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127 Hours de Danny Boyle

        Danny Boyle est issue de la grande bretagne. Et plus précisément de son écosse natale. Il l'a prouvé dans les années 90 en réalisant quelques films pour la plupart ancrés d'humour et de thématique mentionnant cette grande Bretagne profonde. En 1994 il se fait connaitre en réalisant le célèbre "Petits Meurtres entre Amis", dont le titre fut alors repris pour la plupart des films d'horreur série B de l'époque ( Petits meurtres entre frères, petits meurtres en familles ) ou pour le porno ( petites surprises entre amis ). Mais Danny Boyle réalisa surtout en 1996, l'un des films les plus intéressants de la décennie. Son nom ? The Trainspotting, qui révèle alors pour le coup, son ami Ewan McGregor, l'enfant terrible d'Ecosse. Alignant par la suite plusieurs films, certains oubliés ( Une Histoire Ordinaire ) ou d'autre totalement idôlatré ( La Plage, ou le post Kubrickien et visuellement stupéfiant Sunshine avec Cillian Murphy ). Mais c'est surtout avec 28 Jours Plus Tard que Boyle se forge une place inébranlable dans la mémoire des cinéphiles. Faisant renaître le cinéma d'horreur pour le meilleur, et en incluant un caractère socio-dramatique vraiment impressionnant. Incluant une bande sonore hallucinante pour un film d'horreur ( du genre Grandaddy et leur 180 AM ).

         Mais Boyle reste alors Méconnu du grand public. Ce n'est plus le cas depuis son Slum Dog Millionaire, son hommage au film Bollywoodien totalement affligeant, et même si sa virtuosité n'en prenait pas un coup, Slum Dog reste le résultat décevant d'un hommage trop appuyé. Trop Bancal, et au final, sa moins bonne réalisation malgré les 9 Oscars raflés. Certainement du à un casting Adulte vraiment laborieux. Après un tel engouement, L'enfant prodige du cinéma indépendant britannique pouvait se voir offrir la suite des James Bond ( qu'il refusa haut la main ). Il préféra s'attaquer à un film éloigné de toute demande affligeante de la Warner. Un véritable bras d'honneur de la part de Danny Boyle qui cherchait désespérément depuis 2004 de mettre en jambe ce film, presque documentaire pour une émission du genre "Man VS Wild" avec le timbré mangeant des intestins de Dromadaires. 
 
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        127 Heures est l'histoire vraie ( car c'est pas mal à la mode en ce moment ) de l'ingénieur Aron Raltson. Ingénieur seulement la semaine pour se privilégier le week end à son domaine de prédilection. Le désert de l'Utah. La vallée de la mort, et tout ce qui s'en suit. Grimpant, pédalant, sautant, escaladant sans limite avec de la musique au fond des tympans. Jusqu'au jour où...Aron se retrouve coincé dans un éboulement de rocher. Non pas lui, mais son bras. Commence alors une galère par dessus les montagnes que nul ne peut imaginer. 127 Heures commence donc efficacement, Boyle décomplexé de toutes demandes, s'éclate dans ce petit film ( après un blockbuster bollywoodien à la Slum Dog ) survivor, à filmer James Franco en total innocent malgré soit même. Filtrant avec la mort à chaque seconde qui s'écoule, à jouer avec la mort malgré tout. Rythmé par une musique vraiment passionnante de A.R. Rahman, pour lequel Boyle misait beaucoup. Par des coups de guitares saturées, ou des violons stridents dans la scène d'amputation, une très belle composition au final. Et comme à chaque fois dans les films de Boyle, plus qu'une simple collaborations entre deux passionnés, une véritable alchimie. ( RIP 28 Jours Plus Tard ).

         Là où 127 heures prend son aise, c'est dans le grand air californien, Boyle filmant d'une simplicité déconcertante les paysages volumineux et sans fin du désert. Par le biais de plan perche totalement impressionnant, ou de plans par hélicopter façon Scorcesse avec son Shutter Island pour capter cette impression de solitude absolu face à l'immense nature. Car Boyle l'a prouvé au cours du temps, c'est un styliste sans fin depuis certainement la Plage et plus précisément Sunshine, où l'expérience visuelle était vraiment frappante. Boyle arrive donc à filmer pendant plus d'une heure au fond d'une crevasse par sa photographie habile ( deux espagnols pour le coup ), entre la HD, le 35mm et l'appareil photo. Sa photographie reste l'un de ses pêchés mignons, et Boyle prend un malin plaisir à nous émerveiller face à la beauté de ces plans, ses contres plongés terribles, ou ses plans made In Gilliam, où la caméra ne cesse de perdre de l'angle dans un état de semi-conscience, où le moindre de vos gestes reste d'une importance capitale. Que sa caméra est à l'épaule, fixe, ou par perche, chacun de ces plans reste de vraies oeuvres à part entière. Un peu lorsque Cortès filmait Reynolds dans son cercueil dans Burried, Boyle avec efficacité filme merveilleusement bien Franco, et n'importe laquelle de ses expressions.

 
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        Et c'est surtout le génial James Franco qui permet à ce film de s'envoler malgré tout. Car Franco est aussi connu pour avoir efficacement jouer James Dean ( dont la ressemblance est frappante ) dans un Biopic méconnu, que Harry Osbourne dans les trois Spider Man de Sam Rammi. Après avoir présenté les oscars comme il se le doit, Franco pouvait empoché l'oscar pour ce rôle à contre emploi. Malheureusement, Colin Firth lui passe justement devant, mais Franco livre une performance exemplaire dans la peau de cet innocent, filtrant tout le temps avec la mort. Impeccable dans ses moments de solitude extrêmes, ou dans les scènes de souffrances traumatisantes auquel Boyle, par un montage habile, syncopé et vraiment renversant, nous fait jouer l'acteur à notre tour. On sursaute à chaque coups de couteau, on souffre à chaque heure passé par Franco au fond de cette crevasse. Et malgré une petite de dizaine de minutes où un grand rien s'installe ( les hallucinations déconcertantes de Franco ), Boyle nous plonge dans un final totalement assommant pour n'importe quel spectateur nauséabond à la vue du sang. Et un final visuellement magnifique comme à chaque fois.

       127 heures est donc le bras d'honneur réussi et splendide de Danny Boyle à la Warner. Filmant pour le coup, un huis clos, à l'air ! Un croisement génétique entre le meilleur Zemeckis post 2000 "Seul au Monde" et le remarquable huis clos de Rodriguo Cortès "Burried" qui reste l'un des meilleurs souvenirs cinéphiles de l'année 2010. Après le très riche Discours d'un Roi, le fantastique Black Swan, Danny Boyle tappe encore une nouvelle fois très fort en réalisant ce surprenant film, et profondément réussi. Car un exercice de style à ce stade de la compétition pour Boyle semblait être un pari à relever. Effectivement, Bravo monsieur Boyle,
voici l'une des sensations fortes de ce début d'année. Un exercice totalement rempli, et haut la main.