The Jim Jones Revue - Burning Your House Down
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Avec un enregistrement sonore totalement dégueulasse mais au combien jouissif, les Jim Jones Revue sortaient en 2008 l'album éponyme "The Jim Jones Revue" façon The Doors. Enregistré sur un malheureux cinq pistes, les terribles enfants bercés au rock de Little Richard surprenaient la scène indépendante, et surtout la France où ils y ont assuré la scène de l'Olympia en compagnie de Placebo et Ghinzu. Le son était à l'image de la pochette, totalement dévastateur, farcis de bon nombres de pain, une voix de Jim Jones hallucinée et sur amplifiée, derrière des torrents de guitares assoiffés de jupons ( Oui c'est cela oui ). Les Jim Jones Revue donnaient tout simplement une énième approche du rock'n'roll...Mais moderne!
C'est ainsi que ces 5 Anglais s'attaquaient aux origines du rock'n'roll, je parle là des Little Richard, Chuck Berry ou Jerry Lee Lewis ( voir les Sonics ). Un son typiquement 50's qui a pu séduire plus d'une personne dans leurs concerts qui restent de parfaite cure pour l'insomnie et d'un véritable calvaire pour les problèmes d'auditions. On frôlait même les 120 décibels à l'antique salle de l'Olympic de Nantes. Par là, les Jim Jones Revue reprenaient un style profondément déjà bien défini par le passé, Des structures simples, un minimum syndical de deux solos par chanson, et un chanteur ahurie. Voilà comment peut se voir le rock'n'roll. Magnifique pépite, c'était donc le passage difficile au second album qu'avaient à faire les 5 surdoués et fanatiques de Cadillac cette fois ci.
Car on a pu le noter par le passé, les seconds albums reprennent quand même pour la plupart la même structure et son équivalent à la première galette. Exemple en date, les Arctic Monkeys qui avant de s'enfoncer dans une pop niaiseuse, avaient épaté le monde entier de deux puissants et excellents albums. Simplement, les Jim Jones Revue reprennent la même atmosphère car le rock'n'roll est définitivement béni de tout enlisement vis à vis du renouvellement musical, Le passé l'a prédit! La même atmosphère mais des schémas musicaux plus élaborés. Ainsi qu'un son se rapprochant cette fois ci véritablement du Punk Rock'n'roll Blues. Tel en est le cas sur le magnifiquement dévastateur le titre éponyme Burning Your House Down.
On a donc le droit à de véritable envolés blues ( Shoot First ) qu'à la complaisance du Punk sur le formidable Premidated rappelant alors plutôt les Stranglers sous un faux air de Sonics. Pêchant chacune de leurs compositions d'une brève mouillette influencée par chacun de leur semi dieux Rock'n'Rollesque, les Jim Jones Revue puisent ici différente Inspiration, aussi bien qu'Elvis sur High Horse, que Little Richard sur l'explosif Stop The People. Une chose est sûre, on bouge sur cul sur la musique totalement addictive qu'est celle des Jim Jones Revue. Coincés au fin fond de l'anus du son électrique Fender et bien trop amplifié, Jim Jones prend un malin plaisir à s'égosier pour notre plaisir auditif. Par là, le son reste tout aussi dégueulasse que les années 50, adieu au mastering profond ou tout autre développement technologique d'Apple pour IPAD.
L'univers est donc totalement respecté, et il ne manque que les jupettes pour se mettre la mine mémorable du fin d'année. Reste une collection de son parfaitement rock'n'rollesque parfaitement dirigé ( High Horses, Killin Spree, Stop The People ) par l'invraisemblable pianiste Elliot Mortimer ( de véritables rossbeef ces Jim Jones ), un enragé de la scène. Pourtant c'est dans le terrible Elemental que l'on comprend la puissance musicale de ce groupe. Véritable hymne aux Sonics, Elemental reste certainement la pépite garnie de cet album. Au même stade que l'intense Princess and The GFrog ou Hey Hey Hey Hey sur le précédent disque. Un son de gratte époustouflant pour un riff typiquement punk au sein même de l'église du Boogie Boogie. Une putain de réussite.
Les Jim Jones Revue épatent encore à nouveau. Peut être car le rock'n'roll semblait tellement loin des résistances hautes gammes des boites à rythme ou des claviers baveux de la New Wave ? Qu'importe, le travail de production sonore de Jim Sclavunos est magnifique. L'ambiance de semi répettes plait à chaque morceau sans jamais sans lasser. Est-ce donc ceci ? Le secret du Rock'n'Roll ? Les Jim Jones Revue semblent l'avoir bien compris, produisant un son plus calibré, plus important et plus mature dans sa construction, les Jim Jones Revue livrent ici l'un des albums les plus croustillants de l'année, peut être par sa simplicité, peut être par cette timide arrogance ou tout simplement car les Jim Jones Revue font définitivement renaître un style proprement dit qui s'effaçait au jour le jour des sorties dans les bacs. Merci à eux, le son CD n'avait jamais sonné comme un son vinyle.