Crank et High Voltage de Taylor et Neveldine
Comment réaliser le film d'action le plus tordu du siècle ? Tel était l'enjeu des deux jeunes geek et inconnu Taylor et Neveldine. Deux branleurs sans noms, auteur d'un film old school nommé Pathology, inconnu dans leur pays, inconnu du monde du cinéma à l'époque. La Saga hyper tension est donc né de l'esprit biscornu et totalement allumé de ces deux génies du nom respect Hollywoodien en 2006. Jason Statham était donc alors dans sa chaine de film d'action musclé et grotesque lorsqu'il se jette dans ce projet sans queue ni tête, et qui s'avérera être certainement ses deux meilleurs films avec son braquage à l'anglaise. Avant toute chose, Hyper Tension est un plaisir coupable. Le genre de petit plaisir que l'on ne peut se faire pour un premier film, comme son histoire, le duo directeur fonce alors dans le tas, pour le meilleur.
Qui aurait pu donc penser voir Jason Statham dans un tel rôle ? L'enfant prodige du cinéma de Guy Ritchie après trois de ses films, respectivement Arnaques Crimes & Botaniques, Snatch, et enfin le délicieusement tordu Revolver. Jason Statham s'est enfermé dans cet habit de Transporteur, véritable niaiserie de nos terres gauloises avant d'enchainer quelques films ridicules parmis Rogue le dernier affrontement avec son pot Jet Li qu'il retrouvera dans le terriblement bâtard et semi foireux Expendables du prochain président Américain, Stallone. Un film au budget très limité, mais le britannique musclé devait s'en rendre compte, ce film comporte une part d'originalité sans nom, et une dose de nouveauté proche de l'overdose, soutenu par des dialogues les plus ridicules mais assumés de ces dernières années, jouant la carte du délire cinématographique. Et le but du film, tout simplement. Rigoler devant un film sans grand interêt pour le cinéma d'auteur.
La saga hyper tension raconte donc l'histoire d'un type Lambda, un tueur à gages nommé Chev Celios, qui après un dernier contrat se prend une dose du cocktail de Shangai, ce qu'il l'oblige à rester en hyper tension, ou en adrénaline pendant un maximum de temps s'il veut survivre. Ainsi, sur deux lignes, nous pouvons résumer ce qui reste certainement le meilleur film d'action old school de ces 20 dernières années. Loin devant les débilo-grotesque Universal Soldiers, ou pire, Cobra. Boosté par une bande sonore hallucinante, entre rock névrosé, punk californien, ou chanson Japonaise rythmée par le rythme cardiaque de Statham dans le film, une claque sonore bercé par le sens névrosé de Paul Haslinger dans le premier et l'électro-pure-rock de Mike Patton dans le second .
On l'aura compris, les Cranks ne sont au départ qu'un suicide commercial carburant à l'adrénaline surréaliste qui s'avérera être le carton de l'année pour le studio Lions Gates. Un terrible chiffre d'affaire qui entrainera comme à son habitude, une suite. Mais voilà, le duo Taylor Neveldine ne voulant pas d'une suite proposé par les producteurs, ils acceptèrent que si le scénario ( alors pas encore lu par Statham ) était accepté. Pari gagné, Crank 2 tourné en un petit mois verra le jour. Et le résultat dépasse tout ce qu'on peux imaginer, le film d'action le plus grotesque, tordu, biscornu, timbré, fun, multivaminé et surtout génial qu'on est pu voir depuis peut être le old school mais inférieur Demolition Man de Stallone, dans lequel l'absurde était de vigueur, et où les protagonistes prenaient un malin plaisir à saloper le film d'action énervé et virile qu'il devait être au départ. Hyper Tension suit cette voix, il assume totalement son côté décalé et foutraque qui ne cesse d'empirer pour le bonheur de nos sens cinéphiles. Givré donc.
C'est donc qu'on a vu apparaître Crank High Voltage ( Rebaptisé par nos semis dieux producteurs sobrement Hyper Tension 2 en DTDVD ). Une suite plus puissante que le premier, une claque vertigineuse pour le délire cinématographique qu'ont produit Taylor et Neveldine en seulement six petits mois après leur G@mer avec Michael C Hall de la série Dexter. Alignant des scènes hallucinantes ( ponctué par le fait que les scènes se tournaient avec 28 Caméras de la taille d'une main ), et toujours plus jouissif par les aberrations cinématographiques devant nos yeux ébahis, certains criants au blasphème, d'autres au film cool, d'autres aux chef d'oeuvre débile. Car Hyper Tension reste sans doute la meilleure adaptation non directe d'un jeu vidéo. Le secret de ce film venant de son montage, délicieusement jouissif et poussé à son paroxysme par des prises de vues totalement irrespectueuse pour n'importe quel professeur de cinéma ( Genre travelling sur le crane chauve de Statham ). Le tout remonté par des acteurs jouant le jeu de la série B, au coeur d'un film entre Tex Avery et Stanley Kubrick, voir même Tarantino.
On pourrait longtemps débattre sur cet amuse gueule que reste la saga Hyper Tension, rythmée par une BO à tomber par terre dont je vous laisse un extrait. Un film un peu hors du temps, et totalement anti-Hollywoodien, ne respectant pas le protocole infligé par les grosses compagnies, se moquant des excès, se moquant de toutes critiques, réalisant un film unique, débile, tordu, mais au combien jouissif. A l'ambiance Punk Capitaliste, rassemblant l'alpha et l'oméga, grotesque mais censé, acceptant tous les excès, refusant tous ordres. Et où Statham ( qui a tout pour devenir le prochain Sean Connery du cinéma anglo-saxon ) trouve sa rédemption. Et puis, Nous français, nous savons à quel point cela nous manque, et notre Duo Geek n'est pas encore arrivé, et on l'attend toujours. Alors merci à Taylor et Neveldine, Hyper Tension reste la saga d'action la plus foutraque mais géniale de ces 20 dernières années. Osé (Osez), Simplement. Terriblement.
Court extrait de la BOF pour vous donner le rythme du film.
(Pour une scène où Statham vole de la Redbull, allez savoir pourquoi...)