The Hangover Part II de Todd Philips
The Hangover Part I ( pour le coup ) a redonné un second souffle à la comédie Américaine qui s'étouffait à coups de Jennifer Anniston ou de parodie sans âme des plus grands succès de l'année. C'est simple Todd Philips réussissait un coup de maitre : Battre des records au box office avec des acteurs de seconde zone dans une production indépendante, faisant alors la tronche à toutes les sorties du moment. Encensé de la critique ce premier des trois boulets était une fière réussite. Et Todd Philips remontait sur la sellette alors que pendouillait à son coup l'étiquette "Réalisateur de comédies Has Been, quoi que pas assez médiatisé". L'auteur et réalisateur du génial "Road Trip" avait alors réalisé à l'époque la préquelle de toute une série de Teen Movie dans laquelle se reconnaissent forcément le tiers d'adolescent boutonneux de la planète.
Road Trip était l'avant goût du cinéma qu'aime Todd Philips. L'histoire banale d'un type lambda qui va commettre la connerie de sa vie, ou la seconde connerie de sa vie...Exemple en date, le sympatique quoique trop plat Date Limite dans lequel Philips faisait tourné sa première star, Robert Downey Junior pour le film moyen que nous connaissons. Tourné dans un élan de folie meurtrière après Date Limite, Very Bap Trip 2 ( rebaptisé encore une fois par nos divins doubleurs/traducteurs/bandits ) est donc la suite du premier volet qui aurait fait craché le dentier de Monsieur Dupont, 80 ans, au premier rang. Un autiste, un frustré, et un beau gosse qui égarent au cours d'une nuit d'extase la quatrième personne qu'il ne fallait pas perdre. Tel était le plan du premier Hangover...
Et tel est le plan du second Hangover ! C'est simple, à l'instar de Jonathan Liesbesman avec son frauduleux et totalement traumatisant World Invasion : Los Angeles ( Vive les états d'amériques de Dieu ) qui s'amusait à pomper les meilleurs scénarios du genre ( District 9 en pôle position ) pour en faire une véritable daube, Todd Philips lui ne s'est pas pris la tête. C'est donc simple, The Hangover Part II est le copier collé de la première partie. La trame semble être tellement la même, que la question du foutage de gueule se demande ? Et bien non, ou encore mieux OUI. Todd Philips se fout complétement de nous, ou encore encore mieux, se fout d'écrire quelque chose d'encore moins original. Et c'est le premier bon points de ce film. Quelque part, pourquoi changer une équipe qui gagne ?
C'est dans la veine des New York 97 / Los Angeles 2013 que The Hangover se tourne : Partir sur un scénario identique au premier succès pour peut être, emmerder quelques critiques, voir quelques producteurs sans cesse à la quête de nouveaux Monthy Pythons. Todd Philips se permet donc de renouveler l'idée du tout premier opus. Que se soit dans la mise en scène ( bien que Philips ai pris de l'assurance depuis ) ou encore, dans le montage. Par là découle de très bon moments, aussi bien dans les scènes impitoyables auquel Philips nous convie pour notre plus grand bonheur malgré un manque de fraicheur certain, autant de là découle de nouvelle trouvailles comme le formidable générique de départ emporté par la magnifique Black Hell de Danzig qui avait déjà assuré le générique du premier volume.
Emmenant les protagonistes à Bangkok, Philips ne se prend pas pour un auteur, et filme comme il peut cette ville à quelques univers du notre, ou inversement. En outre ses sublimes images de génériques vues du ciel par des travellings aériens, du point de vue de la mise en scène, Philips arpente les côtés fiévreux de cette ville et l'univers glauque, voir totalement dégueulasse semble être au rendez vous : Putains, Traffic à gogo en tout genre ( même de singe fumeur! ), Violence, Semblant de déchetterie immense...C'est dans ce cadre que Todd Philips réussi certainement son pari. L'humour est forcément lui malsain, voir glauque, envolé par trois excellent rôles de compositions d'acteurs. Le gros Zack Galifianakis en tête pour ses allures d'autistes , suivi de Bradley Cooper, ou l'étonnant Ed Helms qui malgré un atroce doublage ( quasi honteux ) nous étouffe à bien quelques coups...Et ce, malgré l'un des doublages les plus ratés de l'année, rien que sa !
Philips permet donc encore une fois à la comédie Américaine de se régénérer grâce à ce qu'il sait faire de mieux, l'humour gras, quoique parfois si fin par rapport à la quantité de vacherie qui embaume nos cinémas au jour le jour. Philips rebondit bien de son Date Limite, qui malgré une heure trente de déconnade semblait tirer sur les ficelles usées du genre Road Trip / Comedie, et s'essoufflait trop/très rapidement. En outre, The Hangover II souffre d'un seul syndrome : Le manque de surprise. Le coup de Philips est rusé et osé, mais malheureusement l'effet de surprise reste le gros point négatif du film ( ainsi que quelques affreux seconds rôles, je ne citerai pas de nom ).
Philips ne trouvant pas le rythme effréné du premier volume. Et bien que sa réalisation s'améliore de film en film, Judd Apatow et son touchant Funny People semble encore être la vedette au pays de l'humour cinéphile. Quoiqu'il en soit, The Hangover Part II est un très bon moment de déconne à prendre à la légère sous peine de syndrome dit de "Grosse tête". L'humour de Philips continue de plaire, et surtout, Philips semble être enfin reconnu comme étant lui même, et non pas "Par le réalisateur de Very Bad Trip". Arrêtez de boire.