Complices de Frédéric Mermoud
Mermoud s'appui alors sur deux histoires parallèles, celle de 2 flics ( pour le coup humain, saluons les Experts Miami ) interprété par la vieillissante Devos et surtout l'excellent Melki, et bien sur celle des deux jeunos. Filmant la misère humaine et sociale des deux premiers, et l'amour envoûtant des deux autres. Complices commence alors par une photographie sombre, des policiers encore une fois atrophiés du coeur, ne vouant aucun plaisir à la vie, se résumant à leur partie de Ping Pong après le taf, et leur resto japonais en duo qui ne mène à rien. Un peu dans la lignée de toute cette nouvelle vague de polar franchouillard à la "Pour Elle" ou "A bout Portant". Mais voilà, c'était sans compter sur le réalisateur suisse qui signe sa première oeuvre à longue portée.
Car rappelons le, Mermoud ne filme pas un cas banal de Femme en prison, ou d'Otages à une course sur Miami façon le navet 12 Rounds avec John Cena. Non. La prostitutions des mineurs. Une réalité qu'accouche tout simplement Mermoud, d'une caméra très crue, qui vont jusqu'à une scène, mettre le spectateur dans un état de malaise total et irréversible. Un peu lorsque Gaspard Noé rencontre le monde du polar et de la misère sociale à la Benoit Dumont et sa vie de Jésus. Le jeune cinéaste, caméra en main, filme donc cette soumission comme Brisseau filmant les scènes d'amours, d'une façon plus que crue. Mais qui amène à une unique et simple conclusion, le monde est peuplé de Salauds, et les plus belles paroles n'y pourront rien. Mais nous retiendrons surtout la façon dont Mermoud filme aussi la difficile mais belle histoire d'amour entre les deux jeunos, pour coupés le film, de séquences totalement contraire, noires et obscures, par le biais de Devos et Melki.
Malheureusement, le jeu des acteurs secondaires peines dans de petites séquences longues à regarder. Et certaines scènes, d'une violence plutôt inédite au cinéma français ( à part Noé en fait ). Filmant la prostitution d'une telle façon, que l'envie de zapper la scène nous éprend alors. Mais plutôt que d'amener à un polar classique, surpassant les faits réels ( genre, les Experts, Julie Lescaut, voir mon génial Maigret malheureusement ! ), Mermoud lui, les soulignes pour attraper l'attention du public, et ce, même si son film n'a rien de Politique. Dompté par une bande sonore adéquate par moment, moins par d'autres, mais soutenu par une dernière scène finale émouvante où la voie d'Alea Diane et son Foreign Tongue amène à une fin plus enthousiaste que tout. Et aussi, que le métier ne joue pas dans la case faible des émotions.
Mermoud réalise non pas un simple polar torturé et invertébré, montrant du doigt, mais ne projetant pas. Mermoud signe un véritable bon film, qualifié de "Dur", "Etrange", ou bien encore, "Totalement Sordide" par nos mal aimés de Télérama. Mais il faut dire que le cinéma français est encore à des années lumières de réaliser une dizaine de film pareil en une année. Lent mais beau ( parfois sa le fait ), Brillamment interprété, et qui se prête à un sujet difficile à avalé. Mermoud signant alors, l'un des meilleurs films français de ce début d'année 2010, qui touchera certainement le césar du meilleur espoir masculin, et féminin. Car son film leur doigt énormément. Soyons Complices.