The Fighter de David O'Russell
1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. KO. On peut résumer The Fighter comme cela. Ou on peut tout aussi bien résumé un match de Boxe ( le sport noble ) par ces quelques chiffres. Avant O'Russell, beaucoup s'étaient essayé à ce sport. Car c'est avant tout un terrain de combat, de bataille, d'espoir, d'extase, tout ce qui donne au cinéma une ampleur démesurée et vraiment jouissive. Rocky, avec le prochain président Américain Stallone, qui reste l'un des meilleurs souvenirs du sport au cinéma, Million Dollar Baby d'Eastwood, encensé par la critique ( il faut croire que je suis le seul à ne pas approuvé ) qui mêlait encore une fois la thématique si profonde à Eastwood sur la rédemption, et la réconciation ( au hasard, les 3/4 de ses films ). Ou encore le mythique Raging Bull de Martin Scorcese avec DeNiro métamorphosé en Jack de La Motta, et qui reste pour le coup, le début de son ascension dans la prise de poids hors d'oeuvre.
Longtemps rejeté des metteurs en scène, premièrement par Darren Aronofsky qui allait signé son premier film où il ne toucherait au scénario ( qui reste finalement le principal producteur ), mais finalement s'en allé vers les contrés bluffantes de Black Swan pour le meilleur, puis par Martin Scorsese, scénario alors proposé par Walhberg, mais qui empiétait déjà sur son Shutter Island. C'est finalement un vieil ami de Mark Walhberg qui se mit sur la sellette. Une pré-production difficile, un tournage hyper rapide ( 37 jours ), et une post pruduction rarement aussi longue. David O'Russell est donc le metteur en scène de ce film, qui réalisa il y a quelques temps déjà le génial Les Rois Du Désert ( malgré son nom horrible ), qui reste l'un des films majeurs américains des années 90. Depuis ce temps, il a beaucoup gueulé, Georges Clooney risque "de lui péter le nez" s'il le revoit, et aussi pour ses vidéos vues 15 millions de fois sur Youtube où il s'enguelait constamment avec l'acteur principal de I Love Huckabees. La chute de O'Russell restait alors vertigineuse, en dépit de ses premiers bons films, ses nouvelles oeuvres restaient alors sans intérêts, et totalement écorchées par les critiques du monde entier, touchant le fond avec I Love Huckabees.
Car comme dans beaucoup de film de Boxe, le contexte familial est hyper présent. Sensible, humain, The Fighter puise sa réelle valeur dans les scènes de conflits familiaux, hyper présent. Car le personnage joué par Walhberg est un homme qui ne vit en fait que pour sa famille, son frère est un boxeur déchu, sa mère, une véritable dominatrice mais comme tout le monde, humaine dans les moments de répits. The Fighter est clairement autant un film sur le sport noble, que sur la famille, un peu comme le premier Rocky. Les rues puent le poisson pourri, les 7 soeurs de Walhberg et Bale frisent la misère sociale, et c'est toute une ville, toute une population qui est présentée au travers de ce film. C'est ainsi que O'Russell montre tout d'abord que son film ne tiens pas du mélo-drame typiquement Américain. Sa réalisation reste bluffante, comme cet incroyable travelling au début, annonçant un film comme un obstacle original à franchir sur chaque pallier Américain. Un obstacle dans la vie de chacun des protagonistes. Et pour le coup, Russell eu une choix exemplaire, proche d'une perfection diabolique et cinéphile.
Walhberg est connu surtout pour ses films d'actions ( Shooter, Max Payne ), un peu moins pour ses bons films ( The Lovely Bones ), beaucoup moins pour ses excellents films ( La Nuit Nous Appartient ou le débile The Others Guys ) et quasiment pas pour ses rôles dans des chef d'oeuvres du genre ( The Yards ou Les Infiltrés ). Il campe parfaitement Micky Ward, pour ce qui reste certainement le rôle de sa vie. Non pas que sa composition est énorme, seulement que ses 5 années à s'entraîner font qu'il ne joue pas le boxeur, c'est un boxeur tout au long du film. Et on en redemande. Côté seconds rôles, deux oscars qui s'il n'avaient pas été distribué auraient tenu du scandale mondial. Melissa Léo remarquable en mère dominatrice, et c'est surtout l'incroyable Christian Bale, qui depuis des années ne cesse, et ne cesse de surprendre le monde ( American History X, The Machinist avec 35 kilos en moins, le meilleur acteur de Public Enemies ), et ici est enfin récompensé pour son travail monstre en Dicky Eklund, vingts kilos en moins en junkie mal famé, des dents pourries, et sens inné pour cette copie conforme du véritable Dicky Eklund. Chacun de ses mots nous surprend, chacune de ses paroles nous éveilles, et chacun de gestes nous laissent KO. Certainement l'une des compositions les plus hallucinés de ses 20 dernières années, et surtout, une ampleur affolante de Christian Bale tout au long du film.
Russell accroche donc avec ce film une renaissance, qui se classe largement comme l'un -ou le- des meilleurs films de sports jamais vu au cinéma. Grâce en autre à une bande sonore presque inexistante, montrant bien que ce film tient plus du souvenir filmé, que du vrai film. The Fighter est donc le combat de Mark Walhberg et de David O'Russell, cartonnant au box office Américain, salué par la critique dans le monde entier, et qui semble tout droit s'installer dans la mémoire inébranlable des cinéphiles ayant côtoyer les rares moments sportifs au cinéma tel que Raging Bull ou les débuts de Rocky. Car nous ne regardons pas réellement un film sur la boxe, nous regardons un match de Boxe, tout au long de ses deux heures, aussi bien q'un grand drame humain sur la famille et cette misère sociale des côtés délaissé des Etats Unis. Un bluffant moment de cinéma, et The Fighter reste à coups sûrs, l'un des films majeurs de l'année 2011 au côté de Black Swan pour ce début d'année.