Mes-50-cercles

Mischief, Mayhem, Soap.

Mardi 9 octobre 2012 à 7:52

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Muse - The Second Law

    A l'instar de Roland Emmerich
, Muse serait devenu pour beaucoup de monde un groupe aux ambiances catastrophiques. Ne comprenez pas le terme au premier degré. Et surtout, ne luttons pas contre le fait que d'irrésistible adeptes de la branlette intellectuelle abrutissante s'amusent encore à démembrer Muse de tous moyens foutrement ridicules et foncièrement pas drôles (parodies, exécution publique au sein de chroniques faussement démonstratives...). Nous laisserons ainsi ces hurluberlus, dont les hormones cérébraux ont plutôt été bouleversé par le dernier album de Michel "Autain" Houellebecq ou celui d'Arielle "Milf 00's" Dombasle qui se feront une joie de bercer vos journées avec leurs envolées lyriques hautement débiles. 

            Ceci étant dit, il serait plutôt intéressant de se projeter sur le thème du jour. En 6 albums, ou plutôt 4, Muse est incontestablement posé son cul sur le trône du groupe de la décennie. Ce qui fait de lui un groupe catastrophe. Au même stade qu'un quatuor Irlandais dont je ne citerai pas afin d'éviter la comparaison faiblarde, et ainsi de perdre le peu de lecteurs dont ce site pourrait se venter. Catastrophe car Muse est devenu un groupe Blockbuster depuis The Resistance. Un groupe aux hymnes spartiates, vibrantes et troublantes. Un groupe démagogue dont les oeuvres peuvent troubler la sincérité mais décupler les sens. Le constat reste sensiblement le même avec The Second Law, dont le génial titre ne mène heureusement pas le groupe à la ruine. Un groupe en forme de USS Enterprise avec Matthew Bellamy dans le rôle de Spoke.
 
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     "On a pas peur de devenir les Monty Python de la musique actuelle" s'exclame Matthew Bellamy dans une grande partie des interviews, rappelant ainsi la thème de la seconde loi de la thermodynamique. Un album concept dans la même veine que The Resistance, qui lui rendait un vibrant hommage rendu au chef d'oeuvre de George Orwell. Ici, les thèmes de l'album gravitent autour du même sujet tout droit issu de l'esprit tourmenté de Bellamy : La Ruine, un état de Chaos déterminé, le dernier combat, l'Apocalypse pour tous. En ce sens, Muse réussit pleinement son coup, réalisant un album hautement outrancier tranché de riffs percutants (Supremacy), versant volontairement dans le rock symphonique burlesque (Survival) ou se baignant dans une étrange pop sentimentale plutôt niaiseuse (Follow Me). 

          Bien que le pari du groupe soit de réaliser un album dans l'air du temps (encore une fois avec l'Apocalypse prévue pour les mois prochains), de nombreuses sonorités aussi éclectiques se rassemblent au sein d'un album foncièrement étrange : Queen bien sur, mais aussi RATM aussi bien que Prince ou le déprimant Skrillex ! Dans un premier temps, l'album est une réussite en tout point, les multitudes d'influences qu'offre Bellamy au cinq premiers titres permettent d'émettre l'hypothèse que Muse peut encore battre de l'aile même si les contrats à gogo semblent les avoir cramés à la suite d'Origin Of Symmetry. Et c'est effectivement le cas, entre l'attachante deuxième partie de Madness, -prochain générique de Gossip Girl ?-, ou le formidablement kitsch Panic Station où Bellamy, en joue des tonnes divinement habité par Prince. Magnifique.
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          Le problème semble être alors le même que sur The Resistance. Depuis le magnifique Black Holes & Revelations, le trio ne réussit plus le pari de remplir un album concis, clair, et dompté d'une âme. The Second Law s'enraille presque aussi bien qu'il commençait. La faute à qui ou à quoi ? Les réponses ne sont pas là, peut être l'éclectisme d'un Matthew Bellamy définitivement trop gourmand. L'album nous berce alors dans ce que nous regrettons tous, la mélodie pacha et chiante. Bien que Chris Wolstenholme soit à l'origine de deux chansons (le radicalement chiant Save Me, et l'étrangement paumé Liquid State), le groupe semble le temps de 5 chansons d'un flagrant manque d'inspiration. Mis à part sur le très Radiohead Animals, dont la superbe production permet d'apprécier ce qui semblait être le revers malsain d'une claque musicale.

          Et puis, comme si de rien n'était, le groupe revient avec son sujet phare du moment : le rock-symphonique. Toujours plus outrancier que jamais, les deux chansons concepts The Second Law sont bluffantes d'originalité. Presque avant-gardistes, le premier morçeau Unsustunaible s'attaque à la Dubstep dont Bellamy semble s'éclater comme un festivalier sous MD. Le ton et l'ambiance sont présents au sein d'une atmosphère toujours résolument proche de ses sujets, et le son est excellent. A croire que Muse semble s'être traîné eux-même dans 6 laborieuses chansons afin d'éclater au monde entier cette attachante fin, véritable motivation d'un nouvel album. Cette chute se termine avec l'exceptionnel Isolated System, qui sans aucun doute, prouve le talent, le génie, et la virtuosité de Matthew Bellamy.

