The Kills, une histoire de tuerie.
Nantes le 17 Novembre 2011
Pas facile de trouver cette salle perdue entre les collines de St Herblain, le Zénith et l'Onyx. C'est entre ces deux salles que les Kills sont venus à Nantes en ce Jeudi 17 Novembre 2011. Le Combo Americano-Anglais prenaient un certain pari pour cette tournée, il faut le croire. A vrai dire, le tout fraichement sorti Blood Pressure n'a pas été vu -écouté- d'un bon oeil -d'une bonne oreille- sur les terres mélomanes Gauloises. Entre "Déception", "Confus Sonore", "Manque de Maturité", il faut le dire, les Kills s'en sont pris pleins la gueule. De plus leurs prestations lives prenaient du vieux. Le coup de la boite à rythme finit par lassé en concert, et le manque de mise en scène aussi. Un pari donc pour relancer cette affaire dévastatrice qui fait de The Kills l'un des combo tout de même les plus appréciés de la musique Indé -Indu- du rock contemporain.
Aussi étrange sur scène que ces derniers, cette première partie réalisera un concert à l'image d'un film. Quelque part, le groupe jouera le même son progressif pendant une bonne demie heure. Entre effets de guitares pour le moins étrange (le son saturé perdu au milieu d'un effet de basse pour le moins étrange), et le jeu d'un batteur pommé entre Dave Grohl pour la coupe de cheveux, et la puissance d'un Castillo sans la gestuelle et la technique. Celui ci semblait pour le moins s'emmerder, caché par ses futs bien trop hauts pour l'étrange bonhomme. Pour rependre les termes d'un proche : "A la british, on joue et on vous emmerde." De plus le groupe semblait vraiment souffrir - ou plutôt bénéficié - du Syndrome indy présent sur la planète UK : "Je joue comme un fou sur ma gratte, mais on entend rien." Un peu comme le sympathique Bombay Bicycle Club. Ceci étant du peut être à un sono orchestré par un sourd, ou un malentendant tout du moins...
Malgré cela Weekend tire sa patte du jeu, réellement apprécié par les spectateurs sur deux ou trois morceaux, le groupe s'en va comme ils sont venus. En nous emmerdant grave. Et en nous remerciant. Le Syndrome Indy, assurément. MI-Temps, Bière pour certains, le monde musicale plus old school -les papas- finissent par arriver en connaisseurs face à l'innombrable ruées de Groupies au premier rang, près à s'en prendre plein la gueule par la diabolique Jamie Hince. Les Kills finissent par arriver sans musique d'ouverture. La scène se déploie. Pas moins de 8 toms basses déposés sur la côté de la scène ( Diable, que font-ils ? ) Le tout devant une toile improbable couleur panthère. ("Trucs de salopes" certains pensent à voix haute dans le public). The Kills arrivent sur scène, défoncés à dieu seul sait quoi. Ou Peut être simplement à l'adrénaline que le public créé à chaque début de concert. Le Fantastique Future Starts Slow ouvre le bal des rois du look destroy. Apparaissent alors 4 types, tout vêtu d'un cuir et d'un foulard rouge sur la bouche jouant aux brigands. Les Kills assurent maintenant une formidable rythmique, laissant alors de côté la boite à rythme le temps de quelques chansons. La nouveauté est formidable.
D'autant plus que ceci se coordonnent les gestes, dans une symétrie proche de la dépendance mathématique. Le son est énorme. The Kills s'avancent sur scène, Jamie Hince est électrique, et Allison Mosshart...appétissante. Enchainant d'abord peu de nouveaux titres ( dont le très Black Keys, Satellite ) ou anciens dans une jouissance collective rare ( l'indéniable URA Fever; le phrapadingue Hook and Line; le brillant Kissy Kissy ). Les Kills se ruent alors dans un premier temps plus vers leur chef d'oeuvre Midnight Boom ou le splendide Keep On Your Mean Side. Ambiance oblige pour plus tard se diriger vers quelques titres du Blood Plessure, à la façon d'un Red Hot Chilli Peppers, les Kills préfèrent inséré un titre entre deux standards. Quoi qu'il en soit, la folie orgasmique sera à son paroxysme sur le superbe Fuck The People. ( Il faut croire que tout le monde nous emmerdait ce soir là! ). Bouffé d'une énergie indéniable, Jamie Hince dynamite le concert de passages magnifié par cette sonorité Destroy, et ce son de guitare unique, dompté d'une excellente sono. Comme à son habitude, se faisant mitrailler de spasmes mélomane, lâchant quelques bienvenus "Fuck!" au passage ou insultant/narguant quelques groupies de devant. Un british en somme.
Alisson Mosshart est quand à elle éblouissante, assurant comme jamais ces parties chants, cheveux teintés de roses ( Car c'est classe chez elle ). A l'image d'eux même, Destroy, les deux uniques membres partagent une énergie déployée par deux comportement totalement différents, Formidable. Hince finira par jouer une chanson pour sa femme, Kate Moss. Un autre engin de la planète destroy...The Kills finissent leur concert propre, convenable d'un peu plus d'une heure trente par un gentil Last Goodbye. Trop simple pour finir, et peut être un poil trop gentil à la vue de l'énergie dépensé, et la picole tamisée tout au long de la soirée. (De l'après midi ?) Visuellement le concert est une réussite, les Kills se sont donnés les moyens de finalement penser que oui, malgré le décevant nouvel album, ils restent bien l'un groupes les plus bandants de la planète. Musicalement fort en live, dynamitant le tout d'une implacable rythmique, même dans une salle perdue près de la Bretagne. On aurait pas pu espérer mieux puisque The Kills sont finalement la tuerie tant attendu sur scène. (Pas de jeu de mot débile) Et qu'Allison Mosshart est définitivement trop bonne. (Dans les deux sens du terme, jeu de mots, c'est définitif). Awesome, Un putain de concert Rock.