REVOLVER de Guy Ritchie
2005 était l'année de Revolver, qui comme son nom l'indique, allait d'une façon non justifiée, presque désopiler la rate de la plupart des critiques de l'époque. "Prétentieux" pour les sous doués des Inrocks, "Confus" pour Ouest France, et surtout "Assomant" pour nos bien Détestés de Télérama. Ainsi commençait l'oeuvre la plus démoniaque de Guy Ritchie, par des critiques confuses, et totalement absente. Là où un nouveau "Usual Suspect" se mêlait aux côtés délicieusement tordu de Fight Club. De plus, inutile d'ajouter, que Revolver est un film aussi mutilé que la plupart des films de Statham tel que les géniaux Hyper Tension ou son Banker Job. Une réussite totalement mutilé, et qui pourtant continue de faire parler d'elle aujourd'hui sur de nombreux forum concernant l'interprétation de ce film, au scénario totalement flingué pour le coup..
Revolver suit la trace de Mr. Green, qui à force de traînailler avec des voyous fiévreux et d'accumuler les faux plans sans lendemain, se voit contraint à 7 années de pénitencier en isolement. A sa sortie, Jake Green devient imbattable à n'importe quel jeu. Grâce à une mystérieuse formule lui permettant d'avoir le pas sur n'importe quel adversaire. N'importe qu'elle victime. Il peut alors préparer sa délicieuse vengeance contre Macha, son ennemi de toujours, qui lui a enlevé sa belle soeur, et disons le, lui a pourri la vie. C'est ainsi que commence ce thriller dérange qu'est Revolver. Comme n'importe quel Thriller Lamba made in USA ( Sauf qu'ici, Besson producteur, et la casi totalité du casting est britannique ).D'apparence simple, Revolver conçoit en fait toute une thèse sur l'arnaque parfaite, le vol parfait, le crime parfait par le personnage énigmatique interprêté par Statham, qui à travers sa voix off, nous laisse totalement bouche bée des citations, et des réflexions étudiées tout au long du film.
C'est simple, Revolver est en fait, un film qui diffère totalement selon l'imagination du spectateur. Un peu lorsque Richard Kelly S'attaquait à son Donnie Darko, Guy Ritchie fait de même. Il révèle alors son génie de mise en scène, en aucun cas tape à l'oeil, et par un sens du montage inné, permettant l'exploitation de ce genre de film rarissime qui pourront aussi bien nous amener à une conclusion simple, ou à une interprétation qu'il faudrait étaler sur 4 ou 5 Testaments. Voilà comment Ritchie, après deux ou trois films simples d'approches, nous fait partager l'un des thrillers les plus épatants de ces dernières années. Tordu, Foutu, Délicieusement Mis en scène, et surtout sa réflexion mûre sur l'inconscient personnel et collectif de chacun, alors vertigineuse par sa chute. Un exercice magnifié. A noté, une bande sonore exemplaire encore une fois.
Ritchie dévoile alors encore une fois son talent pour la réalisation, par des travellings magnifiques, ou des contrechamps bienvenus. Un film psychologique très loin de ce qu'il a fait et fera, certainement son seul et unique essai dans ce thème. Une approche totalement différente de l'arnaque que connait si bien Ritchie dans la plupart de ces films. Voilà ce qu'est Revolver, un film personnel de Ritchie, qui s'essayait alors avec Brio ( si seulement on le veux ) au cinéma tortueux de l'esprit. Une fin irréprochable, pour une approche de ce genre vraiment saisissante. Pour le moment Ritchie ne se concentre que sur le prochain Sherlock Holmes, tourné en partie à Strasbourg. Mais on espère par la suite, que ce duo fracassant du cinéma anglais, fera encore, et encore des siennes.