          13 Chansons, pour 11 ambiances différentes. The Second Law est un album éclectique, ne faisant pas forcément de lui un excellent album. S'éloignant de plus en plus de ses origines, Bellamy et sa bande embarqueront peut être sur un vaisseau spatial jouer dans l'espace. Car définitivement, ces gars là ont des idées venues d'ailleurs. La Possibilité d'une île ? Noooooon. 

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Mardi 2 octobre 2012 à 16:09

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  Killer Joe de William Friedkin
  
         Il y a certains réalisateurs qui de nos jours se contre-foutent des critiques. Heureusement. Peu, mais ils existent. Rarissimes même, ils vivent en ermite, produisant leurs films sans sous, dans des conditions de productions intolérables. Sauf que certains d'eux sont des maîtres. Ils ont presque même inventé le cinéma moderne, et les réseaux de distributions se disputent à coups de roupies du 10ème siècle afin que quelques fiévreux adeptes, en mal de vrai cinéma d'ambiance, se contentent de ces quelques peloches qui trop rarement nous parviennent. C'étaient les malheureux cas de Coppola l'année passée (Twixt), Carpenter (The Ward mais en réalité depuis Invasion Los Angeles), De Palma depuis une petite dizaine d'années...Désolé Brian.

       Et c'est le cas de William "Méphisto" Friedkin. L'homme, car c'est un sage de 76 ans, continue de balafrer la belle image gentille du cinéma Américain depuis 1971 et son French Connection. Terrible histoire de flic où pour la première fois, le gentil était méchant, et un sacré frappé du galiwoak. Naissance du film de bagnole cervelé, puis en 1973 avec l'Exorciste. Le temps de faire peur à un bon tiers de la population mondiale, Friedkin se veux stimulé par l'excès, la violence morale et physique. Malgré son magnifique Bug, incroyablement dompté par un Michael Shannon tout droit immergé de l'anus du diable, Friedkin est toujours resté bloqué pour le grand public au panneau Stop symbolisant le début des années 80. 
 
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          Car Killer Joe est un putain de film. Ce qui est marrant avec Friedkin, c'est de voir à quel point il peut emmerder les critiques snobes, adeptes de la branlette intellectuelle sur TV5 Monde. Toujours aussi virulent dans son ambiance refoulant la tension électrique, Friedkin freine sur tous instants politiquement incorrects. Comble du comble, Friedkin semble aussi emmerder son public si celui-ci n'adère pas à son Killer Joe, faisant de lui un putain de film rock. L'histoire de Killer Joe mérite d'être souligné par sa complexité Oedipienne : Un dealer mal-famé en quête d'argent entreprend de tuer sa mère avec son père afin de toucher la précieuse assurance. Faisant alors appel à Killer Joe pour faire le sale boulot, ripoux, allumé, baisé.

        Frappé depuis l'intérieur, le film semble être à l'image de ses personnages de l'Amérique rase-motte adepte de l'autisme familiale, se trimballant à poil, buvant de la bière, aimant la strip-teaseuse et encore une fois, la bière. Le film de Friedkin est alors tout aussi perturbé que les protagonistes et de leur de vie de merde. Friedkin livre alors ce qu'il y a certainement de meilleur dans le cinéma Américain ces derniers temps à travers l'Amérique rurale, perdue entre deux caravanes où pendent des slips sales et marchent de belles blondes perchées (Bellflower, Take Shelter, Shotgun Stories...). Le film complexifie à travers le personnage de McConaughey (incroyable pour le coup) les limites de ses personnages. A savoir, jusqu'où la connerie et la sauvagerie humaine peuvent s'arrêter ? 
 
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         Killer Joe ne donne absolument aucune réponse à ces questions, prolongeant le nihilisme final, propulsant ainsi jusqu'au panthéon des scènes malsaines, lorsque McConaughey demande à la belle mère de lui sucer...son aile de poulet dans une scène finale outrageante mais au combien époustouflante. Le film est aussi un excellent moyen de revoir le jeune Emile Hirsch, qui après s'être perdu dans de terribles merdes à l'origine du crash boursier mondial (The Darkest Hour) est derrière l'oeil d'un maître, objectivement juste, rouillant de sueur, sentant la crasse et le mal. Car Killer Joe n'est au final que l'histoire du mal où McConaughey, coincé entre The Killer Inside Me et Dexter, semble se payer l'oscar du coeur, et une belle place pour l'enfer.

     M
alsain au possible, surplomblant la cool-attitude, s'imprégnant de l'efficacité d'un sujet simple mais réaliste, Friedkin réalise le film de tension dont il avait toujours rêvé. Où le méchant charismatique est tout aussi capable de mettre une branlée au gentil, et de coucher avec l'héroïne. Comme si son film n'avait aucune raison d'exister (dernière scène), mais raconte toujours plus que les nombres inépuisables dont fait preuve la France aujourd'hui et que les Inrocks s'empressent d'étaler leur veinarde verve embrouillante. Friedkin réalise du vrai cinéma de série B. La révolution, Friedkin l'a réalisé il a de ça 40 ans, mais le sentiment d'être face à un objet filmique non élucidé, de ce que l'on peux nous proposer de mieux aujourd'hui. La tuerie de cette rentrée.
   
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