Mes-50-cercles

Mischief, Mayhem, Soap.

Mercredi 10 avril 2013 à 17:32

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Dredd de Pete Travis

Après l'impardonnable erreur de Sylvester Stallone et de Danny Cannon en 1996 pour la première adaptation de ce légendaire comic-book, il était censé d'admettre qu'une simple réadaptation d'un réalisateur lambda aurait suffit à conclure sur un chef d'oeuvre. Même Uwe Boll. Voir un remake Bollywoodien où Dredd se serait improvisé danseur au milieu d'un temple. L'oeuvre originale étant simplement d'une débilité absolue, aux allures de play-mobils 80's jouant aux flics massacrant gratuitement l'ensemble de l'univers lié au roman graphique -surplombé d'un lamentable humour gras-. La brillante idée a alors germé des esprits un poil Candide de Alex Garland et Andrew Mcdonald. Tellement brillante que le choix de la réalisation s'est porté sur Pete Travis, auteur du bordélique et navrant Angles d'Attaques, qui après une telle dérouillée de la critique ne pouvait que s'atteler sur une oeuvre où son nom serait aussitôt oublié. 

Bref, la mission n'était pas simple pour Travis. Renaître de ses cendres demande toujours un certain degré de réflexion. Se faire justice à sa façon quelque part. On aurait jamais parié sur une réussite cinématographique, encore moins sur une oeuvre fidèle au comic-book.. Et pourtant les tweets lancés par ce Pete Travis promettaient que du bon : "Il y aura du sang, de la baston, et de la justice !" Le public n'en demandait pas plus ô grand manitou cinéphile. On pouvait s'estimer le droit de lui rire au nez, candides que nous sommes. Et pourtant le fait est que Dredd est une réussite, à différents degrés, qui ne laisse jamais de marbre pour le commun des mortels : soit on prend son pied, soit c'est clairement bidon. 

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Instantanément le décor est planté : Mega-City, ville de débauche et de pochards n'est qu'un sombre guetto loin de l'univers futuriste imposé par Cannon dans son adaptation. Car à quoi bon développer la technologie d'une civilisation après une guerre nucléaire qui a conduit au chaos (Coucou Mad Max) ? Pas bête la guêpe. Loin de s'attarder sur des détails inutiles (du genre Dredd dort, boit, chie et mange), Travis plaque tout de suite le monde de Mega-City dans un univers sensiblement proche du notre. En posant quelques thèmes électros formidablement pensés par Paul-Leonard Morgan. Certains évoqueront un manque de moyens, un mal pour un bien, tant le spectateur se retrouve projeté dans une Afrique du sud type apartheid. Le film évoque immédiatement l'univers noir et sanglant sans pour autant s'emmerder à donner X raisons à cette guerre nucléaire. Bravo !

L'oeuvre s'impose alors au bout de quelques passages comme une série B pure et dure. Loin de toutes lamentations de producteurs souhaitant une interdiction au moins de 12 ans, Travis se fait une joie immense d'asperger l'écran de hémoglobine, de cranes fracassés. Car si l'on revient aux sources, Dredd n'est caractérisé que par la justice, et la violence. Dredd se contemple alors rapidement comme une série B pas franchement débile lorgnant du côté des films de Carpenter à ses débuts. Comprenez, on fait un truc dont on a pas les moyens, mais on évite le second degré. A la manière de The Raid (dont la comparaison semble inéluctable), Dredd est un immense jeu vidéo finalement subtilement abordé qui joue clairement sur ses codes tout en accentuant sur une fraîcheur visuelle pour une production de ce calibre.

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Travis s'empare malheureusement du visuel de certaines oeuvres semblables au même stade le semi-bâtard Max Payne, et manque de moyens oblige (le film a eu des coupures budgétaires, certainement lorsque les producteurs se sont rendus compte que Travis dépeçait des junkies dans son adaptation) beaucoup d'arguments prennent la défense du metteur en scène. S'évertuant clairement à déposer une oeuvre supra-violente mais pensée. Quand à Dredd, son caractère monolithiste qui ne parle que de lois et de jugements (ce type a définitivement un discours objectif) est tout simplement grandiose, formidablement interprété par cette grande gueule de Karl Urban (car on ne verrait jamais ses yeux et son front !) qui commente de sa voix de fumeur chacune de ses actions : "fight", "reload my gun", "I'm ready". 

