plus belles pages d'adieu. Quelque part, les Inrocks ou Rock And Folk peuvent continuer de se masturber sur les Plasticines ou les ridicules Shades, chacune de ces images nous font frissonner, chacunes des paroles des frères Sourice ou de Thierry Meanard nous semble bien plus juste que n'importe quel politicien français. Car rappelons le, le rock est une musique engagée, et de contestation. Et Julien Bossé n'en oublie pas une seule ligne, tout en posant un magnifique regard, et un magnifique objet de collection, sur l'un des groupes les plus importants de l'histoire du rock Français, voir du rock. Et oui, "Les Thugs are too smart to be famous." Blam. Claque, et on la ferme. Un point c'est tout. Merci les gars. 


 
Come On! People (extrait 4) par julienbosse
 
 

Jeudi 7 avril 2011 à 19:52

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Ravenous de Antonia Bird

            Le Western n'aura jamais été aussi violent. Même dans les fantasmes prolongés de Stanley Kubrick qui aurait pu imaginé un jour un Orange Mécanique au Farwest. Ou un Shining mêlé aux airs triomphants de Eastwood. Oui car rappelons le, le western reste au départ un style très violent. Virile, sanglant, perturbant. Le style visuel certainement le plus ancien de l'histoire du cinéma en somme. En passant par "Qu'elle était verte ma vallée" à la trilogie du dollar de Leone, au Western hyper réaliste et moderne façon Frères Coen avec leur "No Country For Old Man" ou le choc visuel "There Will Be Blood" de Thomas Paul Anderson. C'est ainsi qu'on a eu droit parfois à des western psychologique d'une violence insoutenable, mais rarement on a eu droit à une violence aussi bien morale que physique telle que Ravenous.

            Porté par les épaules de Antonia Bird, connu dans le monde indépendant Anglais, jouant avec quelques acteurs Britannique des plus respectés comme Robert Carlyle, Antonia Bird n'a a son actif que 5 films qui ont à chaque fois, partagé la critique du monde cinéphile. Parfois trop intelligent, parfois trop ambigu. Antonia Bird n'a jamais réellement révolutionné le box office avec n'importe laquelle de ses pélicules, et Ravenous en est encore le triste résultat. Triste dans quel sens ? Car peu de cinéphiles ont eu droit à une projection de Ravenous. Vendu comme un ersatz film horrifique, Ravenous n'a pas eu la chance de certain. Une affiche horrible, des accroches d'une pauvreté glaçante, et surtout, un manque hallucinant de publicité avant la sortie de ce film. Une oeuvre en somme qui passerait inaperçu dans n'importe quel vidéo club.
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          Pourtant Ravenous jouait fort en sortant un film avec deux acteurs alors en pleine flèche. L'acteur britannique de Priscilla, folle du désert, Guy Pearce qui plus tard se fera respecté avec le fantastique Mémento de Christopher Nolan, et surtout, Robert Carlyle, l'un des acteurs écossais les plus importants de la décennie. Voir disons le, le plus important après/avec Ewan McGregor. Connu en autre pour son incroyable rôle de Begbie dans le Trainspotting de Danny Boyle, ou sa flagrante composition dans 28 Semaines Plus Tard. Ravenous est donc l'histoire d'un lâche de guerre, considéré comme un héros de guerre vers le milieu du 19ème siècle, replacé dans un fort perdu dans les montagnes appalaches où ne vivent que 7 personnes. A partir de là, un homme, affolé se présente à eux comme le rescapé d'une terrible histoire...De Cannibalisme. 

          A partir de là, Antonia Bird filme le western-psychologique-horrifique le plus halluciné de l'histoire du cinéma très certainement. Pourquoi ? Car Ravenous ne se limite pas à son intrigue noire. L'humour noir, dévastateur vient à chaque fois ponctué une scène de tension monumentale, que se soit par le biais d'une réplique ou d'un geste. Ou d'un arrangement musical. Le "Buen Appetito" de Carlyle en reste l'exemple parfait. Et surtout, Ravenous offre enfin un western qui dépasse la simple histoire de rivalité, ou d'aide. Ici, le spectateur est pris au sérieux, c'est ce qui fait de Ravenous un remarquable film. Bird ne le prend pas de haut, et le spectateur semble s'immergé totalement dans cette histoire par le biais qu'il n'est pas pris pour un débile. Le film n'est pas étiqueté tout au long, ce qui offre des rôles de composition hors norme comme l'exceptionnel Robert Carlyle. Tout cela offre l'hypothétique idée que l'on semble être assez intelligent pour apprécier ce cocktail d'humour noir, sur fond de Danse Avec Les Loups version Silence des Agneaux. 
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          Mais là où Ravenous semble vraiment devenir un objet de prédilection, c'est avec la musique de Damon Albarn. Fantastique meneur de blur, et auteur-compositeur le plus important de la wave des années 90 en Angleterre. Meneur aussi de Blur ou de Gorillaz, Albarn ne semble jamais perdre l'appétit en ce qui concerne les nouveaux projets. Sa musique reste le point culminant, le zénith de ce film. Travaillant en collaboration avec Michael Nyman, Albarn compose quelque chose entre la musique des Ken Loach, et l'oeuvre de Morriconne. Son ambiance, parfois glaçante, voir joyeuse par les accordéons Irlandais scotchent le cul. Rare ont été les bandes originales mêlant aussi bien la musique traditionnelle que la musique électro-pure agrémenté de choeurs répétitifs. La dernière scène de Ravenous en reste le meilleur exemple, une bande sonore hallucinante, pour un échappatoire inédit. Une fin dans la mort et le sang, dans des flux de sang. 

          Ravenous est donc l'immense surprise d'un film qui reste depuis longtemps considéré comme une oeuvre lambda et surtout à des années lumières de ce qu'elle est réellement. Par le biais aussi de second rôles très bien tenu ( l'ex Desperate Househusband Neal Mcdonough ), et surtout d'une immersion totale dans l'Amérique Appalache que l'on ne connait pas tellement et rarement vu au cinéma. ( A part dans The White Lightin' par exemple ). Deux acteurs exceptionnels, une musique hallucinante, et surtout une oeuvre bien trop subversive pour être connue du grand public Américain. Un peu comme les Thugs quelque part, Too Smart To Be Famous. Le Western n'aura jamais été aussi violent. Oh non !


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