The Artist
de Michel Haza...Haznannaz...Hazzanavicuius...
Bref, alors voilà The Artist, c'était un peu la déclaration d'histoire d'amour au cinéma. De la part d'un cinéphile. Clairement, car je devrai le rappeler, Michel Hazanavicius ( il a du prendre si cher lui ! ) est un cinéphile endurci, le genre qui t'attrapes les couilles et te fais renifler l'anus du diable cinéphile à travers ses films. Il suffit de voir l'incroyable Grand Détournement ( avec Georges Abitbol! Grand classique qui donna envie à Mozinor de détourner tous les films du 7ème art ), il lança les Nuls, le mec te reprend le best de la série B française ( dieu seul sait qu'on en a presque aucune! ) pour te poiler par deux des meilleures comédies françaises depuis la mort de Funès.
Par ailleurs, The Artist peux se voir comme la véritable bénédiction d'Hazanavicius au cinéma. Un vrai poète du 7ème art. Car à la manière d'un Annouil qui s'en va reprendre du sophocle pour Oedipe Roi, lui reprend le départ, le commencement pour démontrer son immense talent d'écrivain et de metteur en scène. Alors oui, The Artist est un superbe film, et qui ose. Nous le savons tous, à l'heure où des arnaques à cons sont publiées dix fois par semaines car le cinéma français est dirigée par une bande de dinosaures "intouchables" (je ne parle pas du sympathique film!) voilà qu'on nous distribue un pur essai cinématographique. De ce côté, nul doute que s'il n'y avait pas eu Take Shelter, Tree Of Life et le bolide Drive, il aurait eu la palme d'or. Mais remettre l'interprétation à Dujardin c'était un peu rendre hommage à Bogart, Chaplin ou Boris Karloff.
Rappel, Langmann a beau être le fils de Berri, tout le monde l'a envoyé chié quand il s'est mis en tête d'adapter le coup de folie d'Hazanavicius. D'une part son succès est mérité, car personne à part Dujardin/Hazanavicius ne l'ont soutenu. (Et sa très bandante femme Bérénice Béjo ). Bref, le muet vaincra.
Objectivement, le film a un point faible, Dujardin est hallucinant, c'est un dieu comédien né. Bérénice Béjo est très bien, et les plans/idées de Hazanavicius (que j'appelerai à partir de maintenant Hana car sa m'embête de butter sur son nom à chaque fois) sont réellement magnifiques. A savoir, ces boulversantes scènes dans le manoir de Béjo, où l'incroyable plan lorsque Dujardin balance son whisky sur la table en verre où son reflet apparaît peu à peu, une belle image de la disparition momentané. Un point faible donc dans ce feu d'artifice de bons sentiments, et de cinéma parlant pour le coup. Si seulement Hana avait tenu ce sentiment de tragédie tout au long du film, et que le coup de feu de Dujardin aurait été l'unique son du film. Là, on aurait crié au chef d'oeuvre, alors qu'au final, rien n'est inventé!
Malheureusement, ce gentil happy end fait peut être de The Artist seulement ( et c'est déjà pas mal ) un superbe film. Une bête de curiosité.
En face aux Oscars, on a qui ? Terrence Malick avec son renversant Tree Of Life ( mais trop intelligent et imagé pour un public bouffeur de pop corn comme le son les ricains ), on a aussi Minuit à Paris, mais quitte à récompenser un hommage, autant qu'il soit français en hommage au ricains, que l'inverse. En plus, depuis Manhattan ( soit en 79 ) ce vieux Woody wood pecker, n'a franchement rien sorti de fantastique (Rêve de Cassandre, okay). BREF, et puis aussi Spielberg, sauf qu'on boude Spielberg depuis longtemps, et qu'il reste le Luc Besson Américain. Et son film ne me semble guère le plus réussi. La couleur des sentiments ? Sundance leur a suffit, Hugo Cabret ? Quand Scorsese se sera remis les couilles en place peut être, on a pas récompensé un film pour enfant comme meilleur réalisateur ou film depuis...Putain je sais pas. Même si son film s'en tire avec les honneurs.
Et que dire de The Descendant ? Sans même l'avoir vu on peux penser qu'il s'agit du film Trauma. Une idée que les Américains admirent, Le film où le personnage principal est dans le coma, et que le film se déroule autour de cette absence. Sa a commencé avec le génial Good Bye Lenin, sa finit avec The Descendant où le vieillissant Clooney semble quand même joué vachement au mélo là dedans. Quitte à récompenser une oeuvre originale, The Artist est là. Surtout il est important de le dire : Les Américains sont tellement patriotes et fiers de leur pays, qu'un type français aussi génial rend hommage à leur cinéma, que demander de mieux ? Car les Américains croient avoir créé le cinéma, Et non ! Vous n'aurez pas nos lumières ! (Jeu de mots dérisoire mon cher!)
Et puis pour la réalisation c'est la même, l'effet de mode est important aux States, pour une fois je suis foutrement content qu'un film tel que The Artist pète à la gueule de tous Harry Potter ou cinéma mélo typiquement Américain. Surtout en cette année où le meilleur n'a pas été représenté ( Où sont Take Shelter, Drive, Millénium ? Et même Dicaprio en J. Edgar ? ). Donc oui à The Artist, oui au désir de vouloir récompenser un cinéma qui ose ( ils voient pas les choses comme sa là bas mais bon,admettons que ) et surtout, à un metteur en scène hors norme. Qui n'a pas hésité à reproduire du Murnau ( qui reste la plus grande histoire d'amour avec L'Aurore en 1927, à faire chialer un dictateur ) ou du Bogart.
Enfin! Parlons de cette musique sublimant chaque instant par un hommage réel au cinéma des années 20. Sans ce génie breton Brouce, le film n'aura pas été du même acabit. Réellement. Donc pour reprendre les mots de Dujardin non censuré à notre plus grand plaisir : "Oui Génial putain merci"
Cannes, Golden Globes, César, Oscar. En ce jour on peut être fier d'être français pour avoir inventé le cinéma. C'est marion Cotillard qui doit tirer la gueule. Mais bon, t'inquiètes Marion, Dark Knight Rises va défoncer. Mais on peux regretter une chose à ces oscars. Comme je l'ai dit, aucuns des deux plus grands traumatismes de la critique de ces 10 dernières n'ont été récompensé. Autant Drive méritait de tous rafler, autant Shannon méritait l'oscar du meilleur acteur pour son aura exceptionnelle...Allez chapeau l'artiste.
Quand à toi, inconsolable cinéphile qui n'a pas vu tes deux claques de l'année à la cérémonie, voilà un dernier hommage. (Harry Potter n'a rien à faire là dedans, hélas ).