Familiarités obligent, Dredd s'essouffle certainement au bout d'une petite heure, mais qui jusqu'au ne prend pas son spectateur pour un débile. Ce qui est assez remarquable dans ce genre d'essais. L'humanité inexistante du film est interprétée alors une mutante (choix facile mais respectable), Dredd ne montrera jamais son visage, ne parle jamais et surtout n'est pas invincible comme pourrait le croire Rocky. Autant de choix de la part de Travis qui font de son film un divertissement qui se tord à essayer diverses combines pour y trouver un public des plus larges au sein d'une problématique minimaliste (et immensément bourrine) Dredd est une putain de belle surprise, si et seulement si, l'oeuvre est regardée comme t-elle : une série B modeste répondant à souhait aux exigences du genre. Qui logiquement n'a jamais vu le jour au cinéma du pays des lumières. Sinon, et bien passez votre chemin, mais le jugement sera irrévocable. 

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Par Supernova le Samedi 13 avril 2013 à 12:07
Un bon film, qui est pas mal critiqué. Différent de celui avec Stallone, mais plus fidèle à l'univers de Dredd. Comme tu dis, il parle peut, on voit pas son visage, il est froid, tout ce que doit être Dredd. Une bonne surprise =)
Par mes-50-cercles le Samedi 13 avril 2013 à 13:38
Exactement. Sans pour autant parler de chef d'oeuvre -ce qu'il n'est en aucun cas-, on ne peut qu'être surpris par les choix du metteur en scène, jouant constamment entre les codes du genre et le soucis de certains détails. Une belle et bonne surprise en somme.
Par http://www.brasseriedumaraispoitevin.fr le Mercredi 8 juillet 2015 à 11:30
Filmant les plus mauvaises heures des BJM comme un Natural Born Killers (Tueurs Nés), alternant plans de Go-Pro précurseurs, noir et blanc, filtres 16mm ou Super 8 ou de couleurs nauséabondes. Il semble par ailleurs que la réalisatrice semble s'être faite effacer de l'entourage depuis la sortie du film.
Par http://www.adeosys-data-backup.fr le Samedi 12 septembre 2015 à 3:02
Il semble par ailleurs que la réalisatrice semble s'être faite effacer de l'entourage depuis la sortie du film.
Par httpwww.aa31.fr le Jeudi 12 novembre 2015 à 4:47
Never take life too casually. Nobody makes an easy one.
Par victoria secret uk online le Samedi 14 novembre 2015 à 1:58
Bon allez a toi cédric, mets nous la branlée!
Par http://www.ce2008clermont.fr le Mercredi 6 janvier 2016 à 2:13
Sinon et bien tu as vite fait de devenir un con en la matière.
Par http://www.ets-perrier.fr le Lundi 7 mars 2016 à 7:37
et c'est extrêmement mérité.
Par http://www.ballon-concept.fr le Jeudi 31 mars 2016 à 4:37
Et c'est exactement là où Edge Of Tomorrow marque le coup dans un paysage de films main stream néants : Edge Of Tomorrow est un immense jeu vidéo où les game-over sont parsemés de chutes parfois hallucinamment drôles
Par http://www.lyceelapie-luneville.fr le Vendredi 15 avril 2016 à 4:11
Sans le savoir, et sans le vouloir, voilà les nouveaux Bruce Willis du pauvre sauveurs du monde.
Par http://www.westerkwartiertoernooi.nl le Mercredi 15 juin 2016 à 10:57
Interprétant certainement l'un des pires parrain possible, aux répliques tout droit sorti du dernier album de Booba.
Par burberry pas cher le Jeudi 18 août 2016 à 3:11
La réalité est toute autre et unique.
Par New blance Pas Cher le Mercredi 28 septembre 2016 à 4:17
Et certainement les plus célèbres.
Par ray ban pas cher le Jeudi 29 septembre 2016 à 3:50
onnus de la musique sauvage.
 

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