Monsters de Gareth Edwards
Beaucoup de films ont été l'expérimentation de différent styles. Ainsi Kiss Ass s'était maladroitement essayé au drame et au teenage movie, et fut un véritable film bâtard. Ou les frères Coen avec le thriller nihiliste et comedie hypra noire Burn After Reading ( le nom disait absolument tout ). Lorsque Monsters sort sur les écrans, d'une part, on se dit qu'il n'est pas totalement innocent d'utiliser un tel nom pour un film. Monsters. En gros, pomper le nom d'un des genres les plus utilisés de l'histoire du cinéma. De même, Monsters reste certainement le plus petit budget de l'histoire du cinéma de Science Fiction ( avec les films de Ed Wood ) pour son budget estimé -par les experts de Miami- a à peu près 150.000 Dollars. De quoi juste s'acheter une bonne sécurité sociale dans son pays qui sont les états unis d'Amérique.
Filmé entièrement au camescope, Monsters raconte donc le périple d'un type lambda, photographe du malheur des autres à ses heures perdues, qui se doit alors de raccompagner la fille de son patron au pays de l'oncle Sam. Seulement depuis 6 ans, le Mexique et le Costa Rica sont des zones radioactives du à des échantillons Aliens ramené sur terre qui ont provoqué l'avènement des monstres dans ce secteur. Et bien sur, le seul moyen de rentrer au pays, est de passer au travers de cette jungle à la suite d'une embuscade dans laquelle ils tombent dans le panneau. Un scénario simple, déjà vu auparavant dans n'importe quel film Lambda au suspense, qui se voulait traumatisant pour certaines filles. Pensons par exemple au film de McTiernan, Predator.
On rentre alors facilement dans le film au départ, par cette ambiance très proche du journalisme à la District 9 ( dont ils semblent pompés un peu l'idée ), et surtout, par le biais de cet histoire simple. On s'attend alors à un suspense irréprochable, à l'ambiance hostile face aux gigantesque paysages des forêts mexicaines. Mais non, rien de tout sa. Monsters bien que son nom l'oblige, est un film mixé entre les portraits de Sofia Coppola et son Lost In Translation, et Cloverfield de Matt Reeves. Cependant, on note rapidement alors le manque abusif de moyens financiers pour un film de cet ampleur, d'où peut être le choix de réaliser une romance au lieu d'un film Destroy sur les Aliens. Cependant le message politique reste des notres, car rappelons le, les films de science fictions ont toujours caché des messages politiques ( District 9 était une allusion à l'apparteid en Afrique du Sud, ou They Live, une critique sanglante de la société de consommation ). Ici, les relations Mexicano-Américaine sont mises en avant ce qui donne au film, une autre teinte que celle du film de Science Fiction amateur.
Whitney Able et Scoot McNairy sont les deux protagonistes de ce film dont on ne sait pas trop où il veut pointer son nez au départ, bande annonce prenante en tête. Monsters prose alors, entre la poésie charmante de Coppola; les clins d'oeils aux grands du cinéma comme Werner Herzog, ou encore, en imitant le cinéma cool Italien des années 60 d'aventures. Difficile donc de s'habituer à une romance sous fond de science fiction alors que la bande annonce mensongère promettait un préquel simpa et destroy du District 9. Pourtant si l'on décide de pointer son nez de ce côté, Monsters est une véritable réussite passagère de cet fin d'Automne, à la poésie légère, tout en retenue, par le biais de certains portraits des protagonistes face toujours à l'immensité du paysage ( Tokyo dans Lost In Translation, La Jungle dans celui ci ) et par la réalisations de Gareth Edwards, alors nouveau venu depuis Monsters à Hollywood.
Emouvant à un certain moment, morose par d'autres temps, passionnant au départ, moins à la fin, Monsters reste donc, le faux film de Science Fiction auquel nous nous attendions, malgré les excellents derniers plans, et la fin plutôt surprenante ( La rencontre Adam et Eve selon les Extraterrestres à tentacules, vous comprendez...) Monsters reste donc, à l'instar de Kiss Ass, un film quelque part perdu entre la romance simple et la science fiction indépendante. Malgré les honneurs reçu à sa sortie, il reste tout de même un film neutre d'esprit. Pas de personnalités à la Begbie du Trainspotting, où par de Fou Furieux à la Bill Paxton dans Aliens. Un film Lambda comme son scénario le montrait, qui est donc l'une des déceptions de l'année.