Black Swan de Darren Aronofksy
Darren Aronofsky, depuis des années, nous as habitué à des films pour le moins originaux. Loin de protocole infligé à la plupart des cinéastes hollywoodiens dont il échappe des griffes depuis maintenant son premier film. Ses films sont à la fois des hommages au plus grand, filmé par une caméra très indépendante ( au sens propre et figuré ), et choisissant à chaque fois des acteurs totalement immergé du sujet, satisfaisant ses désirs. Ainsi, en 1997, Aronofsky séduisait le monde indépendant en réalisant un film à des années lumières des autres sorties indépendante de la même époque. Son nom ? Pi. Un film à rendre fou, à la fois Pythagore et l'ensemble des profs de Maths depuis Platon. Tourné en noir et blanc pur, très proche de l'esthétisme des premiers films de David Lynch ( pensons à Elephant Man et surtout, son Erased Head ). Ainsi filmé pour un budget de 60 000 Dollars, aidé par 600 proches pour la somme de 100 Dollars, et surtout, par des connaissances à lui. Le plus connu sera Clint Mansell.
En 2000, Aronofsky se voit confié le mondialement célèbre Requiem For A Dream, aussi bien pour ses coups de violons fiévreux, du à la composition éclèptique de Clint Mansell que la virtuosité proposée par Aronofsky. Supporté par des acteurs de plus gros calibres ( Wayans dans le rôle d'un toxico, cette fois ci, non comique, en opposition à son rôle de Scary Movie, Jared Leto, Jennifer Connely et surtout Ellen Burstyn ). Le montage rôdé d'un sens aigu de la virtuosité, d'une réalisation totalement hallucinante, et d'une prestation d'acteur globalement, parfaite à ton point de vue. Aronofsky propose alors l'un des films les plus intéressant de ces 20 dernières années sur le thème de la drogue et la descente aux enfers, entre Bad Lieutenant et le Trainspotting.
Hollywood a alors un oeil sur lui, et The Fountain est en préparation. Acclamé comme un chef d'oeuvre de romantisme piégé au sein d'une science fiction proche des délires de Offman avec ses expériences sous sécrétions de LSD. Aronofsky était alors aidé par Hugh Jackman qui trouve certainement son meilleur rôle vu les daubes encaissées depuis des années. ( Il a été laché par Brad Pitt pour désaccords professionnels ). L'échec de ce film est total finalement, du à une médiatisation certainement trop discrète. Et surtout, Aronofksy ne souhaitant pas l'étiquetage que l'on lui propose depuis Requiem For A Dream.
Relevant la tête alors il y a deux ans avec son formidable The Wrestler, casi-biographie métaphorique de Mickey Rourke, permettant d'une part, sa remontée fulgurante, et d'une autre, Aronofsky se voyant attribué le lion d'or du festival de Venise. Parlant du calvaire hebdomadaire d'un ancien catcheur, livré à lui même, au fond du trou, voulant remonter la côte hardue de la célébrité et de la reconnaissance, devant sa fille, et son public. Filmé entièrement à l'épaule, Aronofksy s'attaquait alors à un film simple, loin de l'écléptisme séduisant de Requiem For A Dream, et de l'expérimentation de Pi. Proche alors du reportage journalistique, The Wrestler restait une merveille de réalisme et d'émotions. Jouant d'une juste note, séduisant une nouvelle fois dans un registre totalement différent, s'éloignant alors de ses trois premiers films. Alors qu'il travaille sur The Fighter ( dont il ne sera que le producteur au final, laissant à O'Russel la réalisation du prochain Christian Bale et Mark Walhberg ), Aronofsky se voit finalement heurté par le Lac des Cygnes de Tchaikovski, le projet de ce film est alors Black Swan.
Black Swan en trois mots, propose un point de vue intérieur d'une rivalité entre deux danseuses pour le premier rôle de la nouvelle adaptation du lac des Cygnes de Van der Tchaikovski pour un ballet de très haute classe. Rendant alors hommage aussi bien aux films de Polanski, que la musique classique en elle même. Aronofksy choisit alors de filmer son oeuvre d'une certaine manière à capter l'attention du spectateur dès les trois ou quatres premières images de la premières bobines. Son montage lucide, permettant de n'avoir absolument aucune chute durant l'heure 45 du film. Plaçant sa caméra au centre de l'esprit du premier rôle joué par la sublime Nathalie Portman pour une immersion totale dans la folie que représente la rivalité. Loin de toutes séries du même genre ou des films qui ont étudiés ce genre de thème ( Tetro ou Shinobi par exemple ) car Aronofksy ne se permet pas simplement d'arracher les ongles de Portman, Aronofksy étudie de long en large et en travers pour glorifier l'oeuvre de Tchaikovski. Car Black Swan est une métaphore visuelle de l'immense histoire du Lac des Cygnes.
Le film est ainsi travailler sur la couleur du noir et du blanc, une photographie hors pair, éclaircissant les scènes sombres, séduisant la noirceur de ce film. Le choc artistique est alors au rendez vous, On souffre, aussi bien qu'on transpire au rythme et à la montée en puissance de l'histoire chaotique qui nous attend. Car Aronofksy exploite le thème de la folie comme il se le doit, nous prenant alors un piège. La puissance avec laquelle il filme les décors oppressants du film dans laquelle Nathalie Portman donne le rôle de sa vie. Car son rôle est celui d'une vie, à l'instar de l'histoire. Bluffante en adulte perdue entre ces 4 murs roses, jouant le rôle d'une rare intensité, décomplexé de tous codes. Un choix artistique parfait d'Aronofsky, filmant sa beauté et son effort de la meilleure manière possible. Tout comme les seconds rôles, eux aussi, tout aussi juste, Cassel en directeur de ballet viryle, ou la petite peste Winona Rider.
C'est ainsi qu'il nous mène vers une dernière demi heure exceptionnelle, d'intensité, et surtout d'un ensemble artistique parfait. Filmant la danse classique de plan séquence autour des danseurs, et d'effets visuels absolument magnifique. Le tout magnifié par les Violons hallucinants de Clint Mansell, alliant la musique des Dust Brothers, au partitions de Tchaikovski. La dernière scène reprenant le célèbre thème du dernier acte reste l'un de ces rares moments de cinéma où l'on se demande, si les frissons procurés seront les seuls d'une telle rareté. Clint Mansell montre bien, qu'il d'une part, le compositeur attitré d'Aronofsky, et surtout, l'un des plus grands compositeurs de ces dernières années depuis l'incroyable/insoutenable musique de Requiem For A Dream.
Les avis des critiques françaises sont alors dans l'ensemble toute positive, criants toute au plus grand rôle de l'année, à l'oscar tant mérité, et surtout à une oeuvre d'une puissance artistique et émotionnel rare. Même si certain, ne voulant pas adérer la mise en scène virtuose d' Aronofksy, criant eux, au vol, et au slogan "Beaucoup de plumes pour rien" . Black Swan reste pour ma part, Le mix casi parfait et rêvé entre Billy Elliot, Polanski, et l'opéra. Black Swan est donc une merveille d'Aronofsky qui continu de s'étiqueter contre son gré, du plus grand réalisateur indépendant de la planète. La plus grande interprétation visuelle du lac des cygnes, et certainement, un prochain classique. Une oeuvre sans concession proposé par Aronofksy. Comme quoi, les plumes servent aujourd'hui toujours à écrire, mais seulement les plus belles lignes du cinéma moderne.